Quantcast
Dossiers

5 mai | 13h10

1997 : un rêve en plein cauchemar

Il y a 25 ans, la dernière victoire du Gym en Coupe de France était une éclaircie dans les nuages d'une saison bien sombre, au terme de laquelle l'OGC Nice était reléguée en Division 2.

COUPE DE FRANCE OGC NICE

Avant la finale de la Coupe de France entre l’OGC Nice et le FC Nantes ce samedi 7 mai au Stade de France, Actufoot vous fait revivre les précédentes victoires niçoises et nantaises dans la doyenne des compétitions du football français. Après les succès niçois de 1952 et 1954, puis ceux du FC Nantes en 1979 et 1999, c'est un bond d'un quart de siècle en arrière que nos vous proposons. Retour en 1997, quand le Gym vivait une saison paradoxale en étant relégué en D2, tout en soulevant le trophée pour la troisième fois...

La lente agonie niçoise en championnat

Débutée par une défaite à domicile face au champion en titre, l'AJ Auxerre, le 11 août 1996, la saison des Aiglons s'annonce compliquée dès le départ. Le limogeage du coach, Albert Émon, et son remplacement par Daniel Sanchez après quatre journées le confirme. Il faudra attendre la 9e journée, à la fin du mois de septembre, pour voir l'OGC Nice empocher sa première victoire à Caen. Ce premier succès est suivi d'un deuxième face Nancy au Stade du Ray, mais les Rouge et Noir subissent un violent coup d'arrêt en encaissant un sévère 7-0 à Nantes début octobre. Après une nouvelle série de neuf matchs sans victoire, un succès contre Rennes fin novembre, puis un autre face à Guingamp à la mi-décembre ramènent un soupçon d'espoir avant les fêtes. Pourtant le pire est à venir pour le Gym malgré un nouveau changement d'entraîneur opéré par le président, André Boïs, avec l'arrivée de Sylvester Takac. D'abord associé à Daniel Sanchez, c'est seul que l'ancien coach de Sochaux entame l'année 1997 à la tête de l'équipe.

Dans une seconde partie de saison cauchemardesque, la Coupe de France va amener une bouffée d'oxygène à l'OGC Nice. Le 17 janvier, un but de Thierry De Neef marqué en fin de rencontre permet au Gym de remporter son 32e de finale sur la pelouse de l'ASOA Valence, alors pensionnaire de Division 2. Mais une semaine plus tard, une lourde défaite à Bordeaux (4-1) en championnat vient confirmer les difficultés d'une équipe qui ne remportera qu'une seule victoire lors de la phase retour. Un succès acquis au Ray contre Metz lors de la 37e journée, alors que les carottes sont déjà cuites depuis longtemps et que les Aiglons viennent de remporter la Coupe de France une semaine auparavant.

Bastia et Gueugnon à la trappe

C'est tout le paradoxe de cette saison 1996-1997 de l'OGC Nice. Alors que le cauchemar s'accentue match après match en championnat, le rêve se matérialise tour après tour en Coupe de France. Le 7 février, c'est à Bastia, alors entraîné par Frédéric Antonetti, que Nice dispute son 16e de finale. Pascal Camadini ouvre la marque la 20e minute pour les Corses, mais Thierry De Neef, encore lui, égalise dix minutes plus tard. Henri Savini permet à Nice de passer devant à la 72e, mais Ermin Siljak égalise en fin de rencontre. Le score ne bouge plus et c'est à l'issue de la séance des tirs au but que les Aiglons parviennent à valider leur ticket pour les 8es.

Un mois plus tard, pour l'unique match à domicile de cette épopée, c'est face aux Forgerons gueugnonnais qui évoluent alors en D2, que l'OGC Nice poursuit son chemin. Quand Youssef Salimi est expulsé peu avant l'heure de jeu alors qu'aucun but n'a encore été marqué, l'espoir de qualification s'amenuise pour les Niçois. Pourtant, malgré l'infériorité numérique, des buts de James Debbah (86e) et Andrzej Kubica (89e) propulsent le Gym en quart de finale ! Dès lors, les supporters commencent à y croire. D'autant plus que le tirage au sort s'avère clément quand Nice hérite des amateurs de Clermont Foot comme adversaires.

Actufoot • Chirac 1997 NICE Guingamp

Le président de la République, Jacques Chirac, salue les acteurs de cette finale avant le coup d'envoi.

Thierry De Neef envoie Nice en finale !

Le club auvergnat, qui évolue en National 2, est alors de Petit Poucet de la compétition et vient de réaliser un véritable exploit en éliminant le PSG au tour précédent. Mais ce déplacement au Stade Gabriel-Montpied va s'avérer très compliqué pour les Rouge et Noir. Car si James Debbah ouvre la marque dès la 9e minute, l'égalisation de Gilles Groueix à la 77e offre une prolongation à Clermont. Les Auvergnats croient en un nouvel exploit face à des Niçois timorés, mais un but d'Olivier Fugen à la 110e minute permet au Gym d'éviter le piège et de se qualifier pour les demi-finales.

Deux autres clubs de D1 atteignent le dernier carré, dans lequel le Stade Lavallois, pensionnaire de D2 s'est invité. Et c'est cette dernière formation que le tirage au sort place face aux Niçois. Le 20 avril 1997, 18 000 spectateurs prennent place dans les tribunes du Stade Francis-Le Basser de Laval. Coachée par Denis Troch, les Tangos espèrent bien atteindre la finale avec le soutien de leurs supporters. Dans cette équipe on retrouve notamment l'actuel entraîneur du RC Lens, Franck Haise, mais aussi Mickaël Pagis et Stéphane Pichot. Remplaçants pour cette demi-finale, les deux joueurs brilleront en Ligue 1 par la suite. Les Aiglons quant à eux ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin et c'est une nouvelle fois Thierry De Neef qui débloque la situation en marquant l'unique but de la rencontre peu après la demi-heure de jeu.

Actufoot • But Salimi 1997

Youssef Salimi et Mohamed Chaouch se jettent sur le ballon après une tête de d'Olivier Fugen pour l'ouverture du score face à Guingamp.

Une finale 100% rouge et noire

Qualifié pour sa quatrième finale de Coupe de France 19 ans après la précédente, perdue face à Nancy en 1978, l'OGC Nice tient une occasion unique de sauver partiellement sa saison et d'offrir un peu de bonheur à ses supporters. Cette dernière finale disputée au Parc des Princes le 10 mai 1997 est 100% rouge et noire puisque c'est Guingamp, tombeur de Montpellier dans l'autre demi-finale, qui se dresse devant le Gym. Face à une équipe niçoise déjà condamnée à la relégation, les Bretons sont favoris. Dans leurs rangs on retrouve Stéphane Carnot, qui brillera ensuite à l'AS Monaco, mais aussi deux grands espoirs du football français avec Charles-Édouard Coridon et Daniel Moreira. Formé à l'OGC Nice, qu'il a quitté lors de l'intersaison précédente pour rejoindre l'En Avant, Jean-Luc Vannuchi est aussi présent sur le banc guingampais pour cette finale.

Galvanisés, les Aiglons, vêtus de blanc pour l'occasion, la démarrent bien mieux que leurs adversaires. À la réception d'un corner de Thierry De Neef, Olivier Fugen place une tête puissante sur laquelle se jettent Youssef Salimi et Mohamed Chaouch. Le ballon finit au fond des filets, le peule niçois explose ! Fugen pense être le buteur, mais en déviant légèrement le ballon de l'arrière du crâne, c'est bien Salimi qui sera noté comme tel sur la feuille de match. Bien plus malheureux à la 77e minute, Fugen rate son dégagement sur un coup-franc guingampais et rend le ballon à Nicolas Laspalles. Ce dernier le mystifie d'un petit pont à l'entrée de la surface avant d'aller fusiller Bruno Valencony d'un tir puissant. Dos à dos, les deux équipes le restent durant la prolongation et c'est donc avec une séance de tirs au but que cette finale va se jouer.

Un héros nommé Bruno Valencony

Celle-ci commence idéalement pour l'OGC Nice, quand Bruno Valencony repousse la tentative de Stéphane Carnot. Roberto Onorati, Thierry De Neef et Frédéric Tatarian ne tremblent pas dans la foulée, tout comme Yannick Baret, Christophe Horlaville et Jean-Luc Vannuchi côté breton. Louis Gomis envoie en revanche le ballon au-dessus du but gardé par Angelo Hugues sur le quatrième tir niçois, ce qui relance l'En Avant. Mais face à Coco Michel Bruno Valencony sort une nouvelle fois le grand jeu et offre à Arjan Vermeulen la possibilité de marquer le tir au but décisif. Le Néerlandais ne tremble pas, du plat du pied gauche il prend Angelo Hugues à contrepied et permet à l'OGC Nice de remporter la Coupe de France ! Olivier Gioria soulève le trophée et le peuple niçois exulte, oubliant un court instant les heures difficiles qui suivront avec la relégation en Division 2.

Restez informé !

Inscrivez-vous à notre newsletter :