Christopher Ibayi, ce dimanche, Versailles reçoit Poissy à l'occasion du 8e tour de la Coupe de France, dans un derby qui s'annonce explosif. Quelles sont tes impressions à quelques jours de ce gros choc ?

On se sent plutôt bien. En tout cas, on travaille tous au sein du groupe en vue de cette rencontre qu'on prend au sérieux et on va tout faire pour passer. On sait que c'est un derby, il y aura du monde, on espère tous que ce sera un bon match et une belle fête.

Que peux-tu nous dire sur cette équipe de Poissy que vous avez déjà rencontré en championnat au mois d'août dernier ?

Je me souviens bien de cette rencontre lors de la 4e journée, c'était un vrai gros match. Ils ont su nous mettre en difficulté, c'est un vrai collectif, une équipe très solidaire. Selon moi, ils sont forts dans tous les aspects, que ce soit au milieu, en attaque ou en défense, c'est vraiment homogène. Heureusement, on a réussi à égaliser sur la fin du match afin de repartir avec le point du nul.

Le scénario de ce match de championnat, le fait que du côté de Poissy on regrette quelques erreurs d'arbitrage, cela rajoute un petit peu de piquant à ce derby. Le ressentez-vous de votre côté ?

Non, pas du tout, il n'y a aucune animosité. En championnat, tout s'est très bien passé sur le terrain. De plus il faut savoir qu'entre joueurs on se connaît tous pour la plupart puisqu'on s'est déjà rencontrés les années précédentes. Et puis bon, cela ne reste que du football, nous sommes tous là pour offrir un beau spectacle, rien de plus.

Jusqu'à présent, tout se passe plutôt bien pour Versailles, en deuxième position derrière Lorient de la poule A de N2, plus que jamais dans la course a la montée...

Pour l'instant c'est vrai que l'on peut dire qu'on est à la bonne place mais on ne veut pas se contenter de cette deuxième position. En tant que compétiteur, on veut aller chercher cette place de leader, parce que certes Lorient ne peut pas monter en tant que réserve, mais pour nous, le vrai objectif c'est de finir premier. On ne s'en cache plus et on travaille pour. On est devenus légitimes pour avoir cette ambition de jouer les premiers rôles.

Le week-end dernier, vous avez connu votre première défaite de la saison (0-1 à Caen). Comment avez-vous vécu ce coup d'arrêt ?

Une défaite, cela fait toujours mal et en tant que joueur je n'aime pas perdre, surtout après avoir enchaîné 14 matches sans défaite. La première fait vraiment mal mais on s'y attendait, on savait qu`on n'allait pas rester toute une saison invaincu. On reste cependant quand même déçu car nous avons fait un match très abouti dans le jeu... Il ne nous manquait que le but. Et on en encaisse un sur un penalty, ce qui laisse un goût amer. Néanmoins, nous ne sommes pas abattus car nous avons fait une belle prestation et montré une bonne image face à Caen, cela ne va pas nous affecter.

Sur le plan personnel, comment analyses-tu cette première partie de saison de toute beauté (6 buts en 10 rencontres de championnat) ?

C`est vrai que pour le moment, tout se passe sans encombre et personnellement, je me sens très bien. J`ai la confiance du coach mais aussi de mes coéquipiers qui font tout pour me mettre dans les meilleures conditions. Je travaille à l'entraînement pour être le plus performant possible et apporter un petit plus à l'équipe, et si éventuellement je peux nous faire gagner et marquer des buts c'est parfait.

Signer à Versailles cet été s'est donc avéré être un choix pertinent ?

J'ai tout de suite été intéressé par le projet du club et le discours du coach. Par rapport aux clubs que j'ai fréquentés avant, cela reste une progression pour moi de jouer la montée car même si à Granville on était plutôt bien placés, on n'affichait pas les mêmes ambitions. Ici à Versailles, il y a plus de moyens, on fait tout pour avoir des résultats et il faut dire la vérité, on dispose d'un effectif complet avec une concurrence rude à chaque poste. Il y a de la qualité dans ce groupe et il faut forcément que cela se ressente le week-end sur le terrain et pour l'instant c'est le cas.

Peux-tu te décrire en tant que joueur pour ceux qui vont te découvrir ce dimanche, as-tu des modèles ?

Je n'ai pas vraiment de modèle, franchement, sans vous mentir, je m'inspire de tous les attaquants, même ceux contre qui je joue en N2. Chaque attaquant a des qualités et j'essaye de prendre en chacun d'entre eux afin d'élargir ma palette. Sinon, je pense être quelqu'un de complet qui essaye de jouer aussi bien en profondeur que de décrocher, j'aime également jouer en une touche... Après, il faut savoir que peu m'importe si je peux marquer ou faire marquer. Je ne suis pas un attaquant égoïste, mais plutôt altruiste. Si quelqu'un est mieux placé que moi, c'est avec plaisir que je le ferai marquer.

La ligne de stats n'est donc pas si importante pour toi ?

Elle l'est, c'est difficile de dire que ce n'est pas important, car on sait que beaucoup de clubs la regardent, notamment ceux du niveau au-dessus. Mais il n'y a vraiment pas que cela qui compte. Ce que l'on fait dans le jeu est également très important.

Justement, existe-t-il dans un coin de ta tête l'ambition d'impressionner ces clubs qui regardent et d'aller au-dessus ?

Bien entendu, j'aspire à connaître les niveaux supérieurs. Aujourd'hui, cela fait 4 ans que je joue en N2, je prends petit à petit de plus en plus d'expérience, j'ai 26 ans et bien sûr j'aimerais dans le futur pouvoir me jauger au niveau national. Et si je peux le faire avec Versailles c'est encore mieux évidemment.

Tu as été formé à Bastia, avec le recul comprends-tu pourquoi cela ne s'est pas fini de la meilleure des manières là bas ?

Je suis parti tout simplement de Bastia parce qu'ils ne m'ont pas proposé de contrat pro. Bien entendu, après toutes ces années de formation c'est difficile à encaisser, sachant que c'était un peu comme un rêve de jouer dans mon club de cœur. Moi je suis Corse et le sporting c'est le club de la Corse, donc c'est beaucoup de déception. Mais il faut savoir rebondir et pour moi, le meilleur moyen d'y parvenir était de partir et de découvrir le continent, que je n'avais jamais connu auparavant. Cela m'a forgé et a fait de moi le joueur que je suis aujourd'hui. Quitter sa famille, son cocon, le confort, ça vous forge un joueur et un homme.

Pour revenir à la Coupe de France, quelle place accordes-tu à cette compétition ?

Pour tout vous dire, avant Granville je ne connaissais pas vraiment la Coupe de France. En sachant le rapport qu'entretient ce club avec cette compétition, cela m'a inculqué cette culture de la Coupe et lorsque c'est le moment de la jouer, je suis tout le temps ultra motivé. On sait qu'il y a toujours cette ambiance si particulière, c'est différent du championnat. Je ne dirais pas que je suis un joueur de Coupe, mais en tout cas j'adore cette compétition et que ce soit contre un gros ou un petit, j'aborde ces rencontres à chaque fois de la même manière car on sait que tout peut se passer, c'est cela la magie de la Coupe de France.

Justement, envisages-tu déjà un match magique face au PSG ou à l'OM au prochain tour, ou privilégies-tu la sécurité et des tirages plus abordables ?

C'est difficile à dire. Si on tire un club comme le PSG, cela ne sera pas un bon tirage pour nous niveau terrain car c'est une équipe qui est logiquement au-dessus de nous, mais on rêve tous de jouer contre des grosses équipes. C'est vraiment difficile à répondre et de toute façon on aura le temps d'y réfléchir car le plus important reste ce week-end et ce match face à Poissy. Avant de penser à plus tard, Il faut aller à tout prix chercher la qualification. En tout cas, j'espère vraiment qu' il y aura du monde pour cette rencontre avec des supporters des deux équipes pour que la fête soit totale. Que ce soit un bon match à la fois sur le terrain et en tribune. Pour le reste, que le meilleur gagne !

Propos recueillis par Reynald Trunsard