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19 octobre | 18h30

Antony Gautier : « Mon expérience m’apporte une plus-value dans la gestion de mes rencontres »

Les journées de l’arbitrage fêtent, cette année, leurs 20 ans. Ce sera à partir du mercredi 20 jusqu’au 31 octobre 2021. À cette occasion, nous avons choisi de mieux vous faire connaitre Antony Gautier, arbitre nordiste de ligue 1 depuis 15 ans.

ARBITRE Les journées de l'arbitrage Antony Gautier

À quand remonte votre histoire avec l’arbitrage ?

J’ai aujourd’hui 43 ans. C’est dès l’âge de 11 ans que j’ai débuté de façon non officielle ! À l’époque, j’accompagnais mon père sur les terrains en UFOLEP, les dimanches matin, dans le district d’Hazebrouck (59). Lui jouait et moi j’officiais en tant qu’arbitre de touche. Puis j’ai dirigé au centre certains des matches amicaux entre adultes. J’ai ensuite attendu 15 ans. À ce moment-là, c’était l’âge requis officiellement pour débuter une carrière d’arbitre en commençant par une formation. Nous étions en 1992. À partir de là, j’ai gravi tous les échelons pour arriver en Ligue 1. J’avais 29 ans. En 2021-2022, je vais franchir le cap des 15 ans à ce niveau.

Quel est votre objectif principal sur un terrain ?

Ma ligne de conduite a toujours été la même. Indépendamment de la notoriété d’un joueur ou d’un autre, ma priorité est d’être performant. Cette ambition, j’essaie de l’atteindre lors de chaque rencontre. C’est aussi faire preuve de respect que d’aborder n’importe quel match de la même manière que ce soit de ligue 2, de divisions inférieures ou des rencontres très médiatisées au sein de l’élite. Je les aborde avec le même sérieux et la même détermination. J’ai la chance d’exercer ma passion au plus haut niveau. Je compte profiter de ce privilège le plus longtemps possible.

Actufoot • Antony Gautier 2

Antony Gautier, arbitre nordiste de ligue 1

Quel regard portez-vous sur l’évolution de votre parcours ?

Quand on débute en Ligue 1 à 29 ans, nécessairement, il n’y a pas la même expérience ou la même maturité qu’actuellement à 43 ans ! C’est intrinsèque à l’âge. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de qualités lorsque les jeunes arbitres débutent au plus haut niveau ! Cela m’apporte une plus-value dans la gestion de mes rencontres.

Quel est votre point de vue sur l’apport des nouvelles technologies ?

J’ai toujours revendiqué le droit à l’erreur. En reconnaitre une ne m’a jamais effrayé. Le recours à l’assistance vidéo est complètement pertinent s’il permet d’éviter un mauvais choix évident ou grossier. Être arbitre, c’est vouloir que les bonnes décisions soient prises. En l’occurrence, si une décision majeure est clairement erronée, l’assistance vidéo est là pour la corriger. C’est un plus indéniable. À la suite de la première expérience en France, le grand public a eu la sensation que c’était la solution immédiate pour permettre d’apporter une réponse binaire, oui ou non, à chaque cas litigieux. Or la vidéo ne peut pas tout résoudre à chaque instant.

Comment avez-vous réagi au retour du public dans les stades ?

Paradoxalement, à titre personnel, cela a été plus compliqué d’arbitrer à huis-clos, la saison dernière à cause de la Covid-19 que lorsque j’ai retrouvé du public lors du premier match de championnat 2021-2022 que j’ai arbitré. C’était lors de Monaco-Nantes, 1-1, le 6 août dernier. Dans toute la carrière d’arbitre, vous intégrez la présence du public comme un paramètre du déroulement d’une partie. Là, subitement de manière brutale, vous devez arbitrer toutes les rencontres dans un stade vide. Les bruits et les sensations ne sont pas les mêmes. La concentration est encore plus importante. Vous entendez tous les contacts ou encore les remarques des joueurs ou provenant des bancs de touche.

Comment préparez-vous une rencontre ?

Ça commence physiquement en s’entrainant quotidiennement. Le programme varie selon la qualification des matches. On oscille entre la vitesse, la vivacité ou encore du renforcement musculaire. Nous suivons aussi des modules dédiés aux soins. Il y a également des préparations techniques et stratégiques. Comme les équipes, les arbitres travaillent, en amont, sur les prochaines formations à diriger. On peut mettre l’accent sur des phases de jeu arrêtées travaillées tactiquement durant leurs entrainements. L’une des qualités que doit posséder un arbitre, c’est celle d’anticiper les situations. Systématiquement après chaque match, j’effectue une analyse vidéo. L’objectif premier est de me permettre de progresser mais aussi d’avoir une base d’échanges avec la Direction Technique de l’Arbitrage. Il y a un débriefing réalisé après chaque rencontre de Ligue 1. Tout cela est essentiel pour perdurer au plus haut niveau.

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