Pour commencer, pouvez-nous parler de votre parcours en tant qu'entraîneur ?

Je suis arrivé à Vence en 2020 et donc à cause du Covid ce n'est réellement que ma deuxième saison que j'officie ici. Auparavant j'étais au ROS Menton pendant quatre ans en tant qu'entraîneur principal, où j'avais réussi à faire monter l'équipe en N3 mais malheureusement cette montée n'avait pas été validée par le club. Et avant ça j'avais commencé mon parcours en étant adjoint de Christophe Dumoulin, aussi au ROS Menton, à l'époque l'équipe était en R2 où j'ai fait trois ans à ses côtés. Et entre mon passage à Menton et mon arrivée à Vence, je suis resté une année sans coacher.

Depuis votre arrivée, êtes-vous épanoui dans le projet qui vous est confié ?

Oui, moi je suis arrivé dans un club extrêmement familial, avec des gens passionnés et passionnants. Les bénévoles se bagarrent pour faire évoluer le club à tous les niveaux, en tout cas depuis que je suis ici c'est le cas et le nombre de licenciés ne cesse d'augmenter. Ensuite au niveau du groupe sénior, on sort d'une double ascension avec la réserve et l'équipe première, donc ça se passe très bien. Cette année on a une troisième équipe qui est première de D5, l'équipe B qui est première et nous qui jouons les premiers rôles. Donc oui, on va dire que depuis que je suis arrivé toutes les planètes sont alignées, le club est sur une très bonne dynamique et cela vient, je pense, du président et des bénévoles qui se battent avec les moyens qui leurs sont donnés pour optimiser tout ça.

Vous êtes un des coaches les plus disponibles pour échanger avec nous et vos joueurs louent vos qualités humaines, ces traits de caractère sont-ils liés à votre passion pour le football ?

Je pense que c'est un ensemble de chose, j'ai une profession qui fait que, puisque je suis maintenant professeur d'EPS et auparavant j'étais éducateur spécialisé. Donc je suis avant tout un passionné par la relation humaine. C'est un fil conducteur pour moi qui m'anime aussi bien personnellement que professionnellement au quotidien. J'aime le sport en général et particulièrement le football, donc je suis très heureux de pouvoir mêler ces deux passions, la relation humaine avec la fonction d'entraîneur, sur un fond de football, un domaine dans lequel je pense avoir développé quelques compétences au fil des années. Ensuite, au niveau de mon rapport avec les médias et notamment Actufoot, je suis réactif car je trouve que ce qui est proposé est remarquable, c'est agréable de faire vivre le football amateur et ça nous aide aussi nous grâce aux résultats, aux buteurs et aux actualités, et en mettant bien sûr de côté tout ce qui est polémique dont le football professionnel est friand ! C'est aussi ma façon de rendre la pareille, je trouve que c'est important, en tant qu'acteur de ce football là, de jouer le jeu tout simplement.

Au niveau sportif maintenant, en tant que promu, si en début de saison nous vous avions dit que vous seriez troisième à neuf journées de la fin, vous auriez signé de suite ?

Alors oui j'aurai signé, mais, sans être prétentieux, je ne suis pas hyper surpris. Je parle pour moi, pas pour les gens, eux sont surpris, mais je sais comment est constitué mon effectif, le travail qui a été fait sur le recrutement et je connais le championnat de R1 par mon expérience. Les choses auraient pu mal se passer, une saison n'est jamais gravée dans le marbre, on aurait pu avoir des pépins qui nous auraient empêché d'évoluer là où on est aujourd'hui. Mais je crois que notre place actuelle, par rapport à ce que j'ai dit, est assez cohérente, j'ai un groupe avec des qualités humaines hors du commun associées à des qualités footballistiques importantes et un environnement sain. Le club nous laisse travailler comme on veut, j'ai envie de dire que moi, avec mes connaissances, je ne suis pas surpris, je l'avais annoncé à mes joueurs mais pas aux personnes extérieurs car on ne sait jamais. C'est un travail de fond, un travail de réflexion qui nous permet d'être dans les meilleures conditions pour travailler, c'est pour moi assez logique.

Le niveau affiché par l'AS Vence, est donc le résultat d'un projet qui est cohérent dans son intégralité ?

Oui, dans sa globalité. C'est un projet qui est raisonné, qui s'appuie sur des personnes qui ont une grande connaissance du football et du haut niveau. Je trouve que c'est cohérent dans l'ensemble, il y a un travail réfléchi pour s'améliorer à chaque période de trêve.

Au niveau du championnat, êtes-vous surpris par l'homogénéité de cette poule et le niveau affiché par toutes les équipes ?

En fait, je pense que surpris n'est pas le bon mot, mais je pense qu'on assiste à une réelle évolution du football amateur depuis quelques années. Avant il y avait vraiment un monde d'écart entre le monde professionnel et le notre, j'en parlais d'ailleurs quand j'étais jeune joueur. Aujourd'hui cela n'existe plus, tout a évolué, déjà je pense que les entraîneurs sont bien mieux formés maintenant, que le niveau global est tiré vers le haut. Donc notre niveau régional répond à cette logique là, quand j'entends des anciens dire que le football c'était mieux avant, c'est faux ! Le niveau régional a évolué, on le voit cette saison, tout le monde travaille de manière cohérente, après il y a forcément un classement mais je pense que tous les entraîneurs proposent un projet bien défini. Le championnat est hyper intéressant, il y a des années où en R1 quand tu étais dans le haut du tableau quand tu te déplaçais chez les équipes de bas de tableau, tu savais que tu allais gagner. Cette année c'est impossible, par exemple cette année si on prend le dernier, en l'occurence Endoume, c'est une équipe avec un vrai projet, de vrais joueurs, je ne sais pas ce qui leur arrive cette saison mais lorsqu'on les a affronté, c'était un match aussi difficile que les autres. Honnêtement je prends beaucoup de plaisir à entraîner dans cette division, c'est clair.

Pour la fin du championnat, il vous reste de grosses affiches, notamment face à Cagnes-le-Cros et Arles, est-ce que ces rencontres sont déjà dans un petit coin de votre tête ?

J'ai eu une réunion avec les joueurs, pour faire un petit bilan, on arrive aux deux tiers du championnat, on reste forcément dans une logique de match après match. On peut penser à la rencontre face à l'ASCC mais si d'ici-là on perd trois matches, il n'aura pas la même saveur donc on n'a pas d'autres choix. Mais maintenant on rentre dans un objectif où on va entrer dans chaque match avec beaucoup d'ambitions et surtout avec presque aucune pression car on est assez loin des équipes du bas. On a une vision globale où on veut aller au bout, comme tout le monde on est obligé de raisonner match après match mais on y réfléchit tranquillement. Si on vient à perdre, on devra à être attentif aux équipes derrière nous, on n'a pas de marge, peu de points d'avance donc on ne peut pas se permettre de se relâcher. Tout va très vite dans ce championnat, on a un objectif qui est clair mais on est dans une dynamique de réflexion rencontre après rencontre, c'est la seule option.

Pour finir, le match face à l'ES Fos ce week-end, ils viennent de perdre deux fois d'affilée face à Monaco, est-ce un bon moment pour les rencontrer ?

Vous savez, je ne sais pas trop, on l'a vu la semaine dernière face au SMUC. Il n'y a pas de vérité de séries cette saison, celle de la semaine passée ne sera pas forcément la même que celle qui suit. Je pense que ça va être très compliqué, c'est une équipe ambitieuse, qui a réalisé un gros recrutement, qui a beaucoup de qualités, un coach qui vient du dessus et une enceinte de club professionnel. Même s'ils ont perdu contre Monaco, il n'y a pas de leçons à en tirer. Je n'arrive pas cette saison à tirer de logique en regardant les résultats précédents des équipes, c'est beaucoup trop aléatoire.