7 septembre | 12h47
A.Bouhazama (Angers II) : « Le football, c’est ma raison de vivre »
La reprise du N2, la Youth League, sa découverte de Gérald Baticle... Abdel Bouhazama, directeur du centre de formation du SCO et entraîneur de la réserve angevine s'est entretenu sur Actufoot. (Crédit photo : Angers SCO).
Quelle est votre position après ce retour à la compétition ?
En tant qu’entraîneur, je suis déjà content de reprendre. On a eu quand même la chance de faire des amicaux même si ça ne remplaçait pas le championnat. C’est un vrai plaisir de renouer avec la compétition tout comme de voir les joueurs motivés. En tant que directeur de la formation, j’avais plusieurs interrogations notamment concernant le départ de certains joueurs qu’on a pu garder car on a une petite structure d’hébergement. Cependant, il est difficile d’évaluer sans le facteur principal : la compétition. J’aime le football, c’est ma raison de vivre, mon métier et je sens que dans l’approche, on est monté dans un cran. On retrouve cette émulation, notre ADN.
Vous êtes-vous remis en question ces derniers mois avec ce contexte particulier ?
Ce que j’ai connu à Saint-Etienne, ce n’est pas ce que je vis à Angers. Déjà, il n’y avait pas le Covid, puis l’environnement n’est pas le même. Depuis 2013, il y a des motifs de satisfaction grâce au staff que j’ai autour de moi et à mon président qui me réitère sa confiance. S’il n’y a pas forcément de remise en question, j’observe une forme d’écoute. On s’est reconnecté à des choses très simples, des activités participatives pour fédérer. On est un peu sortis du centre de formation pour partager d’autres moments et on s’est rendu compte que cette situation, on la vivait tous. Le football n’était pas forcément au centre du débat mais l’ouverture d’esprit est intéressante.
Malgré tout, la crise a un impact psychologique important…
C’est même un facteur qu’on ne maîtrise pas. On a eu des belles surprises avec des garçons qui se sont affirmés, ont pris leur chance. Il a fallu faire preuve de bienveillance pour d’autres, comme ceux qui ont contracté le Covid ou leurs proches. Malgré le contexte sanitaire, nous avons gardé 75% de l’effectif sur les dernières saisons et on a donc été plus attentifs sur ce qu’il se passait chez nous. La situation sanitaire nous a fait changer notre évaluation et diminuer certains curseurs, ce qui en a sûrement libéré certains.
Des joueurs que vous allez voir jouer en Youth League ?
On a été repêché par l’UEFA pour disputer la Youth League mais je trouve dommageable que la génération 2001 ne puisse pas la disputer. C’est un peu « la compétition du centre de formation » et les joueurs de cette catégorie avaient contribué à cette qualification, cette récompense aurait été méritée. Ce sont donc les 2002,2003,2004 et 2005 qui seront sur les terrains mais les joueurs que j’ai en N2 étaient évidemment contents pour les copains. Participer à ce qu’il se fait de mieux pour nos jeunes et être le représentant de la France, c’est un sentiment de fierté même si la concurrence va être très rude. Il va aussi falloir gérer plusieurs facteurs : la dimension émotionnelle notamment, qu’on va pouvoir et devoir gommer au fur et à mesure de nos constats de matches. Et pour cela, il faut se confronter à ce qui se fait de mieux en Europe, des équipes de niveau national.
Gérald est quelqu’un qui a une demande et une exigence fortes concernant les jeunes qu’il fait monter. Le fond est le même mais la forme est différente entre lui et son prédécesseur.
Abdel Bouhazama
Évoluer en Coupe d’Europe, c’est forcément s’ouvrir à l’international…
L’attente était très forte l’année dernière et tout le monde était sur le qui-vive. On va tenter d’écrire une nouvelle page de l’histoire entamée en 2013 même s’il ne faut pas perdre de vue les objectifs. On travaillait bien sans la Youth League, quand on voit les joueurs qui sont sortis du centre depuis plusieurs saisons. On protège nos jeunes mais en tant que directeur de la formation, ça me permet de voir ce qu’il se fait à l’extérieur même si on sait aussi ce qu’il se fait de bien chez nous. La formation française travaille bien et le nombre de jeunes formés dans nos clubs, évoluant en L1 ou à l’étranger, témoigne de la qualité dans le travail et d’accompagnement des joueurs.
Quel est votre ressenti à propos du championnat de N2 ?
On avait perdu, autant nous coaches que les joueurs, cette notion de combativité. Les amicaux contre des réserves professionnelles n’ont pas cette saveur car il n'y avait pas cet aspect compétition. Lors du premier match contre Andrézieux (défaite 3-1), je me suis rendu compte que les adversaires en face de nous étaient des hommes, et c’est pour ça qu’on a perdu. Pas parce que le contenu n’était pas bon. Mon président n’est pas quelqu’un qui se base sur les résultats et la compétition mais plutôt sur l’aspect formation. Mais en tant qu’entraîneur, je n’aime pas perdre.
Un mot sur l’entraîneur des pros, Gérald Baticle, que vous apprenez à découvrir ?
Je sais une chose, c’est qu’en pro, il faut savoir gagner. Gérald arrive avec sa méthode, en provenance d’un club comme l’OL. Ça a aussi été un grand formateur à Auxerre et dans les échanges qu’on a eu, il y a une approche qui m’intéresse, une philosophie qui me plaît. Je suis à Angers depuis neuf ans, j’ai travaillé pendant de nombreuses années avec Stéphane Moulin et son staff mais je sais une chose, Gérald est quelqu’un qui a une demande et une exigence fortes concernant les jeunes qu’il fait monter. Le fond est le même mais la forme est différente entre lui et son prédécesseur. Il a ce pragmatisme des entraîneurs professionnels qui n’hésitent pas à faire jouer un jeune qui est meilleur qu’un ancien. Ce que je trouve agréable, c’est que la passerelle entre la formation et les pros a tout lieu d’exister… La jeunesse revient au pouvoir dans nos rangs et c’est notamment grâce à notre président, Saïd Chabane, que je vois se démener depuis mon arrivée pour maintenir l’équilibre au sein du club.
Propos recueillis par Joel Penet
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