17 décembre | 16h12
Devineau : "Transmettre ce que j'ai pu apprendre à l'école nantaise"
L'entraîneur de la Roche/Yon, Charles Devineau, nous a accordé un entretien passionnant avant le 32eme de finale de Coupe de France à venir face à Montauban ce dimanche (13h45) !
Charles, le bilan en championnat est forcément très positif ?
Ouais évidemment, c’est plus que positif ! Après 10 journées, on compte huit victoires et deux matches nuls. On aura deux rencontres en moins, la position peut changer en notre défaveur, Saumur peut accroître son avance, Laval peut revenir. Si au 12 juillet, on nous avait dit qu’on aurait ce bilan, on aurait signé dès le lendemain. On est dans la continuité des deux dernières saisons, on est sur une régularité quasi incroyable. C’est ce que je répète aux garçons, annoncer chaque début de saison qu'on joue le haut de tableau et être dans les clous tout de suite, c’est formidable pour un coach que les joueurs répondent aux attentes aussi vite. Même si l’effectif ne change pas beaucoup, avec quelques recrues et l’intégration des jeunes. Ce n'est que du positif mais il n'y a rien de concret, on a fait que le premier tiers.
Concernant ton groupe, a-t-il évolué depuis deux saisons ?
Il est sûrement plus complet même s'il est équivalent dans sa profondeur. On a eu quelques départs cet été comme Thomas Allemand, parti aux Herbiers ou Pierre Germann qui est retourné à Luçon. Pour certains, ils ont été remplacés mais on mise également sur la formation. D'ailleurs, contre Sablé, on a fini avec six joueurs issus du club. Quand je dis jeune, ce sont des 2002 et ils font aujourd’hui partie d’un effectif avec des objectifs très élevés. Ils avancent, ils essayent de se mettre au niveau même si je suis persuadé qu'ils peuvent encore faire mieux. Alban Picoreau a gratté des minutes samedi dernier, Baptiste Minaud qui prend de l’ampleur en National 3. C'est un joli symbole de cette évolution en seniors.

Outre le championnat, il y a la Coupe de France. Quelles étaient tes attentes avant son coup d'envoi ?
On essaye d’amener un maximum de fraîcheur mentale et physique pour être performants le samedi en championnat. La Coupe de France, ce n'est pas du tout notre objectif mais on a eu un parcours flatteur. On a reçu une seule fois contre Challans, on n'a jamais eu un tour évident mais on a aussi eu de la réussite. J'ai la chance d’avoir un groupe qui est compétiteur, très sain et on essaye d’amener la diversité dans les séances, en allégeant parfois le menu. Lundi, nous étions en salle par exemple car il faut casser un peu la routine. On a des conditions d’entraînement très compliquées avec un terrain très sollicité, trois projecteurs car l'un d'entre eux est cassé. On essaye de composer !
Que représente cette compétition pour toi ?
La Coupe de France, c'est une aventure de groupe, c’est des émotions qu’on n'a pas en championnat. Par exemple, pour ce 32eme de finale, on sort de la Ligue avec ce déplacement dans le Sud de la France. On part la veille du match et ce n'est jamais arrivé. On va sans doute croiser une autre mentalité. Montauban n'a pas connu la défaite depuis le début de la saison puisqu'ils sont sur quatre victoires et autant de matches nuls. Ils ont des forces qu'on va essayer de présenter aux joueurs dans la semaine. Puis dans cette compétition, tu fais parler de toi quand tu passes. Le défi qu’on s'est lancé depuis le début du parcours, c'est d’aller chercher un match de gala contre une Ligue 1 ou Ligue 2.
Le chemin est encore long, je n'ai pas de plan de carrière mais j’ai plein de choses dans le coin de ma tête
Charles Devineau
Le calendrier te fait-il peur ?
C'est sûr qu'il ne faudrait pas qu'il y ait trop de casse. J’ai une vingtaine de joueurs présents et je sais que ça ne leur fait pas peur d’aller chercher la qualif'.
Entre coupe et championnat, se permet-on de formuler des objectifs pour la deuxième partie de saison ?
L’objectif est clair, on veut monter. On a défini une stratégie, que ce soit un projet d’entraînement ou de jeu qui nous permet de ramener le maximum de victoires. La formule fonctionne et doit être adaptative. Les rencontres de coupe qui nous font avancer, nous amènent de l’expérience. Financièrement, le club est forcément satisfait de ce parcours. Quand je suis arrivé il y a trois ans, j’avais déterminé un objectif pour le club, c'est toujours le même.
Justement, depuis ton arrivée, le club a-t-il évolué ?
On a eu un président par saison, soit trois différents. Il y a une instabilité au niveau du comité directeur, je fais beaucoup plus que ce qui est demandé. Mais c’est ma vision des choses, un coach ne doit pas être l'homme d'une seule équipe, il doit être fédérateur à condition que tout le monde adhère. Avec le président actuel qui est revenu dix ans après, on a retrouvé une forme de sérénité même si on sent que c'est encore fragile.
Quelle philosophie tentes-tu de mettre en place ?
J’aimerais qu’il y ait une vraie identité de jeu qui se dégage du club. On en est encore loin. Pour la simple et bonne raison que c'est un club qui évolue sur trois sites complètement différents. Il y a des éducateurs que je vois très peu. Ceux avec qui je suis le plus proche, les seniors, on est en relation directe, on bosse sur la même idée conductrice. Sur les jeunes, j’ai la chance d’avoir un staff qui m’épaule bien. C'est dans mon ADN de ne pas être simplement l’entraîneur d'une équipe. Transmettre ce que j’ai pu apprendre à l’école nantaise, avec les féminines en tant qu’adjoint.
As-tu un regard sur les autres catégories ?
Quand je me lève le matin, je me dis juste que j’ai toujours la chance d’aller sur les terrains. Nicolas Thibaut, mon adjoint, est référent sur l’école de foot, donc oui j'ai un œil même si je ne peux pas observer toutes les catégories. Je vais fréquemment voir les U15, U16 et U17 qui feront le futur effectif de la Roche. Il y a toujours une forme d’insouciance chez les jeunes contrairement aux seniors mais si on arrive à les promouvoir en équipes seniors, c'est que je les ai vu plein de fois. J'ai des arguments pour échanger avec les différents éducateurs, et ce rôle-là me plaît. C'est pour ça qu'à l'avenir, devenir directeur de centre de formation me plairait beaucoup.
Justement, est-ce un objectif à court ou moyen terme ?
Le chemin est encore long, je n'ai pas de plan de carrière mais j’ai plein de choses dans le coin de ma tête. J'ai eu la chance de travailler avec plein de publics différents. A Nantes par exemple, ils ne sont pas tous passés pro mais ils m'ont beaucoup amené humainement et professionnellement parlant. J’ai bossé à Cholet également, la ville qui m’a fait grandir. J’ai pu côtoyer l'exigence du professionnalisme avec les filles à l'OL en tant qu'adjoint. Je ne ferme aucune porte, que ce soit de revenir auprès des jeunes en centre, être adjoint avec un coach au-dessus m’apprendrait également beaucoup. Tout comme une expérience à l’étranger. Je veux me remplir de plein de choses et peut-être après me poser. Mais je le répète, mon objectif aujourd'hui, c'est de mettre le club en National 2.
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