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21 septembre | 16h34

Caïazzo et la tentation cambodgienne

Annoncé depuis avril, espéré d'ici la fin de l'année, le rachat de l'AS Saint-Etienne est désormais convoité par le prince héritier du Cambodge. Ce qui n'est pas pour déplaire à l'un des deux co-actionnaires majoritaires du club en place actuellement.

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En poste depuis 2004, les présidents de l'ASSE, Roland Romeyer et Bernard Caïazzo, avaient annoncé leur intention de passer le témoin dans une lettre adressée au quotidien régional Le Progrès, puis publiée sur le site du club, au mois d'avril dernier. "L’ASSE présente à ce jour un modèle original avec un actionnariat à taille humaine. Il est le seul grand club français à ne pas appartenir à une puissance financière d’envergure internationale. C’est sa force et, aussi, quelque part, sa faiblesse. C’est pourquoi nous devons préparer l’avenir" pouvait-on y lire. Cinq mois plus tard, où en sommes-nous ?

On estime le prix de vente de l’ASSE à près de 20 millions d’euros. Mais Bernard Caïazzo aimerait en tirer davantage, lui qui avait investi 3 millions en 2004, comme Roland Romeyer. Si ce dernier privilégierait un acteur du tissu entrepreneurial local, Caïazzo serait davantage tourné vers l’international. Comme en témoignent les premiers contacts noués avec United World Group, firme détenue par le milliardaire Saoudien Abdullah bin Mosaad qui compte déjà dans son portefeuille de clubs Sheffield United (Angleterre), le K Beerschot (Belgique), le Kerala FC (Inde), Al Hilal (Dubaï) et Châteauroux (France). Sans suites.

100 millions d'euros investis ?

Aujourd'hui, un nouveau prétendant a fait une entrée tonitruante dans la course au rachat de l'actuelle lanterne rouge de Ligue 1 : le prince héritier du Cambodge, Norodom Ravichak. "Il est exact que je me suis porté officiellement candidat à la reprise de l’AS Saint-Étienne. Je suis passionné par le football et j’ai grandi en m’enthousiasmant pour le championnat français et bien sûr pour l’équipe de France. C’est ainsi que j’ai toujours eu une affection particulière pour l’ASSE qui occupe une place à part parmi les très grands clubs de l’hexagone" a déclaré le principal intéressé sur RFI. "Mon but aujourd’hui est de prendre soin de Saint-Étienne et de tous ceux qui œuvrent pour que ce club retrouve la place qui est la sienne dans le football français et européen. (…) J’amène avec moi des partenaires solides que je présenterai le moment venu."

Si cette candidature lointaine aurait pu ne pas être prise au sérieux dans un premier temps, elle apparaît aujourd'hui tout à fait crédible. Selon L'Equipe, Ravichak a bel et bien déposé un dossier accompagné d'une lettre de garantie bancaire de 100 millions d'euros auprès du cabinet d’audit anglo-néerlandais KPMG, missionné par les co-actionnaires pour piloter le rachat du club aux 10 titres de champion de France. Les spéculations vont bon train concernant les partenaires de cet homme d'affaire qui a créé une société facilitant les investissements dans différents secteurs (immobilier, finance, gaz) et dont le réseau serait particulièrement étoffé en Europe, au Moyen-Orient et, surtout, en Chine.

Markarian : le chouchou de Romeyer

Le projet du prince héritier cambodgien rejoint ainsi celui du fonds d'investissement américain Terrapin au rang des prétendants validés par KPMG. Seulement voilà, Roland Romeyer a lui aussi ses préférences. A commencer par Olivier Markarian, ex-PDG de la société Markal, entreprise drômoise de produits bio et sponsor du club depuis 2012, qu'il vient de vendre pour 80 millions d'euros. L'homme d'affaire franco-arménien, membre du conseil de surveillance de l'ASSE depuis 2018, ne dispose pas de la même puissance de feu financière que son homologue cambodgien et doit encore fournir les garanties nécessaires à l'examen de son dossier.

L’ère des grands bouleversements ne fait que commencer dans le Forez.

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