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Interviews

22 avril | 15h37

Benjamin Giaime : "Un club regarde les réseaux d'un joueur avant de le recruter"

Benjamin Giaime et Dimitri Rambaud sont à la tête de l'agence RG Communication, spécialisée dans la communication digitale de footballeurs et footballeuses pros et semi-pros. Pour Actufoot, le premier cité explique l'importance croissante des réseaux sociaux dans une carrière

Réseaux Sociaux

Tu diriges avec Dimitri Rambaud l'agence RG Communication, qui gère les réseaux sociaux de pros et de semi-pros. Peux-tu nous raconter l'origine de cette idée ?

L'aventure RG Communication a démarré il y a trois ans avec mon associé Dimitri, qui est aussi l'un de mes meilleurs amis. Un lendemain de soirée, on se baladait sur Insta et on a vu un joueur qui avait mis dans sa story une photo de lui avec des informations sur le prochain match qu'il allait jouer : heure, lieu, logo des équipes avec une phrase du du style "venez nombreux nous encourager". On était en plein dans nos études à cette époque, en troisième année de licence Miage (méthodes informatiques appliquées à la gestion des entreprises ndlr) où on avait des cours de communication digitale notamment. Comme on est passionné de foot depuis tout petit, on s'est penché sur le métier de Community Manager et on s'est lancé tout seuls. En plus à cette époque, on entendait parler de pas mal de scandales liés aux coms des joueurs sur leurs réseaux.

Que signifie l'acronyme RG dans le nom de votre entreprise ?

C'est tout simple, ce sont les premières lettres de nos deux noms de famille, Rambaud et Giaime.

Peux tu nous détailler vos missions ? Quels types de contenus fournissez-vous aux joueurs ?

C'est assez vaste. Cela peut-être la gestion totale des réseaux d'un joueur, en accord avec ses valeurs et son état d'esprit. L'idée est de professionnaliser la communication du joueur. On évolue essentiellement sur Instagram, donc on va créer des contenus visuels : des affiches de match en story par exemple pour informer sa communauté. Il y a aussi tout un travail de mise en relation avec des médias, des agents ou des conseillers sportifs quand un joueur cherche un club. Cette prise de contact s'accompagne de la réalisation de montages vidéos des performances du joueur, qu'on peut envoyer au club ou mettre sur ses réseaux également. On fait aussi de la recherche de photos sur des sites de photographie sportive, de médias etc... Il y a aussi la partie partenariat qui vise à trouver des sponsors. Sans oublier le côté humain. On va passer du temps avec les joueurs, manger avec eux, pour dépasser le simple cadre du virtuel.

Les réseaux sociaux sont un moyen d'expression qui peut être utilisé par tous. Chacun est libre d'exprimer son talent, sa manière de penser. Mais dans le même temps c'est devenu un moyen de publicité et de recrutement pour les entreprises, et notamment les clubs de foot.

De combien de joueurs vous occupez-vous aujourd'hui ? Qui sont ils ?

On travaille aujourd'hui avec une quarantaine de joueurs de façon régulière. Et il y en a d'autres qui font appel à nous ponctuellement, pour des montages vidéos en fin d'année ou quelques visuels dans la saison par exemple. Ce sont des pros, des semi-pros, voire des amateurs qui évoluent de la Ligue 1 au Régional 2. Je pense par exemple à Alexandre Oukidja, gardien du FC Metz, Morgan Guilavogui du Paris FC ou Sloan Privat, qui évolue au FBBP01. A l'étranger, on a des joueurs qui jouent au Portugal, en Suisse, en Belgique (Frédéric Duplus), en Andorre, en Irlande, en Bulgarie (Mohamed Brahimi, Christian Gomis) ou au Kazakhstan (Hugo Videmont). Des pays qui ne sont pas mis en avant mais qui se révèlent très intéressants. On fait aussi les affiches de matches de deux féminines (Julie Scotto de Toulon et Aminata Diallo du PSG) et on travaille avec des conseillers sportifs qui gèrent les intérêts de plusieurs joueurs.

Comment expliques-tu cet attrait croissant pour les réseaux sociaux aujourd'hui ?

Les réseaux sociaux sont un moyen d'expression qui peut être utilisé par tous. Chacun est libre d'exprimer son talent, sa manière de penser. Mais dans le même temps c'est devenu un outil de travail et un moyen de publicité et de recrutement pour les entreprises, et notamment les clubs de foot. On peut en attester, un club de football regarde les réseaux sociaux d'un joueur avant de le recruter. Ils accordent notamment de l'importance au fait qu'un joueur sache maîtriser sa communication.

Il y a eu des cas particuliers comme des insultes racistes visant un de nos joueurs en D1 turque il y a quelques années par exemple. Dans ces cas-là, il ne faut pas réagir à chaud, réfléchir avec le joueur pour en tirer des enseignements.

Quel est le réseau social plébiscité par les joueurs ?

C'est Instagram sans aucun doute. C'est un réseau où la photo et la vidéo sont des éléments dominants. Facebook est moins attractif. On voit aussi l’émergence de Tik Tok mais cela reste marginal par rapport à Instagram.

Quelles sont les spécificités du community management pour un compte de footballeur ?

Pour moi, le CM d'un compte de footballeur nécessite de la passion. Il faut faire passer la notion de plaisir au premier plan. Il y a aussi un vrai aspect humain : les footballeurs ont des émotions, comme tout le monde. Il y a des hauts et des bas. D'où l'importance de les avoir souvent au téléphone et de se déplacer pour les rencontrer. On tente d'installer un relation amicale. Certains des joueurs que nous accompagnons sont devenus plus que de simples clients. Il faut aussi être réactif et savoir faire rêver. Il ne faut pas oublier que beaucoup d'enfants suivent ce sport.

Avez-vous déjà dû gérer un bad buzz ?

Pas un "bad buzz" à proprement parler mais il y a eu des cas particuliers comme des insultes racistes visant un de nos joueurs en D1 turque il y a quelques années par exemple. Dans ces cas-là, il ne faut pas réagir à chaud, réfléchir avec le joueur pour en tirer des enseignements. Il y a aussi le cas de clubs qui communiquent sur l'arrivée d'un joueur avant le joueur. Il s'agit d'être réactif.

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