17 janvier | 10h20
À la découverte du Français Mikhaïl Turi, à la tête d'une équipe de 3e division belge
Mikhaïl Turi, 40 ans est depuis 2017 en Belgique au poste d'entraîneur. Après plusieurs années au Royal Excel Mouscron, le natif d'Arras est depuis cette saison entraîneur principal du RFC Mandel (D3). (Crédit photo : Mouscron).
La Belgique comme terre d'adoption
Originaire d'Arras dans le nord de la France, Mikhaïl Turi est arrivé en 2015 en Belgique lorsque son fils a rejoint le centre de formation du Royal Excel Mouscron. Ce dernier évolue maintenant dans les équipes jeunes du KV Courtrai, club de première division belge. Mikhaïl nous raconte qu'il s'est très bien acclimaté à cette nouvelle vie en Belgique : "J’ai privilégié ce pays pour la culture et l’ouverture d’esprit. C’est super enrichissant de pouvoir entraîner à l’étranger et je me sens très bien ici du fait que j’apprécie beaucoup leur mentalité."
C'est deux ans plus tard après son arrivée en Belgique que Turi a l'opportunité de pouvoir intégrer Mouscron en tant qu'entraîneur. De 2017 à 2022, il aura entraîné les équipes de jeunes de U15 à U21 mais également la réserve professionnelle. Malheureusement, en juin dernier, le club est tombé en faillite avec Gérard Lopez. Le Royal Excel Mouscron a perdu le statut professionnel et évolue maintenant au niveau amateur. Néanmoins, Mikhaïl reste satisfait de son passage à Mouscron et sait pertinemment que ce club a été formateur pour lui et sa carrière de futur entraîneur : "C'est une superbe expérience pour moi, je n'en ressort que du positif. J'ai notamment pu gagner plusieurs titres nationaux. Je remercie donc ce club qui m’a mis en vitrine et qui m’a beaucoup appris. Cela reste mon club de cœur en Belgique."
Mikhaïl Turi avec les U15 du Royal Excel Mouscron
Le RFC Mandel comme premier gros défi en tant qu'entraîneur
À la suite de cela, Mikhaïl Turi a été recruté par le RFC Mandel, un club de troisième division belge. Il s'exprime sur cette arrivée qui lui a connu quelques rebondissements : "Grâce à mon travail et mon investissement au centre de formation de Mouscron, j'ai été contacté afin de devenir le coach principal de l'équipe première. En arrivant le 1er septembre, le club m'a donné la mission de bâtir une équipe en peu temps et avec très peu de moyens. En fin de saison dernière, Mandel a connu le retrait de son principal soutien financier alors que le club était tout proche de la relégation. Heureusement, le club a réussi à se maintenir lors des barrages. La saison 2022-2023 à très mal débuté avec un effectif très jeune notamment des U17. J'ai ensuite pu redresser la barre en enchaînant quelques bons résultats. On commence à rattraper le retard, et on va pouvoir lutter pour le maintien alors que de base on nous annonçait déjà relégué."
Actuellement 19e sur 20, le RFC Mandel a encore 20 journées pour renverser la vapeur et assurer son maintien. Mikhaïl est confiant et pense déjà à l'avenir radieux du club : "L’objectif premier du club est de faire un miracle en assurant le maintien, chose qui est faisable selon moi. Ensuite, si cela est chose faite, on souhaite construire une équipe compétitive afin de rejoindre la deuxième division dans les prochaines saisons. J’ai confiance, car j’ai un staff compétent et une philosophie de jeu qui permet de créer quelque chose."
Mikhaïl Turi et son staff sous les couleurs du RFC Mandel
Une réelle vocation
Avant d'être entraîneur, Mikhaïl Turi a évolué pendant sa carrière de joueur au niveau national en N3 et N2 notamment à Angers et Boulogne-sur-Mer. C'est pendant cette période qu'il a pu en parallèle passer ses diplômes d’entraîneur. C'est très tôt, vers 20 ans qu'il a ce goût par ce poste et nous explique pourquoi : "C’est vraiment cette envie de partager mon savoir et de faire progresser mes joueurs." Néanmoins, il a toujours voulu avoir une belle carrière en tant que joueur afin d'emmagasiner un maximum de savoirs et d'expériences pour ensuite tout pouvoir utiliser dans sa future carrière de technicien :"Je pense que de jouer à un certain niveau est très important pour être un bon entraîneur. Cela permet de connaître la mentalité d’un vestiaire, la compétition ou encore de l’échec. C’est un bon bagage enrichissant pour ensuite l’exploiter dans sa carrière d’entraîneur. Il y a toujours des exceptions, mais la plupart des bons entraîneurs actuels ont eu un passé de joueur au minimum niveau national."
Mikhaïl Turi est un coach qui prône un jeu assez offensif avec un bon bloc défensif. Il est important pour lui de garder un équilibre entre la défense et l’attaque. Il adore évoluer dans un système de jeu en 3-5-2 avec une rotation en 5-3-2 en phase de perte de balle. Il insiste beaucoup sur l’intensité et les efforts. Mais l'une des dominantes les plus importantes selon lui est la mentalité : "Sans un bon état d’esprit, on ne peut rien créer. En effet, l’aspect humain est important, surtout dans ma situation actuelle. J’ai dû bâtir une équipe en une semaine alors que le championnat avait déjà débuté et tout ça avec très peu de moyens. Dans ce cas-là, c’est sûr qu’il faut privilégier la mentalité, en ayant un état d’esprit très collectif. Il faut que mes joueurs soient très solidaires si on souhaite atteindre nos objectifs cette saison".
Mikhaïl Turi lors d'une conférence de presse avec le RFC Mandel
Simeone, Klopp et Haise comme inspirations
Dans sa manière de concevoir le football, Mikhaïl Turi s'inspire beaucoup des plus grands et pour différentes raisons : "J’aime bien le caractère de Diego Simeone (Atlético Madrid) dans la grinta, dans la mentalité sur comment bien défendre et comment instaurer cette culture de la gagne. Même s'il ne prône pas un jeu pas très offensif, je suis admiratif de l’équipe qu’il a réussi à bâtir depuis 10 ans. Tout repose sur le collectif. Je suis également très fan de Klopp à Liverpool, de par son style de jeu offensif avec des transitions très rapides. Enfin, je tiens à souligner le travail de Franck Haise avec Lens. Je le suis depuis un bon bout de temps et je ne suis franchement pas étonné des résultats qu’il peut avoir avec son équipe en Ligue 1. Il a des méthodes de travail et une façon de voir le football remarquable."
À 40 ans, le Français a toute sa carrière d'entraîneur devant lui. Épanoui dans son projet actuel avec le RFC Mandel, Mikhaïl Turi reste cependant très ambitieux et ne se ferme aucune porte : "Je souhaite rester dans ce projet avec Mandel, car c’est un club familial avec des bonnes valeurs et une très belle mentalité. Il me font confiance et j’ai pour but de faire monter l'équipe le plus haut possible. Après, on verra de quoi est fait l’avenir, si j’ai des sollicitations de clubs importants, je peux être amené à être libéré. Dans tous les cas, où que je sois, je souhaite perdurer le plus longtemps possible dans le monde semi-professionnel et professionnel, tout en progressant. J’ai des objectifs ambitieux, et j'espère pouvoir découvrir d'autres championnats. J’aimerais bien pouvoir entraîner en Allemagne, en Hollande ou encore en France. Je ne suis fermé à rien, mais je laisse les choses se faire naturellement. C’est toujours mieux quand on vient me chercher."
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