Après avoir acté le limogeage de Lucien Favre deux jours après la piteuse élimination face à un adversaire de National en Coupe de France, l'OGC Nice a choisi de confier l'équipe professionnelle à Didier Digard, jusque-là adjoint du technicien suisse. "Je l'ai appris par Flo (Florent Ghisolfi) hier. On en a discuté après qu'il a rencontré le coach. Tout s'est mis en place assez vite", ont été les premiers mots de Didier Digard devant les médias. Intronisé lors de la traditionnelle conférence de presse, le nouvel entraîneur du Gym "jusqu'à nouvel ordre" selon les dires du directeur sportif à ses côtés, s'est exprimé sur sa première mission de grande envergure en tant que numéro 1. "Je ne le vois pas comme une opération commando, il n'y a pas de pression de résultats puisque ce qui nous importe est de construire des fondations solides pour le projet. Je suis là pour qu'on prenne du plaisir, que l'équipe tourne et qu'on soit unis. Ce n'est pas à moi de prendre les décisions si un entraîneur arrive, je suis très détaché de ça. Les dirigeants peuvent prendre des décisions tranquillement", assure-t-il.

Digard, un intérim prévu pour durer ?

A ce sujet, Ghisolfi n'a pas dit autre chose. Le boss du sportif ne semble pas vouloir se presser pour planifier l'avenir alors que des rumeurs font état de contacts avec Julien Stéphan fraîchement évincé de Strasbourg, Domenico Tedesco (ex-Leipzig) ou encore du prometteur Régis Le Bris (Lorient) en prévision du prochain exercice. Il faut donc comprendre que si l'intérim de Digard pourrait bien durer jusqu'à la fin de saison. Mais pas au-delà. En effet, le club azuréen se retrouverait alors à payer des amendes financières à la FFF (3000/match de Ligue 1) puisque son entraîneur ne dispose pas du BEPF requis pour officier sur un banc de l'élite. "On aurait pu aussi avoir une solution court terme de l'extérieur mais on ne pense pas seulement en termes de coach mais en termes de staff, d'organisation", explique l'ancien architecte du projet lensois. Inexpérimenté dans ce rôle où il devra décider, Digard sera entouré par Laurent Bessière en charge de la cellule performance ainsi que de Julien Sablé et Fred Gioria. Ce qui fait trois anciens capitaines de l'OGC Nice en incluant Digard. "Je n'avais pas conscience de cela pour être honnête", reprend Ghisolfi. Ce qu'on a mis en place n'est pas temporaire. Si un entraîneur arrive, ce staff club sera à disposition de l'entraîneur. Le choix de l'entraîneur sera clé dans ce qu'on va construire. On ne va pas se précipiter pour trouver la bonne personne pour le projet. Mais on ne connait pas exactement le timing."

"Pour bâtir, il faut parfois déconstruire" juge Ghisolfi

Alors qu'il sera lancé dans le bain dès mercredi soir à l'Allianz contre Montpellier, le nouvel entraîneur niçois assure ne pas ressentir de pression. ll n'en a de toute façon pas été question dans les messages délivrés par Rivère et Ghisolfi. "J'ai une idée assez précise de ce qui sera mis en place demain. On verra en fonction de la séance du jour qui reste à effectuer. Concernant mon état d'esprit, il n'y a pas de stress particulier. A partir du moment où on a mis tout en oeuvre pour préparer ce match, le reste c'est uniquement du football", a balayé le principal intéressé. "On veut faire du mieux possible en championnat et jouer notre carte à fond en Coupe d'Europe. Surtout, on veut construire et bâtir le projet étape par étape. Parfois pour bâtir, il faut aussi déconstruire", juge Ghisolfi dont le travail accompli à Lens ne peut qu'inspirer confiance et patience.

Une à trois signatures hivernales ?

Concernant le mercato, le directeur sportif évoque une à trois arrivées. "Je ne vais pas juger ce qui a été fait avant moi mais oui, on va essayer de réajuster cet hiver avec une à trois recrues. Mais on ne va pas faire pour faire. Si on doit attendre l'été prochain, on le fera. Pour combler les déséquilibres remarqués au sein de l'effectif, on se donnera les moyens." Il a abordé le cas d'Andy Delort, sujet sensible du moment au rayon des potentiels départs. "Sans rentrer sur les cas individuels, c'est à chacun de voir s'il se sent heureux dans le club et avec le staff. En mercato, il y a toujours un peu de mouvements donc il faut dialoguer. Aujourd'hui, l'OGC Nice est un club fort. Tout le monde est sous contrat et focus sur le match de demain." Un message envoyé à l'attaquant que l'on dit courtisé par Nantes et en Arabie Saoudite ?

Digard veut re-dynamiser l'OGC Nice

Interrogé sur son style de jeu et sa philosophie, Digard n'a pas donné d'indices sur sa première composition d'équipe et le système qu'il décidera d'aligner. Néanmoins, il a exprimé ce vers quoi il espère tendre sur le rectangle vert. Et Delort n'est pour le moment pas exclu de ses plans. "Le système, c'est à l'engagement. Je ne veux pas une équipe stéréotypée, ce qui compte c'est l'animation. Le style est à l'image du staff, du club, du projet. On va tout mettre en place pour que ce soit dynamique et ambitieux. Beaucoup de courses, d'efforts et surtout beaucoup de plaisir. Andy ? Je compte sur tous les joueurs, donc je ne vais pas le mettre dans une autre case. Pour ceux qui ne se sentent pas à l'aise ici, le club trouvera des solutions. L'important c'est l'unité." Avec trois anciens capitaines dans le staff, il serait inquiétant que le Gym en manque en 2023.

Jean-Pierre Rivère "assume" l'échec Lucien Favre

"L'ensemble du club a beaucoup de respect pour Lucien Favre, l'entraîneur et ses compétences. Il a marqué l'histoire du club avec le parcours remarquable qu'on lui connait lors de son premier passage. Je m'étais fait une joie de le retrouver, les choses ne se sont pas passées comme on le souhaitait. On a essayé de rectifier mais ça n'a pas fonctionné", a regretté le président de l'OGC Nice, Jean-Pierre Rivère, au début de la conférence de presse. L'homme reste fantastique. Ce n'est jamais facile de dire à quelqu'un qu'on arrête le chemin. C'est une décision profonde et collégiale, pas seulement née après l'élimination en Coupe de France. Maintenant, ce qui est important pour nous est de préparer l'avenir. Pour nous, le projet est parfaitement lisible. On sait où on veut aller contrairement à ce que peuvent penser les supporters et les journalistes."

Thomas Gucciardi