Avant la finale de la Coupe de France entre l’OGC Nice et le FC Nantes ce samedi 7 mai au Stade de France, Actufoot vous fait revivre les précédentes victoires niçoises et nantaises dans la doyenne des compétitions du football français. Et si l'OGC Nice a levé le trophée dès sa première finale conte Bordeaux en 1952, cela a été un peu plus compliqué pour le FC Nantes.

La quatrième sera la bonne

En effet, ce n'est qu'à leur quatrième tentative que les Canaris sont parvenus à remporter leur première Coupe de France en 1979. Ils s'étaient auparavant inclinés contre Strasbourg en 1966 (1-0), l'ASSE en 1970 (5-0!) et l'OL en 1973 (2-1), manquant le doublé au passage puisqu'il furent sacrés champions de France cette même saison 1972-1973. Pour Nantes, les années en "3" n'ont généralement pas été souriantes en Coupe de France puisque les deux autres finales perdues l'ont été en 1983 et 1993. À un an près, les superstitieux auraient donc fait la grimace avant le choc de samedi face à Nice.

C'est donc en 1979 que le peuple nantais a enfin eu la joie de voir ses joueurs triompher dans cette compétition. À cette époque, le club fait déjà partie du gotha du football français avec quatre titres de champions de France à son actif, tous remportés en l'espace de douze ans, en 1965, 1966, 1973 et 1977. Le fameux "jeu à la Nantaise" est alors une référence et s'exprime pleinement dans cette édition 1978-1979 de la Coupe de France.

Dès son entre en lice en 32es de finale, le FC Nantes frappe fort face aux amateurs de l'AS Beauvais-Marissel (D4) qui s'inclinent 8-0 ! À cette époque, c'est avec un système de matchs aller/retour que la compétition se déroule à partir des 16es de finale. Opposés au CS Thonon-les-Bains, qui évolue alors en D3, les Canaris doivent un peu plus s'employer pour atteindre les 8es de finale. Tenus en échec au match aller (1-1), ils s'imposent 3-1 au match retour et continuent leur route avec un succès 4-2 sur l'ensemble des deux matchs

Nice et Marseille passent à la trappe

Le score cumulé sera le même en 8e de finale face à... l'OGC Nice, finaliste malheureux de l'édition précédente face à l'AS Nancy de Michel Platini. Mais cette fois-ci les joueurs de Jean Vincent remportent les deux matchs. 2-1 à l'aller, 1-2 au retour et voici le FCN qualifié pour les quarts de finale, où l'OM va s'avérer être l'adversaire le plus coriace de cette épopée. Car si Nantes s'impose 3-1 à domicile lors du match aller, Marseille prend sa revanche au retour avec une victoire 4-2. Égalité parfaite au terme des deux matchs (5-5), mais à la faveur de leurs deux buts marqués au Stade Vélodrome, les Canaris valident leur ticket pour le dernier carré, de même que le RC Strasbourg, futur champion de France, et deux surprises venues de Division 2 : l'AJ Auxerre et l'AS Angoulême.

C'est de cette dernière formation que Nantes hérite en demi-finale, les Auxerrois de Guy Roux étant opposés aux Strasbougeois. Pour beaucoup, la finale est déjà connue, cela sera Nantes Vs Strasbourg. Mais si les Canaris font le job contre Angoulême, en remportant notamment le match aller sur le score sans appel de 6-2, avant de réaliser un match nul 1-1 à Angoulême au retour, dans l'autre demi-finale c'est l'AJA qui fait sensation. Après un match nul vierge à l'aller au Stade Abbé-Deschamps, Auxerre parvient à marquer deux buts à La Meinau au retour. Et même si les Alsaciens en marquent autant, ils voient leurs rêves de doublé s'envoler à la défaveur des buts marqués à l'extérieur.

Auxerre s'accroche en finale

L'AJ Auxerre n'est alors que la cinquième équipe de D2 à atteindre la finale dans l'histoire de la compétition, et parmi elles seul Le Havre est parvenu à soulever la coupe vingt ans plus tôt en 1959. Pour le club bourguignon, il s'agit du premier acte glorieux de la belle histoire qui suivra lors des trois décennies suivantes. Dans cette équipe dirigée par Guy Roux, qui est alors un jeune entraîneur du haut de ses 40 ans, on retrouve entre autres Dominique Cuperly, qui sera plus tard son fidèle adjoint, mais aussi Jozef Klose, qui n'est autre que le père de l'international allemand, Miroslav Klose, le meilleur buteur de l'histoire de la Coupe du Monde (16 buts) !

L'aventure auxerroise est belle, mais les Nantais n'en ont que faire. Hors de question pour eux de perdre une nouvelle fois en finale et encore moins face à un pensionnaire de D2. Le 16 juin 1979, devant les 46 070 spectateurs venus assister à ce match au Parc des Princes, l'emblématique Michel Vautrot donne le coup d'envoi. À peine onze minutes plus tard, Éric Pécout ouvre la marque pour Nantes. On pense alors que l'AJA va se faire manger tout cru, mais le scénario est tout autre quand le capitaine auxerrois, Serge Mesonès, égalise en début de seconde période (49e).

Éric Pécout dans l'histoire

Tout est à refaire pour Nantes, qui va devoir batailler ferme face à des Bourguignons qui croient en l'exploit. Et l'espoir se fait encore plus fort quand ils poussent les Canaris en prolongation. Mais alors que le piège semblent se refermer sur eux, les joueurs nantais accélèrent. À la fin de la première période des prolongations, Éric Pécout s'offre le doublé et remet son équipe devant au tableau d'affichage (104e). Pour Auxerre le ressort est cassé. Oscar Muller marque le troisième but nantais à la 113e, puis Éric Pécout entre dans l'histoire de la Coupe de France en étant le premier joueur à réaliser un triplé en finale (120e). Une performance que seul Jean-Pierre Papin rééditera dix ans plus tard face à l'AS Monaco.

Aux forceps, le FC Nantes tient ainsi son tout premier succès en Coupe de France. Il sera sacré champion de France pour la cinquième fois la saison suivante, puis accrochera encore deux coupes à son palmarès, en 1999 face à Sedan et en 2000 face à Calais. Point commun des trois succès nantais dans la doyenne des compétitions, toutes les finales ont été remportées contre des adversaires hiérarchiquement inférieurs. Ainsi, si Antoine Kombouaré et ses joueurs parvenaient à s'imposer samedi soir face à l'OGC Nice, il s'agirait d'un grande première pour le FC Nantes...