24 février | 11h31
Du rectangle vert aux greens de Footgolf, la nouvelle vie de Camel Meriem
Camel Meriem (43 ans) s'est découvert une passion pour le Footgolf après sa retraite sportive en 2015. Du rectangle vert et ses lignes bien tracées aux greens obstrueux, l'ancien joueur de Sochaux, l'OM, Bordeaux, Monaco ou encore l'OGC Nice évoque son quotidien. Jamais loin d'un ballon. (Photo : DR).
Comment est née cette passion pour le Footgolf et quelle part de votre quotidien actuel occupe-t-elle ?
J'ai découvert le Footgolf lors de la première Coupe du Monde en 2018 à Marrakech. J'y étais invité en tant qu'ancien joueur de foot par Romuald Pretot, le président de l'AFFG (Association Française de Footgolf) que j'avais connu à Sochaux. Je n'ai pas très bien joué à l'époque mais j'ai découvert un nouveau sport auquel j'ai tout de suite accroché. Par la suite, j'ai intégré l'équipe de France avec laquelle on a disputé l'Euro. On se projette désormais sur la Coupe du Monde à Orlando au mois de juin pour conserver notre titre. Concernant mon quotidien, je ne m'entraîne pas énormément puisqu'ici, à Sochaux, on n'a pas d'endroit pour le faire. Je me concentre sur les compétitions qui se disputent le week-end, elles demandent de partir dès le vendredi et donc pas mal de temps à consacrer. Le fait de jouer régulièrement sur les étapes ne m'oblige pas à m'entraîner.
Vos réussites (vainqueur de la Coupe de France 2021 en individuel, vice-champion de France) et les objectifs que vous vous fixez dans la discipline sont-elles le digne prolongement de votre carrière de joueur pro ?
Il n'y a rien de comparable entre le football professionnel, qui implique des objectifs surtout collectifs et aussi individuels, et le Footgolf. Toutes proportions gardées et à titre personnel, je peux parler de prolongement dans le sens où je continue de me fixer des challenges, même s'il s'agit d'un sport amateur et peu médiatisé.
Au sein de la communauté footgolfeur, on loue votre extrême sympathie et discrétion lors des compétitions. Deux qualités qui vous caractérise ?
J'étais le même quand j'étais joueur de foot. C'est vrai que je suis quelqu'un d'assez discret, toujours content de faire de nouvelles connaissances sur les greens. Sur chaque étape, on est un peu plus d'une centaine et pour certains, c'est toujours sympa de rencontrer un ancien joueur professionnel. Mais il n'y a pas que moi. Florent Sinama-Pongolle, Anthony Le Tallec, Ludovic Obraniak s'y sont mis aussi. Le fait de jouer avec d'anciens professionnels fait plaisir aux footgolfeurs.
Encouragez-vous d'autres anciens professionnels à vous suivre dans la discipline ?
Bien sûr, on essaie de faire découvrir le footgolf au plus de monde possible. Avoir des anciens pros ne peut que mettre de la lumière sur la discipline. Récemment, une compétition a été organisée à Dubaï et de très grands joueurs comme Francesco Totti et Clarence Seedorf y ont pris part. Cela fait tout de suite une belle promotion pour le footgolf qui est un sport encore méconnu mais en devenir.
il existe des trous spécifiquement conçus pour gauchers et d'autres pour droitiers donc pouvoir frapper des deux pieds est un réel avantage.
Sur le circuit, il paraît qu'on est incapable de connaître votre pied préférentiel...
Il est indéniable que c'est un avantage au Footgolf, encore plus qu'au foot (sourires). Là, il existe des trous spécifiquement conçus pour gauchers et d'autres pour droitiers donc pouvoir frapper des deux pieds est un réel avantage. Pour moi, c'est un plus qui fait qu'aujourd'hui je peux avoir de bons résultats.
Finalement, est-ce plus simple de contourner un mur sur coup-franc ou des arbres sur un green ?
Les deux exercices ne sont pas évidents ! Ils demandent beaucoup de concentration et de précision. Il faut faire le geste juste pour réaliser le coup parfait.
Quelles sont vos ambitions à Orlando ?
C'est une grosse échéance, le Graal pour les footgolfeurs à l'image de la Coupe du Monde pour les footballeurs professionnels. Il y aura plus de 1000 joueurs parmi les meilleurs de la planète sur la compétition individuelle. Ca va être une grande première pour moi. Il y aura aussi la compétition par équipe avec l'objectif pour la France de garder le titre de champion gagné en 2018. On ira à Orlando plein d'ambitions pour remporter le plus de trophées possibles.
Baignez-vous encore dans le football professionnel ou en êtes-vous totalement sorti ?
Plus du tout. Je fais encore de temps en temps des matches de gala avec d'anciens joueurs, que ce soit avec Monaco récemment ou avec l'OM et Sochaux ces dernières années. Je retrouve avec plaisir d'anciens collègues avec lesquels j'ai pu jouer. Je ne suis plus dans le football professionnel, j'ai ouvert un complexe sportif à Sochaux avec des terrains de Five donc je baigne encore dans le ballon par ce biais.
Camel Meriem fera partie de l'Equipe de France de Footgold à Orlando lors de la Coupe du Monde 2023 (du 27 mai au 6 juin 2023). (Photo : DR)
Etait-ce une volonté de sortir complètement du circuit ou cela s'est fait naturellement ?
Je n'avais pas réellement l'envie de continuer dans ce monde-là. Aujourd'hui, j'ai ce complexe à Sochaux qui me prend pas mal de temps et le week-end, j'ai du temps pour jouer au footgolf, ma nouvelle passion. Voilà un peu mon quotidien.
Etes-vous quand même resté un grand consommateur de football à la télé ?
Oui ! Je vais à Bonnal de temps en temps et je reste un amoureux du football. Je regarde évidemment encore beaucoup de matches.
Vous avez alors noté le derby Monaco-Nice (dimanche, 17h05), vos deux anciens clubs, sur votre agenda ?
Oui, en plus Didier Digard qui a repris l'équipe récemment obtient de super résultats et son équipe joue bien. Ca va être un derby plaisant à regarder puisque Monaco n'est pas une équipe qui ferme le jeu, au contraire elle marque beaucoup de buts. C'est des matches qu'on a envie de regarder.
Que retenez-vous de vos passages au sein des deux clubs de la Côte d'Azur ?
J'ai des amis dans les deux clubs. A Monaco, j'ai en mémoire ma signature, le coach Deschamps m'avait fait venir. Le fait d'être voulu par un tel entraîneur m'avait marqué même s'il n'est pas resté très longtemps après mon arrivée. Sa façon de manager un groupe, c'était impressionnat. A l'OGC Nice, j'ai connu Claude Puel qui avait l'image et la réputation d'un entraîneur assez strict et fermé mais personnellement, j'avais pris beaucoup de plaisir à évoluer sous des ordres.
On entend souvent que le monde du football n'est pas très sain. Comment est-celui du footgolf ?
Il est totalement différent. C'est un sport amateur où les joueurs font beaucoup de concessions pour pouvoir jouer. C'est une passion assez coûteuse aussi entre les déplacements, les participations aux tournois. Il n'y a pas cette notion d'argent comme dans le monde professionnel, c'est beaucoup plus sain de ce point de vue. On espère tous remporter le plus d'étapes et de trophées possibles, mais c'est avant tout la notion de plaisir qui est importante sur les greens.
Propos recueillis par Thomas Gucciardi
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