Anthony, ta passion est toujours présente avec les anciens du PSG. Qu’est-ce qui t’anime ?

Oui, la passion est toujours présente ! Peut-être même plus qu’auparavant, car plus on avance dans l’âge plus on réalise la chance qu’on a de pouvoir jouer au football. Je connais plus de choses qu’étant plus jeune, je suis plus conscient de certaines choses, je me connais mieux, sur certains points je me sens même plus fort qu’il y a quelques années, notamment dans la finition. Ça doit être ce qu’on appelle l’expérience... La volonté d’essayer de toujours se trouver de nouveaux challenges, de se dépasser, de prendre du plaisir à jouer, surtout avec des joueurs de grande qualité, marquer des buts et aussi porter les couleurs Rouge et Bleu du Paris-Saint-Germain ! C'est un réel plaisir, une fierté pour moi qui a toujours été un amoureux du club et avec qui j’avais déjà une histoire en jeune.

Quelle est l’ADN de cette équipe ?

L’ADN de cette équipe, c’est le beau jeu. On essaye de le pratiquer au maximum. Mais surtout la possession du ballon. C’est en tout cas, la volonté du coach Kevin Ravenal, c’est ce sur quoi il insiste beaucoup auprès du groupe. On sait que lorsqu’on a la possession du ballon, on va faire courir l’adversaire, l’user. Que cela soit physiquement, mais surtout mentalement. C’est très dur de courir après le ballon pendant la majeure partie d’un match. Forcément, on sait qu’avec la qualité qui existe dans notre équipe, ça va finir par s’ouvrir et par payer avec des buts et une victoire. En tout cas, on travaille dans ce sens. Même si chaque match est très compliqué, car chaque équipe, en plus de ses propres qualités, arrive et met un supplément d’âme lorsqu’elle rencontre le Paris Saint-Germain. Cela peu importe la catégorie, peu importe le niveau.

Peux-tu nous la présenter cette équipe ?

L’équipe Vétérans du Paris-Saint-Germain, c’est tout sauf une équipe dite d’anciens ! Forcément, les années passent, les âges grandissent mais ça joue au ballon ! Et avec qualité. On est quelques-uns à encore pouvoir prétendre jouer en Seniors car la forme est toujours là (certains y sont encore et viennent donner un coup de main, prendre du temps de jeu lorsqu’ils ne sont pas retenus ou à la demande des coaches), mais les impératifs de chacun font que tout le monde se retrouve dans ce challenge. De par ce qui a été instauré par le coach Ravenal, il y existe une rigueur et un esprit de compétition qui se doit d’être au moins au niveau du lustre du club. Comme je l’ai déjà dit, on a la volonté de garder la possession du ballon, de faire courir l’adversaire, de pratiquer au maximum du beau jeu, de marquer beaucoup de buts mais je dirais qu’on se doit d’être plus efficace dans tout ce qu’on fait car c’est ce qui fait les grosses différences. On pêche parfois dans la finition ou des choses dites plus simples dans le jeu. On est capable de se procurer un grand nombre d’occasions par exemple et de tomber parfois dans une sorte de facilité. On sait qu’on a de la qualité mais en face, il y a toujours un adversaire hyper motivé et prêt à faire un résultat contre le Paris Saint-Germain donc je dirais que notre pire ennemi c’est nous-mêmes. À partir du moment où on joue avec et sur nos qualités, on n’a pas grand-chose à craindre. De personne. On possède une équipe avec des joueurs aux super parcours, on est beaucoup à avoir longtemps évolué au minimum dans les championnats Nationaux (N1/N2/N3) dont certains anciens pros (L1/L2/Liga ou autre Ligue Pro étrangère), qui ont joué la Ligue des Champions et joué contre les plus grands joueurs. En plus des matchs officiels, on fait beaucoup de matchs amicaux en semaine au lieu de simples entraînements, où on a parfois l’occasion de rencontrer des équipes Seniors qu’on s’efforce de battre ou au moins de leur tenir la dragée haute. On est le Paris-Saint-Germain, on ne doit et on ne peut se satisfaire que de victoires sans manquer de respect à personne.

Tu penses jouer jusqu’à quel âge ?

Très sincèrement, je ne me suis pas fixé d’âge limite. Je dirais que tant j’aurais la volonté, tant que mon corps me permettra de jouer, tant que je pourrais être à un niveau intéressant, je jouerais. À condition que l’on veuille encore de moi et que je continue à prendre du plaisir. La saison dernière encore j’avais la chance d’être dans le groupe N3 du club où je pouvais me frotter aux plus jeunes et talentueux et ça le faisait encore pas mal. Je me sentais plutôt bien. L’âge n’est qu’un chiffre, ça dépend de comment on se prépare, comment on aborde les choses et surtout notre qualité de vie et de travail. J’ai vieilli, j’ai appris de nouvelles choses, j’ai pris conscience d’autres choses à travers des rencontres et je sais maintenant plus que jamais à quel point le travail complémentaire, l’alimentation sont importants dans la forme d’un joueur. Il ne suffit pas que de s’entraîner « normalement », dirons-nous. Je me sens vraiment bien. Mon corps ne me trahit pas, jusque-là je suis plutôt épargné par les pépins physiques. J’adorerais pouvoir encore jouer en Seniors, je m’en sens encore capable, en étant très lucide. Tant au niveau de la forme que des statistiques (8 buts en 4 matchs officiels / 13 buts en 7 matchs amicaux). Mais cette saison en particulier, les impératifs familiaux et surtout professionnels m’empêchent de pouvoir m’investir au niveau que l’exige les Seniors. Il faut être beaucoup plus disponible en termes de temps, les entraînements sont assez tôt aussi. En vétérans, j’ai pu trouver un rythme beaucoup plus adapté à mes différents impératifs. Et logiquement, il y a de plus jeunes talents qui ont beaucoup plus de choses à gagner que moi qui suis naturellement plus sur la fin qu’autre chose.

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Propos recueillis par Farid Rouas