Les souvenirs sont encore intacts. Et ce déboulé sur le côté gauche, suivi d’une frappe puis d’un but, synonyme de sacre en Ligue 1 pour le RC Lens, est certainement encore dans les têtes de nombreux supporters lensois. Pourtant, depuis ce 9 mai 1998, de l’eau a coulé sous les ponts. Yoann Lachor, héros de ce Auxerre-Lens, a entre-temps alterné entre différents rôles, à Lens ou ailleurs. Educateur, puis coordinateur sportif auprès de la jeunesse sang et or et de diverses formations béthunoises, il a entamé, le 15 mai, un nouveau défi. Au sein de l’US Vimy désormais, il dirigera l’équipe une, en National 3.

Joueur à la mentalité irréprochable comme il fut souvent décrit, l’entraîneur n’en est pas moins un homme grandement impliqué. En plus de ses qualités de technicien, l’ancien défenseur, aujourd’hui âgé de 45 ans, affiche à son CV deux diplômes, liés de près ou de loin au football : un en sophrologie, et un autre de coaching en développement personnel. « D’un point de vue personnel, ces formations que j’ai suivies m’ont permis de mieux me connaître et appréhender autrement qui j’étais et comment je fonctionnais. A côté de ça, j’ai toujours eu une appétence particulière à m’intéresser aux autres. On est tous différent, et on n’intègre pas les messages de la même façon. Donc ces deux nouveaux diplômes me serviront, je pense, à mieux faire passer les messages et expliquer aux joueurs ce que j’attends d’eux de diverses manières », argumente le natif d’Aire-sur-la-Lys.

Un projet global

Ces deux nouvelles flèches à son arc lui permettront de diriger son groupe de National 3… Mais aussi le club dans sa globalité. Car si Yoann Lachor a choisi Vimy, ce n’est pas seulement pour le projet sportif. Au sein de cette structure de près de 400 licenciés, il y a fait la connaissance d’une présidente, Nathalie Cockenpot, « totalement investie et omniprésente dans la vie du club ». « Un gage de sécurité » dit-il, à partir duquel il pourra mettre en avant ses compétences d’ancien coordinateur sportif, fonction qu’il avait exercée en qualité d’adjoint à Lens, entre juin 2019 et décembre 2020.

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« Quand on est coordinateur, contrairement à ce que l’on peut faire en tant qu’entraîneur ou qu’éducateur, on recherche des solutions et on met en place un projet sur le long terme. Les stratégies sont différentes et il ne s’agit pas seulement de gérer son équipe, mais davantage le club dans son ensemble. Des passerelles intéressantes avec diverses branches de l’institution se mettent en place, notamment avec les catégories jeunes, que l’on tend à faire progresser et à intégrer au sein de l’équipe première », relate par ailleurs l’ancien formateur des U11, U12 et U17 de Béthune, ainsi que des U17 Nationaux lensois durant deux ans et demi, entre janvier 2017 et mai 2019.

Rigueur et restructuration

Au cours de ces périodes, au Racing et au Stade Béthunois, l’ancien Sang et Or a pu découvrir et comparer deux univers différents. La rigueur de La Gaillette a forcément contrasté avec les difficultés auxquelles peuvent être confrontés les amateurs. « Quelque part, c’est une chance d’avoir exercé dans deux clubs aussi éloignés l’un de l’autre, reconnaît Lachor. J’ai connu quasiment toutes les catégories et tous les postes dans un centre de formation professionnel et dans une structure amateure. Cela m’a permis de développer pas mal de compétences. Désormais, gage à moi de tirer le meilleur de chacune d’entre elles. »

A Vimy, cela passera notamment par une restructuration d’une partie du club, notamment en ce qui concerne les infrastructures. La mise en place d’un terrain synthétique est espérée par l’ancien joueur, de même que « quelques retouches par ci, par là, pour essayer de bonifier le tout ». Mais ne nous y méprenons pas, c’est bien à la formation de N3 que Yoann Lachor consacrera la plupart de son temps. Avec la volonté de développer un jeu attrayant, porté vers l’avant et axé sur une certaine rigueur défensive, à l’image de ce qu’a pu développer le Racing Club de Lens cette année. Ce fameux jeu qui donne du plaisir aux supporters, qu’il a tant apprécié quand il était joueur et qui lui a, entre autre, permis de marquer ce but mémorable, un soir de mai 1998.

Harry Hozé