Des parcours historiques en coupe de France

Peux-tu présenter ton parcours footballistique ?

Je suis natif de Liévin (62), où j’ai commencé le football en U15 à l’USA Liévin avant de poursuivre ma formation et de débuter dans le monde sénior à Calonne Liévin. Mon histoire avec les longs parcours en coupe nationale débute dans ce club lorsque nous avions affronté le Stade Malherbe de Caen (L2) au sixième tour. J’ai ensuite pris la direction de l’US Noyelles-sous-Lens avant de rejoindre Arras FA où j’ai évolué en CFA2 (National 3) de 2011 à 2014. Lors de mes deux saisons en équipe première, j’ai affronté le Paris Saint-Germain en 32èmes de finale au stade de l’Épopée à Calais. Pour des raisons professionnelles, j’ai rebondi à l’US Noeux-les-Mines en DH, puis du côté de Toulon à l’US Carqueiranne-La Crau (83). J’ai effectué mon retour dans le nord un an après, au CS Avion en R2 puis R1. Lors de ma seconde année au CSA nous avons atteint le huitième tour face au Red Star (N1) où nous nous étions inclinés 1-0. À l’issue de ces deux saisons j’ai rejoint le CRFC6 en 2019 qui évoluait en D1, équipe avec laquelle nous sommes montés en R3.

Ton expérience peut-elle aider à encadrer l’équipe dans ce genre de parcours ?

Je pense avoir ma place ici. Pour avoir connu ce genre de scénario dans le passé, je sais comment gérer ce qui nous passe par la tête. Peu de membres de l’effectif ont déjà atteints ce stade de la compétition. Il est dans mon rôle de tempérer l’état d’esprit, de gérer les émotions et de canaliser l’euphorie tout en profitant des moments que nous vivons. Je mets mon expérience à disposition de l’équipe, sur le terrain et en dehors.

Dans quel état d’esprit se trouve l’équipe ?

Notre équipe est composée de joueurs de tous âges. C’est tout aussi magique de vivre ce genre de moments pour les joueurs en fin de carrière que pour les jeunes qui découvrent ce genre d’aventures. C’est une première dans l’historique des calonnois d’atteindre le huitième tour. Lors des années précédentes, les rêves de coupe s’étaient éteints au 4ème tour. Nous avons hâte d’y être !

Que pensez-vous du VAFC ?

Nous savons que nos chances de qualification sont minimes. Nous affrontons une équipe professionnelle, où les joueurs exercent leur métier en s’entrainant une à deux fois par jour. Cette rencontre est un bonus, nous allons nous battre et tout donner en profitant du moment.

Affronter une équipe professionnelle est un match ayant une saveur particulière, comment le préparez-vous ?

Nous gardons le même cap avec deux entrainements par semaine. Le rythme imposé lors des séances est plus intensif mais nos habitudes de travail sont sensiblement les mêmes que lors des semaines précédentes. Chaque membre du groupe fait preuve davantage de concentration et de discipline mais éprouve aussi une motivation supplémentaire dans la réalisation des exercices lors des entrainements. Nous sentons qu’un événement spécial se prépare, c’est de bon augure pour ce week-end.

Le fait que les supporters du VAFC soient interdits de déplacement pour cette rencontre est-il un avantage pour le CRFC6 ?

Lorsque j’ai appris cette nouvelle, j’ai été tout d'abord déçu car les valeurs du football sont portées vers le regroupement et le partage de moments en famille ou entre amis. C’est un arrêté préfectoral, ce sont donc des circonstances qui nous dépassent et que nous ne pouvons pas maîtriser. Il est possible que ce facteur soit un atout pour nous, avec le soutien du « douzième homme ».

Est-ce facile de concilier le travail avec la période particulière que tu vis en ce moment ?

J’ai la chance de pouvoir allier le foot et le travail. J’arrive à échanger des services avec certains collègues (Abdé est éducateur en Protection Judiciaire de la Jeunesse, P.J.J).

Que peut-on vous souhaiter pour ce match ?

Que la fête se passe de la meilleure des manières et ce quel que soit le résultat. Nous espérons que cette rencontre restera gravée dans les mémoires de tous les supporters, les dirigeants, les bénévoles et les joueurs comme un moment de bonheur et de communion. Pour couronner le tout, une victoire serait le Graal.

Propos recueillis par Germain Villeneuve