Formé à l'AF Bobigny (désormais FC 93), passé par le SAS Epinal où il a brillé et connu une belle épopée en Coupe de France lors de la saison 2019/2020 lui permettant de signer quelques mois plus tard, à 20 ans, son premier contrat professionnel à Troyes (1 an), le prometteur Adel Berkane n'a pas vécu l'expérience dans l'Aube comme il l'avait sans doute rêvée. Sans club depuis le 30 juin et la fin de son engagement avec l'ESTAC, l'ailier Franco-algérien a récemment pris une licence à la JA Drancy en National 3. Pour Actufoot, il revient sur son choix et ses derniers mois difficiles.

Que retiens-tu de cette expérience troyenne ?

C'est un changement, même si je n'ai pas joué en match, j'ai touché du doigt le monde professionnel. Tu vois le niveau d'exigence, ce qu'il faut faire pour gagner sa place. Après, les pros et la réserve sont deux mondes totalement différents.

L'aventure commune n'est pas allée plus loin. Pourquoi ?

Un peu de tout et le Covid n'a pas arrangé les choses. J'ai eu souvent des blessures, ça m'a empêché de lancer la saison puis quelques soucis avec le coach. Il ne me poussait pas vraiment vers l'avant, quelques embrouilles par-ci par là qui m'ont fait perdre du temps. Enfin, il y a eu le rachat du club par le City Group qui a ramené plein de joueurs.

Pourquoi repartir en National 3 à Drancy ?

Je m'entraînais avec eux depuis un mois parce que la situation était un peu compliquée. Je n'avais pas de match dans les jambes depuis un an.

On s'attendait à te voir rebondir un petit peu plus haut...

C'est vrai mais c'est difficile de faire signer un jeune de 20 ans, même s'il était sous contrat professionnel, en sachant que ça fait un an qu'il n'a pas joué. Je n'ai pas évolué avec les pros et en réserve, le championnat s'est arrêté avec le Covid.

Comment se passent tes débuts ?

J'ai fait mon premier match avec un but à la clé (3-0 contre les Ulis, ndlr), c'était une grande sensation. Ca m'a fait beaucoup de bien après une année compliquée. Il faut que je reprenne du temps de jeu, du rythme et on verra en fin de saison ce qui tombera pour moi.

Parle nous de ton jeu. Quel type de joueur es-tu sur un terrain ?

Dynamique, beaucoup dans la percussion, j'aime combiner avec les milieux, mon latéral. J'aime le football tout simplement et j'ai la chance d'avoir un entraîneur qui me laisse de la liberté et me le dit d'en prendre.

En tant qu'ailier, quels sont les joueurs dont tu aimes t'inspirer ?

Il y en a beaucoup (rires). Je peux viser le sommet en parlant de Messi mais il faut vraiment voir ce qu'il propose, tout ce qu'il fait est millimétré. Après, tu as des joueurs comme Bruno Fernandes qui donnent envie de reproduire ce qu'ils font. Au poste d'ailier qui est le mien, il y a des joueurs comme Dembélé, Sancho. Je suis quelqu'un qui regarde des vidéos mais bizarrement, c'est plus des attaquants comme Cavani, Lewandowski ou Ruud van Nistelrooy pour remonter plus loin.

Quels sont tes axes d'amélioration ?

Je dirais la finition, c'est ce qui m'a le plus porté préjudice. Même si je suis encore jeune, ca fait deux, trois ans que je suis dans le monde seniors et ce n'est pas la même chose qu'en U19. Avant j'étais beaucoup dans la folie, j'aimais bien prendre la balle, faire ce que je voulais mais chez les adultes, ça ne marche pas comme ça. Savoir combiner, trouver les bons placements pour se retrouver devant la cage et bien finir pourraient m'amener au plus haut niveau.

Thomas Gucciardi