23 juin | 13h32
Cédric Luongo : "Avec son talent, l'Algérie devrait être dans les dix meilleures du monde"
Après une saison en Algérie où il a d'abord entraîné les U19 du Paradou avant d'intégrer le staff des séniors, Cedric Luongo est revenu en France. Le temps pour Actufoot de revenir avec lui sur son expérience à l'étranger et son avenir.
Cédric, comment en es-tu arrivé à partir au Paradou en Algérie ?
J'ai un ami qui a signé là-bas. On avait eu une première approche un mois et demi avant. J'ai été présenté par le directeur technique, le courant est bien passé. Ça s'est fait assez rapidement, après de multiples entretiens avec le président. J'ai eu à ma charge les U19.
Quel été le challenge proposé ?
L'académie du Paradou a brillé par le passé et a sorti de nombreux joueurs comme Bensebaini ou Boudaoui. Zetchi était passé président de la Fédération Algérienne de Football et il n'était pas content du travail effectué ces cinq dernières années. Il a voulu remettre du niveau dans l'académie et tout restructurer. C'est ce qu'il a fait. C'est pour cela qu'ils ont fait appel à des entraîneurs étrangers. On y est allé, et on a fait tout ce travail de fond et de restructuration. Ça n'a pas été facile. Il a fallu mener dans l'urgence une campagne de recrutement. Ça a vraiment été très difficile. Je pense que ce sera un peu plus facile cette année.
Comment s'est passée ton acclimatation et quel fut l'accueil qui t'as été réservé ?
Comme un conte de fées. J'ai grandi dans les quartiers avec principalement des Algériens. Je connais très bien la mentalité algérienne. Mes meilleurs amis sont algériens. Le courant est bien passé. J'étais fait pour aller là-bas. Aussi bien sur le plan humain que professionnel.
Comment juges-tu le niveau par rapport à la France ?
C'est très différent. L'Algérie n'est pas structurée contrairement au haut-niveau d'organisation en France. On ne peut pas vraiment comparer. J'essaie de regarder le talent. J'en vois chez les enfants de dix, onze ou douze ans. Ils ont un talent incroyable qu'on ne peut même pas imaginer. Mais quand on regarde après les championnats U17 et U19 nationaux, on se demande ce qu'il s'est passé entre temps. Ensuite chez les seniors, des joueurs n'ont pas eu les évolutions qu'ils auraient dû avoir. Les clubs ne sont pas structurés. Alors que le potentiel de l'Algérie est énorme. Et le travail de monsieur Zetchi a énormément apporté au pays. Quand on se structure dans un pays de football, forcément, ça marche. Avec son talent, l'Algérie devrait être dans les dix meilleures nations du monde.
Que retiens-tu de cette expérience ?
De bons souvenirs sur le plan humain et professionnel aussi. En janvier, le président était tellement content de mon travail qu'il m'a mis avec les pros. Alors tu essaies d'ouvrir grands les yeux, de profiter, et de rendre la confiance que l'on t'a donné. C'est un grand plaisir d'entraîner à ce niveau-là. La particularité du Paradou est de jouer en Ligue 1 avec des jeunes. C'est complètement fou, surtout dans un pays comme celui-ci où la phase retour est très difficile et demande beaucoup d'expérience. Ne jouer qu'avec des jeunes est un beau challenge. J'ai eu la chance de rencontrer des gens qui m'ont fait confiance, et je pense que je leur ai bien rendu.
Quand tu rencontres quelqu'un, si tu sais écouter, tu apprends toujours des choses.
As-tu un nouveau projet en tête, peut-être encore à l'étranger ?
Ma volonté numéro un est de trouver un autre projet l'étranger. Après, je suis ouvert à toutes les propositions. Je ne ferme aucune porte. Je réponds à toutes les sollicitations. Ça me permet de rencontrer des gens. Des clubs de divers niveaux m'ont appelé aussi en France.
Qu'as-tu appris de tes expériences hors de France ?
J'ai eu la chance de travailler avec de grands professionnels de pointure internationale comme Philippe Troussier. J'ai eu la chance de rencontrer et de discuter avec Ryan Giggs qui travaillait avec la sélection du Pays de Galles, ou Éric Abrams, directeur technique de l'Australie, Kheïreddine Zetchi, Olivier Rousset qui est un super formateur aussi. Quand tu rencontres quelqu'un, si tu sais écouter, tu apprends toujours des choses. Forcément, quand tu passes trois ans au Vietnam, avec tous les gens que j'ai rencontré, tu apprends beaucoup de choses, en Algérie aussi, notamment sur l'être humain.
C'est très intéressant de sortir du contexte français ?
C'est sûr, mais sortir de sa zone de confort n'est quand même pas facile. On se lance dans l'inconnu. Je me suis préparé comme un champion, pour ne pas échouer. J'ai perdu 20 kilos, et j'ai bien fait car c'est vraiment difficile. Je suis parti en Algérie seul sans ma famille. Les gens ne s'imaginent pas mais c'est très difficile.
"Ouvert à toutes les propositions", vous pouvez contacter Cedric Luongo par mail [email protected] ou par téléphone au 06 02 44 11 50.
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