Christophe Celdran est devenu co-président du FC Côte-Bleue et du Marignane
Gignac FC. Il s'est exprimé sur la Voix du Foot sur sa nouvelle mission et
le rapprochement entre les deux clubs.D’où est venue cette idée de projet de rapprochement entre ces deux clubs,
ces deux entités ?Disons que je connais Marc Vincendone qui était l’un des deux co-présidents
de Marignane-Gignac. Ça fait à peu près 25 ans que je le connais
professionnellement. Forcément, quand j’ai pris la présidence du FC
Côte-Bleue, il y a maintenant 4 ans et demi, on s’est un peu plus
rapproché. Tout de suite le courant est passé entre nous, peut-être parce
que nous sommes tous les deux chefs d’entreprise car on avait les mêmes
problématiques, on s’apercevait que l’on vivait beaucoup de choses
similaires, chacun de notre côté. Mais on avait surtout les mêmes solutions
pour essayer de sortir un petit peu de cette crise financière et sanitaire.Vous cherchiez un rapprochement avec d’autres clubs depuis déjà quelques
temps ?Pour essayer de trouver des solutions, j’avais déjà essayé à maintes
reprises de mutualiser avec des clubs voisins, notamment l’AS Martigues
Sud. Ça ne s’est pas fait pour X ou Y raisons, surtout politiques, de la
part de la mairie de Martigues. Après ça, on s’est rapprochés avec Marc, on
a avait des projets communs et on s’est aperçu très vite que l’union fait
la force. Entre deux clubs voisins qui ont la même politique, la même
ambition, la même détermination, il valait mieux travailler ensemble main
dans la main, quitte à faire un seul et unique club plutôt que de se
diviser et aller faire n’importe quoi chacun de son côté. C’est de là d’où
vient l’idée de partager les présidences de Marignane et de Côte Bleue. On
a vraiment cette envie de ne pas faire en sorte qu’un club avance plus que
l’autre mais avancer ensemble, mettre les moyens en commun qui vont
permettre de mutualiser encore une fois et d’arriver à ce que l’on voudrait
faire. Mais tout dépendra du projet que nous sommes en train d’écrire
aujourd’hui.Cela veut dire que la co-présidence s’est faite avant qu’il y ait un projet
écrit ?Oui, elle s’est faite naturellement. Le projet est en train d’être écrit
aujourd’hui, on sait où est-ce qu’on veut aller, c’est clair net et précis.
Après c’est avec quel moyen, quelle personne et définir l’objectif
principal.Où voulez-vous aller finalement ?C’est très clair, aujourd’hui la priorité c’est de se maintenir en National
2. Pour Marignane. C’est la priorité absolue. Ensuite, après avoir
stabilisé le club en National 2, trouver notre place à l’échelon National.
Je pense que la place du plus gros clubs des Bouches-du-Rhône de Provence
avec 850 licenciés, c’est quand même le National. C’est quand même
hallucinant que sur un département, comme la Provence, on ait l’OM et les
autres. Entre la Ligue 1 et l’équipe la plus haute qui est en National 2.
On a personne en Ligue 2 et en National. Est-ce que c’est normal ?Est-ce que vous voulez prendre la place de Martigues et Istres à l’époque,
qui étaient au niveau professionnel ? Historiquement ils ont toujours eu
ces clubs pro qui n’y sont plus depuis maintenant quelques années…Tout dépendra encore une fois du projet du club. Est-ce qu’on aura les
moyens d’aller financer et d’aller chercher la Ligue 2 ? Pour ma part, je
pense qu’à court terme, ce n’est pas faisable. Faisons d’abord les choses
les unes après les autres. Stabilisons nous en National 2, essayons d’aller
chercher le National 1 car Marignane était quand même en N1 il y a deux ans
de cela. Ça devrait être notre division de référence. Après, construisons,
le club a des fondations solides, notamment au niveau des jeunes. Certaines
catégories de jeunes sont au plus haut, on va essayer de travailler sur ce
projet.Quelle est l’ambition des deux clubs ?Par rapport à l’ambition de Marignane et Côte Bleue, il y a nous et les
autres. Ça reste une question de comment on fait pour y aller, avec quels
moyens on y va, avec qui, on a tout à construire, on n’est pas devant une
page blanche parce que les fondations sont déjà posées. Si on arrive à
mettre les bonnes personnes aux bonnes places et que tout le monde tire
dans le même sens, le projet pourra être écrit et on partagera ce projet
aux licenciés des deux clubs, à nos politiques, les maires de nos communes,
mais pour l’instant le projet sportif concerne les équipes séniors.« On n’a pas atteint la limite »Christophe Celdran, co-président du MGFC et
du FCCBVous parlez beaucoup de Marignane, est-ce que vous n’avez finalement pas
atteint la limite avec Côte Bleue, sur le fait que ça devient très
compliqué de continuer à grandir et de continuer ?On n’a pas atteint la limite. Je vais vous donner un exemple. Il y a deux
ans, si ce n’était pas Bastia qui finit premier, on finit deuxième. Si ce
n’est pas Bastia qui a ce niveau-là, on sait pourquoi, mais qui n’était pas
à sa place avec 2 M€ de budget, alors c’est nous qui montons en National 2.Mais en terme d’infrastructures, est-ce que vous auriez pu durer avec Côte
Bleue en National 2 ?C’est sûr que c’est difficile de porter quasiment seul un projet assez
ambitieux pour deux villages. On a quand même réussi l’exploit de se
retrouver, le FC Côte Bleue, avec 11 000 habitants, parmi les 150 plus gros
clubs Français. Un exploit qu’on a réalisé depuis quelques années avec les
dirigeants, le staff et les joueurs du FC Côte Bleue.Ce qui est étonnant, c’est qu’on sait que vous avez mis énormément d’argent
de votre poche au FC Côte Bleue. Là, aujourd’hui, est-ce que vous allez
l’abandonner, est-ce que si il n’y avait pas eu ce rapprochement il y
aurait eu la mort du FCCB justement ?Pas du tout. Si j’avais voulu l’avènement du FC Côte Bleue, je serai allé à
Marignane, point barre. J’aurai laissé tomber Côte Bleue. Il ne faut pas
oublier que Sausset-les-Pins, c’est aussi mon village, c’est chez moi. Je
suis à l’origine de la fusion entre Carry Sports et Sausset qui dure depuis
maintenant 25 ans. Je ne me vois pas abandonner le club parce que c’est mon
club, mon village, c’est moi. Et je n’aurai jamais laissé mourir le FC Côte
Bleue. Si j’ai maintenu ma présidence, et si Marc Vincendone est venu à
Marignane avec moi c’est que vraiment on continue de porter le FCCB à bout
de bras, et que l’avenir s’écrira entre Marignane-Gignac et Côte Bleue.
Après, effectivement, beaucoup de joueurs sont partis à Marignane mais
c’est quand même un comble que Marignane descende en National 3 et que Côte
Bleue se retrouve aussi à jouer en National 3. Quel aurait été l’intérêt ?Des joueurs sont venus avec vous au MGFC pour maintenir l’équipe…Oui, on a quand même notre gardien de but Cyril Boukhit, Lamine Djaballah,
Fernandez, il y a beaucoup de joueurs qui me suivent en plus de Mohamed
Sadani, il y a beaucoup de dirigeants aussi. Comme je l’ai déjà dit,
l’objectif prioritaire, c’est le maintien en National 2. Il nous reste
encore 6 ou 7 matchs encore, pour savoir si on va jouer les play-offs. Les
joueurs savent qu’on va devoir tout donner, je leur ai dit. Et ceux qui ne
répondront pas présents pour ces matchs importants ne seront plus avec nous
l’année prochaine, c’est très clair. Maintenant c’est à eux de prouver sur
le terrain qu’ils ont le niveau pour jouer en National 2.Combien de temps c’est viable cette co-présidence, à terme ça doit durer
combien de temps ?Il y a eu un groupement entre les deux clubs. Ils ont estimé 6 ans ou 7
ans. Moi je suis resté dans l’action, et pour ceux qui ont écouté la
conférence de presse que l’on a faite pour cette assemblée générale du FCCB
où le maire de Sausset était présent, je l’en remercie d’ailleurs,
l’objectif pour nous c’est que Marignane-Gignac et Côte Bleue aient une
équipe en National 2, en National 3, qu’on ait nos U19 nationaux, et toutes
les équipes en ligue. Quel serait l’intérêt de ne pas aller vers une fusion
? Moi, mon sentiment, je préfère le dire dés le départ. Je préfère que l’on
continue à chercher un maximum de partenaires et de sponsors pour qu’il n’y
ait qu’une seule et même entité au lieu de diviser les ressources.Le podcast en intégralité ici !