Milieu de terrain emblématique de l'USL Dunkerque, Dimitri Boudaud a vécu,
ce jeudi 2 juillet, un véritable "rêve de gosse" : signer un contrat pro.
Son tout premier. A 33 ans. A cette occasion, Actufoot s'est entretenu avec
le numéro 10 maritime et retrace son parcours. Portrait.Dire que Dimitri Boudaud entame une nouvelle vie ou une nouvelle carrière
serait galvaudé. Certes, le milieu offensif de l’USL Dunkerque vient de
signer, à 33 ans, son tout premier contrat professionnel. Mais parler d’un renouveau serait incohérent compte tenu de son état
d’esprit. Lui-même l’admet : « depuis l’âge de mes 19 ans, je me suis toujours comporté comme un
professionnel. Que ce soit au niveau de l’assiduité aux entraînements, aux
matches, en ce qui concerne l’alimentation, le sommeil… Alors, ce petit
bout de papier, je le prends plutôt comme un symbole. » Un BEF, un Dugos, et un emploi en tant que conducteur de busFormé au CS Sedan-Ardennes, où il a gravi les différentes catégories d’âge
du centre de formation, avant d’en être libéré au bout de quatre ans, le
natif de Charleville-Mézières n’a jamais eu l’opportunité de passer pro.
Pas plus qu’à Epernay (2006-2008), à Montceau-les-Mines (2008-2009) ou qu’à
Dunkerque (2009-en cours), clubs au sein desquels il a toujours évolué sous
contrat amateur. Alors, pour assurer son après-carrière, le numéro 10 de
l’USLD n’a jamais rechigné à s’orienter vers d’autres projets que celui de
footballeur. « A Epernay, j’ai effectué ma formation au BEF. Puis j’ai enchaîné sur un
Dugos (Diplôme universitaire de gestion des organisations sportives, ndlr)
sur deux ans, à cheval sur mes saisons à Montceau et Dunkerque », rembobine le néo-pro. Une fois à Dunkerque, c’est un tout autre secteur
d’activité qu’il découvre.En complément de son activité de footballeur, Dimitri Boudaud intègre, en
2010, la société de son président : Dk’Bus. Au sein de celle-ci, il
devient, pendant 10 ans… conducteur de bus. « Au début, je ne vais pas dire non plus que j’avais honte, mais c’est vrai
que ça faisait vraiment amateur, sourit aujourd’hui le joueur. Et quand je vois les footballeurs qui ont du mal à assurer leur
après-carrière, je me dis que c’était un bon compromis. Au bout d’un
certain temps, j’assumais complètement mon boulot. » Plus qu’un moyen d’arrondir ses fins de mois, le milieu de terrain voit
cette opportunité comme une garantie financière. « Le CDI que j’ai signé avec cette société m’a permis d’acheter un
appartement et de réaliser certaines choses que l’on ne peut pas forcément
faire quand on est footballeur non-professionnel », relativiste-t-il.[SONDAGE 🥇] Dimitri Boudaud sacré meilleur joueur de la saison 2019-2020 !
#TeamUSLD 🔵⚪👊https://t.co/XeVaDl2bdD— USL DUNKERQUE (@usldunkerque) May 23, 2020Engagé au départ à temps plein, son volume horaire diminue au fil des
montées du club (il est aujourd’hui placé en congé sans solde pour la
saison à venir). Car il faut dire qu’avec Dunkerque, Boudaud a tout connu
ou presque : une descente, en CFA 2 (N3), et deux montées, en CFA (N2) puis
en National, avant la dernière en date, en Ligue 2. « Au fond, c’était une petite fierté d’assurer pendant tout ce temps ces deux
rôles à la fois. Moi aussi je me levais à 4 ou 5 heures du matin, pour
faire mes 7, 8 heures de conduite, avant d’aller à l’entraînement, assume-t-il, non sans une once de fierté. Et je pense que c’est aussi ça qui a toujours plu aux supporters. Car je
suis comme eux. Je travaille comme eux. Et eux s’identifient à moi. » De son propre aveu, c’est sans doute cet état d’esprit qui lui a valu
d’être élu joueur de la saison 2019/2020. « Les copains me chambrent souvent. Ils disent que je suis le chouchou du
public », s’amuse Boudaud. Mais ne soyons pas dupes. Si 216 des quelque 700 votes
enregistrés sur le site du club nordiste ont été adressés au milieu
offensif, c’est aussi du fait de ses performances sportives établies avant
l’arrêt des championnats : 22 matches disputés (sur 25), 9 buts, 5 passes
décisives. Coupé sur cette bonne lancée, Dimitri Boudaud entend ne pas
s’arrêter en chemin.Dans la famille Boudaud, je demande le pèreEn Ligue 2 la saison prochaine, avec le nouveau coach de l’USLD – sous les
ordres duquel il a évolué par le passé -, il a bien l’intention de « continuer à profiter et [se] régaler ». « Je n’ai signé que pour un an,
j’aurais voulu plus, mais je prends ça comme un challenge. Et puis, le côté
positif de ce contrat pro, c’est que j’aurais plus de temps libre. J’aurais
plus de temps à consacrer à moi-même, à ma récupération et à ma famille », envisage-t-il, alors qu’il doit couper la communication pour aller
chercher ses enfants à l’école. Preuve en est que non, sa vie
professionnelle, comme sa vie personnelle, n’a pas changé.Harry HozéCrédit photo : USLD☟ CONTINUEZ VOTRE LECTURE ☟ A 33 ans, Dimitri Boudaud signe son premier contrat pro