19 novembre | 17h00
A l’US Vaires, on garde la tête froide
Second de Régional 3, l’US Vaires est une équipe surprise de ce début de saison. Cependant, les acteurs du club refusent de tomber dans l'enflammade.
Quatre victoires et une seule défaite en cinq rencontres, l’US Vaires marche bien ce début de saison. Actuelle deuxième de la poule D de Régional 3 d’Île-de-France, le club de Seine-et-Marne n’était pas destiné à jouer, pour le moment, les premiers rôles.
Le petit poucet de R3
Petite commune d’environ 14 000 habitants, Vaires-sur-Marne n’est pas programmée pour disputer le haut de tableau en championnat. Sur les dernières saisons, le club du nord du 77 a toujours dû lutter pour conserver sa place en Régional 3. Pour sa deuxième saison à la tête de l’équipe première, Ben Ahmed Attoumani, accompagné de sa direction, a axé son recrutement sur des jeunes joueurs, originaires de district pour certains, et d’autres qui avaient arrêté le football. Une politique de recrutement osée, basée sur un rajeunissement de l’effectif, et qui a été menée avec de faibles possibilités.
« On a peu de moyens. On doit être un des plus petits budgets du championnat en R3. Le budget senior est très très mince. Donc on ne peut pas recruter des joueurs et donner des primes comme certains clubs peuvent le faire [...] On est le bas du panier, à côté de grosses structures comme Torcy, Montfermeil ou Neuilly-sur-Marne qui raflent les meilleurs. Nous, on se retrouve avec ceux qui n’ont pas été pris dans ces clubs-là », affirme ainsi l’entraîneur de 39 ans.

William Ossanga, capitaine de l'US Vaires
Une équipe affûtée, un état d’esprit sur la bonne voie
L’année dernière, avant l’arrêt définitif du championnat en raison de la crise sanitaire, l’US Vaires totalisait quatre défaites pour une seule victoire. Si en ce début de saison, la tendance est clairement inversée, elle est liée selon les acteurs du club à deux facteurs distincts. Le premier est l'évolution de la mentalité des membres de l’effectif : « L’état d’esprit des joueurs a changé. Première chose que je leur inculque, c’est que le foot est un sport collectif. Il faut jouer ensemble, avec ou sans ballon. L’année dernière, c’était moins évident qu’aujourd’hui. Avant, on avait l’impression que chaque joueur faisait les choses dans son coin », déclare Ben Ahmed Attoumani.
Autre amélioration notable cette année, les moyens fonctionnels et structurels, aussi bien structurels que physiques. Pour commencer, l’équipe s’entraîne désormais trois fois par semaine, contre une à deux fois seulement au cours des saisons précédentes. Le travail du préparateur physique Serge Barbet semble également porter ses fruits comme le confirme William Ossanga, défenseur central et capitaine de l’US Vaires : « Il nous fait transpirer pour la préparation physique. Franchement je vois la différence. Personnellement, c’est ma huitième saison et je n’ai jamais été aussi affûté. Je joue bien, je n’ai pas de problème. Généralement on a toujours un peu mal aux adducteurs, ça tire un peu à gauche et à droite. Là aussi bien au niveau du poid et athlétiquement je suis bien, et ça reflète le niveau de l’équipe ». A partir du mois de janvier, les Vairois n’évolueront plus dans leur stade. La raison, la construction d’un terrain synthétique, nouveau signe d’élévation du club.

Ben Ahmed Attoumani, entraîneur de l'US Vaires
Je ne m’attendais pas à un aussi bon début de saison. J’avais ciblé au bout de cinq matchs, un bilan de 9 points. Aujourd’hui, on a 3 points de plus
Ben Ahmed Attoumani, entraîneur de l'US Vaires
Le refus de se voir trop beau
Actuellement à trois points du leader Argenteuil, et quatre longueurs devant le Blanc Mesnil et Saint-Ouen (8 points chacun), la formation de Seine-et-Marne peut nourrir des ambitions plus grandes que lors des saisons précédentes. Malgré cet état de fait, personne ne cède à l'enflammade à l’US Vaires, à commencer par l’entraîneur : « Aujourd’hui, c’est trop prématuré de penser à la montée. Sur les cinq dernières saisons, Vaires a toujours joué le maintien sur les dernières journées. On veut se maintenir au plus vite pour ensuite regarder devant. Je dis souvent à mes joueurs : « souvenez vous des années passées, pour mieux avancer, servez vous de ces années galères pour vous libérer » ». Même son de cloche pour William Ossanga qui souhaite garder la tête froide et avancer prudemment : « Le problème est que quand ça gagne, c’est toujours facile. La jeunesse se voit très vite belle. On essaie de canaliser tout ça, de garder les pieds sur terre, et de se dire que le plus dur est à venir. On n’a encore rien fait », lance ainsi le joueur de 34 ans.
Pour l’instant, on préfère se concentrer sur les points à améliorer, notamment l’efficacité aussi bien défensive que offensive, comme l’explique Ben Ahmed Attoumani : « Sur le contenu des matchs, je ne suis pas encore satisfait. Au niveau de nos principes, parfois la qualité technique n’est pas au rendez-vous. On va louper des passes un peu trop faciles. Il faut que l’on ai plus de concentration sur tout un match. Par exemple, le dernier que l’on joue contre Marly, on finit à 3-2, alors que c’est un match que l’on doit gagner, sans leur manquer de respect, avec au moins 8 buts d’écart. Ce sont des choses comme ça qui font que l’on n’est pas encore satisfait ». Un constat pouvant paraître sévère que partage l'expérimenté capitaine : « On prend encore un peu trop de buts» lance-t-il notamment. En cinq rencontre de championnat, la formation vairoise a inscrit neuf buts, pour six encaissés.
Ce dimanche 21 novembre, l’US Vaires reçoit l’AS Saint-Ouen l’Aumône (15h), l’occasion idoine en cas de victoire de prendre sept points d’avance sur l’actuel quatrième en Régional 3. Pour William Ossanga, la suprématie à domicile doit perdurer : « Cette-année, on s’est dit qu’à la maison, on ne laisse pas de point. Chez-nous, quand les gens viennent à Vaires, ils doivent trembler. Donc on est déterminé. On reçoit St Ouen avec beaucoup d'humilité, de travail et de détermination. Mais clairement on veut prendre les trois points et ne rien laisser aux adversaires. Et si ça permet de creuser l’écart, on creusera l’écart », dévoile ainsi clairement le capitaine vairois.
Elie Rollé
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