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Interviews

26 janvier | 17h18

Béni Nkololo : « Les Australiens sont très carrés avec les règles »

Après avoir essentiellement consacré sa jeune carrière au championnat National (Avranches, Lyon La Duchère, Concarneau), Béni Nkololo a pris un virage à 360 degrés direction l'Australie et la A-League (D1). L'attaquant de 25 ans, formé au SB29, nous a raconté son début d'expérience avec le Central Coast Mariners FC, à 75 kilomètres de Sydney.

EXPAT Beni Nkololo

Il n'est pas fréquent de voir des footballeurs français avaler 15 000 kilomètres pour aller jouer en Australie. Qu'est-ce qui t'as, à 25 ans, motivé à faire ce choix et comment s'est goupillée cette signature l'été dernier ?

Après une saison 2020/2021 galère, j'ai fini le dernier exercice avec une vingtaine de matches sous le maillot de Concarneau, ce qui m'a permis de retrouver du rythme. J'aurais pu continuer là-bas encore un an mais les conditions n'étaient pas réunies pour qu'on prolonge l'aventure ensemble. Dans mon envie de trouver un nouveau challenge, j'espérais un projet à l'étranger parce que j'avais un peu fait le tour du National ces dernières années. J'ai eu des offres en Bulgarie mais ça ne m'a pas tenté, au Portugal où ça ne s'est pas fait et aussi en Autriche. Mes agents (DA Sport Consulting & B360 Sports Agency) m'ont ensuite annoncé qu'un club de première division en Australie était intéressé par mon profil et j'ai eu par la suite plusieurs entretiens avec l'entraîneur principal et son assistant via l'application Zoom. Ils voulaient connaître mon état d'esprit parce que ce n'est pas la porte à côté, l'Australie (sourires). C'était une grande décision à prendre. Ils voulaient donc checker ma mentalité et aussi me présenter leur façon de travailler. J'ai bien aimé leur discours puis après m'être renseigné sur la Ligue et le club, ça m'a tout de suite donné envie de venir.

Quels renseignements as-tu récolté ?

Mon grand-frère (Jordan NKololo) a discuté avec une connaissance à lui qui avait joué là-bas. Il a eu des retours positifs sur le championnat, les infrastructures des clubs, les stades. Aussi, le football est très médiatisé et c'est quelque chose d'important pour les joueurs. Puis comme tout le monde, je suis allé sur Google et j'ai regardé des images des stades, quelques vidéos de matches. J'ai fait ma petite enquête.

Le cadre de vie était aussi très important ?

Bien sûr, je ne pouvais pas quitter ma région pour un mauvais confort. J'habite sur la côte centrale, la météo est bonne et il y a de belles plages. C'est top ! Les gens ont une bonne mentalité, c'est un très beau cadre de vie. Et en termes de foot, c'est mieux que ce que je pensais. Tout va bien pour l'instant.

Tu as fait le parallèle avec Usain Bolt ?

Pour vous dire, je ne savais carrément pas ! En me baladant vers la plage où se trouve une sorte de "shop", le gérant qui est fan des Mariners est venu m'en parler après m'avoir reconnu. Il m'a montré sa photo avec Usain Bolt et m'a expliqué qu'il était venu faire un essai mais n'avait pas joué pour le club finalement.

Tu as le temps de voir du pays, même si on ne parle pas du plus petit ?

Déjà, je compte bien visiter le secteur où je suis et si je reste ici longtemps, je verrai pour visiter le pays mais comme vous l'avez dit, c'est très grand. J'ai déjà eu la chance de me rendre à Sydney, une belle et vaste ville. Il faut compter 45 minutes en voiture pour s'y rendre depuis là où j'habite.

Tu disais tout à l'heure être étonné par le football ici. En quoi ?

C'est très intense, il faut faire beaucoup de courses. Il y a beaucoup de bons joueurs aussi. Ce que j'ai remarqué, c'est que c'est un très bon championnat pour que les jeunes joueurs puissent se montrer. C'est dur de comparer avec le National mais le jeu est plus ouvert. En N1, tu as très peu d'espaces.

Il y a de quoi se régaler pour le joueur offensif que tu es ?

On a plus de chances de se mettre en valeur, de faire la différence. Il faut aussi parler des terrains. En France et notamment en National, on ne va pas se mentir, les terrains sont très compliqués à part trois ou quatre. Ici, on a la chance de jouer tous les week-ends sur des belles pelouses. On n'a pas à se plaindre.

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Buteur dès son premier match avec le Central Coast Mariners FC, en Coupe (FFA Cup), Béni N'Kololo s'est bien acclimaté en Australie, où il a déjà disputé sept rencontres.

Récemment, l'Australie a été au coeur de l'actualité avec l'affaire Djokovic. Comment l'as-tu vécue, toi, de l'intérieur ?

Au sein de l'équipe, on n'en a pas trop parlé. Pourquoi ? Parce que ça s'est passé à Melbourne et que c'est super loin de là où on se trouve ici même si ça reste en Australie. C'était une affaire bizarre mais on n'en a pas trop débattu.

Les Australiens blaguent pas avec le virus. Tu confirmes ?

Ils prennent ça vraiment au sérieux, ils sont très carrés avec les règles. Je l'ai ressenti dès mon arrivée à l'aéroport, il y a plein de papiers à remplir, on contrôle tout tes bagages. Au quotidien, les gens respectent vraiment les gestes barrières. Quand tu rentres dans un magasin, tu dois carrément t'enregistrer.

Tu as signé avec les Mariners jusqu'en 2023 avec une option d'un an pour prolonger si les deux parties le souhaitent. Tu te vois bien ici dans le futur ?

Par rapport à ce que je suis en train de vivre, je m'imagine bien rester après, c'est partout pareil. Il faut que les deux parties aient envie de continuer ensemble donc c'est à moi de mettre toutes les chances de mon côté en étant performant. J'ai eu la chance de marquer pour mon premier match, en Coupe, avant de me blesser quelques semaines. Pour être dans une situation confortable, je dois faire une bonne saison.

Propos recueillis par Thomas Gucciardi

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