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2 octobre | 9h29

Edouard Delamotte : "Ce que l’on veut, c’est avoir le ressenti des responsables des clubs"

A deux jours du rendez-vous électoral du District de la Côte d'Azur, retrouvez l'interview du président sortant et candidat à sa réélection, Edouard Delamotte.

Edouard DELAMOTTE DISTRICT CÔTE D'AZUR

Edouard, pour commencer pouvez-vous dresser un bilan de votre mandat qui va se terminer ?

Il me semble très favorable car dans des tas de domaines, on est en pointe que ce soit au niveau régional ou au niveau national. Par exemple, le foot en milieu scolaire sur la Côte d’Azur est le plus haut de France avec le plus grand taux de pénétration et de réussite d’entrée dans les écoles primaires. Ce qui a permis un développement du football féminin et dans ce dernier nous sommes particulièrement en progression, de 15,7% du nombre de licenciés féminines. Sur le plan de l’arbitrage, 324 arbitres, le meilleur pourcentage de la Ligue Méditerranée, le tout dirigé par Gilles Ermani. Nous récupérons ces jeunes arbitres et continuons d’assurer leur formation pour améliorer celle-ci. Au niveau de l’administration, ici nous avons une spécificité, c’est que toutes les commissions sont très autonomes et sont capables elles-mêmes, sans l’appui du personnel administratif, de réaliser les travaux qui leur sont dévolus. Tout, bien sûr, est vérifié par le secrétariat général de la Direction parce qu’il peut toujours y avoir une erreur quelque part. Ce qui fait que ça nous permet d’éviter d’avoir beaucoup de personnel pour accompagner, car si vous avez une secrétaire qui suit à chaque fois toutes les commissions, il vous faut du monde.

Sur le plan financier, comment se porte le District à la fin de ces deux mandats ?

Le District a fêté ses 100 ans il y a trois ans et on a toujours travaillé avec un très haut taux de bénévoles. Nous avons peu de salariés en charge et, en définitive, on dépense très peu d’argent en dehors de ce qui est réellement dévolu pour le football réel. Nous avons donc des finances très saines et nous verrons ensuite ce que nous entendons faire pour l’avenir. Au niveau technologique et des moyens matériels, on a tout ce qu’il faut, les postes sont tous équipés dans toutes les commissions. Bien évidemment, il y a toujours des marges de progression. Cette année, nous sommes repartis avec un souci en communication. On savait depuis pas mal de temps qu’on faisait beaucoup des choses, mais on ne le faisait pas suffisamment savoir. Nous avons embauché une étudiante en alternance qui fait le job et qui couvre toutes les actions qui sont réalisées sur le terrain, y compris par des clubs. On fait même un petit fascicule tous les deux mois qui s’appelle Action Côte d’Azur. On améliorera également l’aspect partenariat, on a des produits comme les championnats sur lesquels on peut faire du naming et nous ne le pratiquons pas, d’où l’absence de recettes sur ce plan-là. Il faut bien comprendre qu’au niveau financier, nous n’avons que celles qui émanent de nos clubs, les cotisations, les licences et malheureusement, les amendes. Ensuite, nous avons quelques subventions des collectivités publiques, l’ANS pour 15000€ par an et le Conseil Départemental pour 25000€ par an, et en dehors il y a les aides fédérales comme les contrats d’objectifs.

Pourquoi avez-vous pris la décision de vous représenter ?

Je poserai la question à l’envers, pourquoi ne me représenterai-je pas ? Quelle est la raison objective qui permet de dire que je n’ai pas de raison de me représenter ? Alors que j’ai avec moi, un groupe solide, compétent et qui a démontré ses qualités au travers du bilan. Seul un petit groupuscule du comité directeur s’en va. Si vous voulez, ce n’est pas l'opposition qui s’en va, c’est une ambition, c’est une personne qui souhaite être président et il essaye de la mener à bien.

Vos motivations sont toujours les mêmes, vous souhaitez continuer sur cette lancée ?

Quand vous effectuez bien votre travail, vous continuez à le faire bien. Petite chose en plus, j’ai des positions fédérales, je rappelle que je suis président de la plus grosse commission fédérale qui existe en France, la commission de structuration des clubs qui regroupait 7 sous-commissions, maintenant il n’y en a plus que 6, la violence étant passée chez le président. Tout ce qui est la labellisation, le PEF, Puissance Foot, la digitalisation, les nouvelles pratiques, etc… font partie de mon groupe que j’ai le plaisir de présider au niveau fédéral. Je crois avoir une certaine légitimité. D’autant plus que j’ai été président de la commission générale de contrôle des clubs pendant 13 ans donc je connais très bien la structuration de ces derniers. Je suis à même de prodiguer des conseils aux clubs qui me demandent comment monter un budget ou autre.

Actufoot • Maison du football Edouard Delamotte

Peut-on parler de votre programme et pouvez-vous nous le présenter ?

Le programme, qui n’est jamais définitif et qui n’est pas une réalité sur une année puisque c’est sur un mandat. La structure actuelle du département fait que nous avons une entente des clubs de la rive droite du département qui ne fonctionne pas du tout depuis des années. Il y a une entente niçoise, qui fonctionne mais de manière opérative et non pas politique, dans le sens où le président s’occupe de la mise en place de toutes les rencontres du week-end sur les terrains, en mettant les équipes qui doivent évoluer. Ils ont réellement une action opérative. On a ensuite l’entente des vallées, qui ambitionne de devenir l’entente rive gauche mais là aussi elle n’est pas optimale. Tout ceci nous a amené à réfléchir à créer autre chose. Nous allons donc mettre en place un collège des présidents, ce sera un groupe d’une dizaine de présidents de clubs étalés sur l’ensemble du territoire, de l’ouest jusqu’à l’est en passant par le nord. Ce collège aura la possibilité, et les moyens, de se réunir à la cadence qu’il veut et fera le point sur les problèmes que l’on rencontre et quelles sont les demandes que l’on peut formuler vis-à-vis de l’institution. Ce que l’on veut, c’est avoir le ressenti des responsables des clubs, c’est important pour le District.

Le faire de cette manière permet d’avoir une idée plus proche de la réalité du terrain ?

Bien sûr ! Mais aussi qui concerne tout le monde, puisque le choix se fera à partir d’une géographie pour représenter tous les secteurs. Ensuite, continuons sur le programme. Il y a la violence et les incivilités, un sujet dont tout le monde parle. Ce sont des phénomènes de société et ils vont continuer, il ne faut pas rêver. Nous allons maintenir les procédures de sécurité des matches protégés, en anticipation. Lorsqu’on voit qu’un match aller s’est mal passé, on fait ce qu’il faut pour protéger le match retour. Cela peut aller jusqu’à déplacer la rencontre. Le maintien d’une politique rigoureuse en matière de contrôle des compétitions. Dans la gestion des réserves et dans la recherche des joueurs suspendus qui participent aux rencontres. C’est la sécurité de nos championnats. Tous les clubs sont très attentifs à cette sécurité, car ils ont un avenir (montées, descentes). On a toujours eu des gens très compétents là-dessus. La commission de recherche des joueurs suspendus participants à une rencontre est unique dans notre District, à l’échelle de la région. Je crois qu’il n’y en a qu’une autre en France, c’est-à-dire que tous les autres laissent le soin aux clubs la mission de détecter les joueurs suspendus.

On est dans un département où on est en difficulté dans la mesure où le nombre d’équipements est minime par rapport au reste de la France

Edouard Delamotte

Pour ces phénomènes de violence, comment agir en amont pour tenter de les endiguer ?

Nous allons poursuivre notre politique de protection contre la violence. Nous avions un partenariat avec la brigade de prévention de la délinquance juvénile mais nous allons vraisemblablement reprendre à notre compte le processus. Quand on a un jeune mineur qui commet des actes répréhensibles sur le terrain, ces actes, s’ils avaient été commis dans la rue, auraient pu avoir une suite judiciaire. Les gens imaginent que le terrain est un lieu de non-droit, c’est-à-dire que si je vous mets un coup-de-poing peut-être que je vais prendre 3 ou 4 matches de suspension et ça va en rester là. Il faut rappeler aux participants que lorsqu’ils font un acte répréhensible, ils peuvent recevoir une réponse judiciaire, même si c’était sur un terrain de football, pour essayer de calmer un peu les esprits.

Avec l’effet covid, pendant deux saisons on avait perdu certains liens avec des partenaires. On va reprendre le partenariat avec l’association Montjoye qui représente l’aide aux victimes sur le département. Le but étant que lorsqu’on décèle une victime, on puisse envoyer le cas à cette association et qu’elle soit prise en charge.

En termes d’infrastructures, le département fait face à certaines difficultés…

On est dans un département où on est en difficulté dans la mesure où le nombre d’équipements est minime par rapport au reste de la France. En plus, avec des perspectives d’augmentation quasi nulles, on a fermé des terrains plutôt qu’en ouvrir. Nous devons revoir avec la commission de foot réduit des errements qui ont été constatés sur des rencontres U6-U9 où on envoyait des équipes d’un bout à l’autre du département. Pour varier les adversaires, il faut aller un peu plus loin, mais entre un petit peu plus loin et traverser le département, il y a un juste-milieu à trouver.

Quelles sont les autres idées prioritaires dans votre programme en matière de terrain ?

Il faut qu’on réfléchisse sur les règlements, qui sont vivants. Un règlement s'applique dans toute sa rigueur et s’il n’est pas bon, soit on le supprime, soit on le fait évoluer. On va travailler sur la suppression des U20 et le retour des U19. Dans le cadre de la réforme des U14R, nous allons être très vigilants en 2025-2026 puisqu’il y aura une sélection sportive. Les meilleurs U13 de chaque district monteront en Ligue. Actuellement, le découpage prévoit 5 équipes en U14R par département et les clubs pro, qui jusqu’à présent avaient une place privilégiée. Cette fois, ils devront concourir au même titre que les autres. En matière de règlement, on nous a parlé de difficultés sur l’article 32, la manière dont on départage les équipes qui finissent à égalité. On se retrouve parfois, avec le PAV, à départager deux équipes pour un carton jaune. Je comprends que les présidents de clubs cherchent à défendre leur cause, mais l'instance reste neutre. Il faut réfléchir sérieusement pour ne pas partir dans des modifications de règlement sans avoir conscience des conséquences.

Le joueur est le maillon de base du football, sans eux il n’y a plus rien et il faut satisfaire autant que possible son besoin sportif

Edouard Delamotte

En parlant de PAV, c’est une question actuelle, allez-vous réfléchir à la refonte de ce dernier ?

La bonne intention, c’est de dire qu’il n’est pas normal que notre PAV ne soit pas calqué sur celui de la Ligue. Cependant, le PAV de la Ligue a été fait pour des équipes de plus haut niveau qui ont toujours des arbitres et qui sortent plus facilement les cartons. Conclusion, ça pose un problème chez nous en termes de statistiques. Les clubs nous ont questionnés aussi sur le fait qu’en Côte d’Azur, les joueurs de Ligue ne purgent pas sur les matches de Coupe Côte d’Azur puisqu’ils n’y ont pas accès. Le problème c’est que dans le Var, en Provence et autre, ils ont maintenu cela, donc eux ils purgent. Est-ce que vraiment le fait de purger dans cette compétition peut donner un avantage aux autres ? Il faudrait le démontrer, car on est un peu plus dans le fantasme. Ce sont des événements ponctuels.

Comme vous l’avez dit, vous souhaitiez nous expliquer à quoi allaient servir les bonnes finances du District…

En effet, nous allons faire quelques dépenses. Tout d’abord nous allons mettre à jour toutes les tablettes pour les FMI, un marché de 300 à 400 tablettes qui seront remises aux clubs. Nous avons également un projet, à partir de l’exemple qui existe à Cap d’Ail avec Fair-Cam, d’équiper des terrains de la Côte d’Azur de systèmes vidéo. Ce qui nous permettra d’avoir des images des matches. Pour nous, ça peut être utile en discipline, pour les clubs c’est utile vis-à-vis des adhérents, pour les éducateurs qui vont pouvoir analyser leurs matches et statistiques. Une chose importante qui est fédérale, c’est l’accompagnement des clubs avec le développement de Puissance Foot par exemple qui fonctionne par palier. L’objectif est de pouvoir proposer un espace pour que les jeunes puissent se réunir, les accompagner et même aller jusqu’à avoir un professeur qui intervient les mercredis après-midi dans cette aide aux devoirs. Pour le club c’est gagnant-gagnant car les parents sont contents et donc c’est un motif pour que les enfants restent au club.

Il y a le projet club, petite révolution des prochaines années. Il faut savoir qu’en France la plupart des clubs ont moins de 100 licenciés, ce qui n’est pas ou peu le cas ici, on est une exception sur l’échiquier national. C’est un outil informatique qui sera testé sur cette saison, pour démarrer réellement en 2025-2026, via des clubs tests. Les clubs pourront entrer leurs données statistiques et vont avoir plusieurs écrans radars pour suivre leur progression à différents niveaux. Ils verront ensuite s’ils sont en mesure, ou pas, d’établir un projet club. Les clubs qui voudront, après, pourront faire une demande de labellisation, laquelle sera ouverte à condition que certains critères soient remplis, notamment sur la structuration.

Dernière petite question, auriez-vous un petit message pour les licenciés du 06 ?

Le licencié appartient à son club. Bien sûr, juridiquement il est licencié de la FFF aussi, mais il appartient surtout à un club. Ce qui l’importe, c’est ce qu’il va obtenir au sein de son club. Nous intervenons donc directement, au travers de ce que nous pouvons apporter aux clubs, par rebondissement, nous apportons aussi quelque chose aux licenciés. On assure la sécurité des licenciés, ils ne sont jamais oubliés. Je dis toujours, surtout aux juges arbitres, “les joueurs ne sont pas vos ennemis, ils sont les acteurs du jeu”. Il est primordial de respecter les joueurs, que ce soit les arbitres, les collectivités locales et publiques, les présidents ou encore les staffs de clubs. Le joueur est le maillon de base du football, sans eux il n’y a plus rien et il faut satisfaire autant que possible son besoin sportif. Le District est interpellé lorsqu’il voit que les joueurs sont malmenés dans un club, par des dirigeants ou d’autres.

Propos recueillis par Jules Gris

La liste d’Édouard Delamotte

  • Francis Maggi : Secrétaire Général
  • Bernard Jammes : Trésorier Général
  • Pierre Lafon : Premier Vice-Président
  • Valérie Antimi-Cicion : Représentante des Féminines
  • Claude Colombo : Représentant des arbitres
  • Louis Tiboni : Représentant des médecins
  • Sofiane Bousdira : Représentant des éducateurs
  • Laetitia Rossi-Raya : Présidente du football en milieu scolaire
  • Julien Landucci : Président du groupe Championnats à 11 et Coupes CA
  • Gilles Ermani : Vice-Président de la CDA du District
  • Christian Pomatto : Président de la Commission de Discipline
  • Christian Flamini : Président de la Commission Statuts et Règlements
  • Franco Piero Dori : Président de la Commission des Délégués
  • Georges Romano : Représentant du CD auprès de la Commission d’Appel
  • Annick Ricci : Polyvalente CD
  • Arezki Kessaci : Président du Football Diversifié
  • Joël Delalande : Membre du Collège des Présidents
  • Giovanni Freddolini : Membre du Collège des Présidents
  • Philippe Langellier : Membre du Collège des Présidents

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