Suite de notre rubrique un jour-un club avec Emmanuel Dorado, coach de
Sainte-Geneviève Sports, actuellement 3eme du groupe A de National 2 (avec
un match en retard). Un bon classement qui ne l’empêche pas de vouloir
l’officialisation de l’arrêt du championnat.
Emmanuel Dorado, quel est votre ressenti sur la situation actuelle ?
Il y a de la frustration, non pas par rapport au bon classement dans le
championnat, mais bien par rapport aux moyens qu’on nous donne pour nous
entraîner. On nous a fait reprendre dans un premier temps, pour la Coupe de
France, avec dérogation et, ensuite, à notre grande surprise on devait
reprendre le 13 mars pour finalement tout annuler par rapport à la
situation sanitaire qui est plus que compliquée.
Il faut savoir que nous, véritable club amateur, cela fait une semaine
qu’on ne s’entraîne pas, notamment avec les différents cas de Covid qu’on a
pu avoir. On devrait fouler les terrains de nouveau cette semaine mais
toujours sans savoir si on pourra le faire avec une dérogation ou non, vu
que mes garçons travaillent.
Vous avez déjà déclaré que vous étiez personnellement opposé à une reprise.
Regrettez-vous un certain manque de solidarité entre les différents clubs
de N2 ?
Le simple fait que je ne veuille pas reprendre, c’est uniquement dû à la
crise sanitaire. Il y a des choses plus importantes que le football amateur
et il ne faut pas l’oublier que nous sommes des amateurs. J’ai des amis
restaurateurs fermés depuis pratiquement un an et, sous prétexte de
certains intérêts ou autres, on a voulu nous faire reprendre, nous, et de
plus sans avoir toutes les garanties. A notre niveau, c’est extrêmement
difficile de pouvoir respecter le protocole sanitaire, par rapport au fait,
encore une fois, que les garçons travaillent à côté.
« La réalité c’est qu’en décembre on a tous dit oui pour jouer de nouveau,
mais sauf que là on est en mars-avril et la donne a changé »Emmanuel Dorado
Justement, qu’est-ce qui est le plus difficile à vivre actuellement selon
vous ?
Le plus compliqué c’est qu’on a pas de visibilité. Il y avait de la
motivation contre Créteil en Coupe de France, même si en 10 jours c’était
restreint. Pareil pour le 13 mars mais aujourd’hui c’est très difficile de
trouver une source de motivation. Nous faisons donc du ludique, pour les
maintenir en forme et qu’ils prennent le plus de plaisir. On ne fait plus
les différentes séquences tactiques et de mise en place, car la vérité
c’est qu’on ne devrait pas reprendre. On a l’impression d’ailleurs qu’on
s’est servi de nous pour dire qu’il faut reprendre alors que depuis
décembre on ne nous a pas interrogés. La réalité c’est qu’à cette période
on a tous dit oui pour jouer de nouveau, mais sauf que là on est en
mars-avril et la donne a changé.
Aimeriez-vous de nouvelles mesures pour la saison prochaine ?
Complètement. C’est ce que l’on attend avec impatience. On veut pouvoir
tout de suite se projeter sur l’année prochaine, l’envisager et la préparer
au mieux. Réfléchir à toutes les armes qu’on devra mettre en place pour
pouvoir être opérationnel, avec le vaccin, les protocoles. On s’aperçoit
malheureusement qu’une année après on est dans la même situation au niveau
des contraintes que l’on peut avoir.
Un dernier mot ?
Aujourd’hui le football est un élément supplémentaire dans la société mais
ce n’est pas le plus important. On doit tous être concernés par le problème
sanitaire, et chercher tous ensemble la solution. Il ne faut pas penser
chacun de son côté, il faut être solidaire et s’en sortir tous ensemble.