Eric, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je m'appelle Eric Ratsimbazafy, je suis dans la région depuis trois ans, j'ai été muté professionnellement car je travaille dans l'insertion professionnelle. J'ai eu des contacts avec l'OGC Nice à mon arrivée, qui se sont très bien passés et donc j'ai rapidement intégré la préformation du club. Aujourd'hui, je souhaite revenir à ce que je faisais avant, retrouver le monde sénior.

Vous-êtes donc à la recherche d'un nouveau projet, quels en sont les critères ?

Je recherche un projet au niveau régional, voire national, je suis titulaire d'un DES et j'ai une expérience de sept ans avec des séniors à ce niveau. Aujourd'hui, j'ai envie de revenir vers ce public là, dans la région et plus particulièrement dans les Alpes-Maritimes ou le Var.

Vous évoquiez votre expérience avec l'OGC Nice, que vous a-t-elle apporté ?

Déjà, ce fut une belle aventure, j'ai rencontré de très bonnes personnes. Cela m'a permis aussi de revenir un peu aux sources, voir comment il fallait fonctionner avec les jeunes et cela a renforcé mon idée qu'il fallait utiliser encore plus les mots justes face à ce public. C'était une très bonne suite avant de revenir vers le monde sénior car aujourd'hui on parle de physique, de technique ou de tactique mais la psychologie est, pour moi, la clé. Un entraîneur doit personnaliser son discours pour faire adhérer les joueurs à son projet de jeu et avoir l'intention de les faire progresser. Chaque joueur, chaque humain est différent donc il faut savoir s'adapter, c'est vraiment ce que je retiens de cette expérience à l'OGC Nice qui a renforcé ma vision dans ce domaine.

Pouvez-vous nous expliquer votre souhait de revenir sur les séniors après plus de deux ans en préformation ?

Parce que ce n'est pas du tout le même métier. Avec les enfants on est sur de l'apprentissage, et c'est très bien, sur des gestes répétés et un accompagnement. La sensibilité est différente, on doit les emmener vers le haut niveau alors que chez les séniors on est plus axé sur les résultats, un classement et une vie de groupe. C'est une autre approche, c'est celle-ci qui m'intéresse et que je veux retrouver.

Pour vous, est-ce important de découvrir toutes les catégories pour être un entraîneur complet ?

Oui, bien sûr, chaque catégorie et chaque public te construit en tant qu'entraîneur. C'est comme un puzzle que tu te constitues, donc cela permet de t'affirmer encore un peu plus dans tes interventions, tes choix ou tes convictions. Ton comportement humain aussi se construis, pour moi c'est la base, je recherche un projet humain et je veux remettre cet aspect au centre de mon projet.

Vous possédez une certification en préparation mentale, cela vous aide dans votre management et votre coaching sur l'aspect psychologique?

Complètement, je ne vous cache pas qu'on parle beaucoup des piliers physique, technique et tactique mais aujourd'hui il y en a un qui a toute son importance, c'est celui de la préparation mentale. Il y a beaucoup de pressions pour les joueurs, que ce soit financière professionnelle ou familiale et celle-ci dégrade l'individu. Comme dit le proverbe, "si la tête va, tout va", donc la première chose à faire c'est de s'assurer que ton joueur va bien et à partir de là on peut travailler. Si bien-être il y a, le joueur va forcément performer.

D'où vous est venu cette envie de vous intéresser à la préparation mentale ?

L'envie de découvrir un peu plus l'humain, de voir comment il se comporte, parce que je pense qu'on n'a pas tout exploré dans cette partie mentale, il y a des choses à aller chercher et à mobiliser pour que la performance soit au rendez-vous.

La France était un peu en retard sur certains autres pays dans ce domaine, c'est un atout indispensable pour un entraîneur moderne d'être formé sur la préparation mentale ?

C'est vrai, mais on rattrape petit à petit notre retard. C'est très intéressant, très enrichissant, d'aller discuter avec un joueur pour essayer de savoir pourquoi il est là, qu'est-ce qu'il souhaite faire et comment on va pouvoir y arriver. Il faut essayer de le sonder, le conditionner pour lui donner confiance et ainsi l'amener vers la performance. Aujourd'hui la confiance, la camaraderie et la vision commune d'un projet, c'est pour moi la clé. Les meilleures équipes possèdent cela.

Vous avez été joueur à haut niveau, seriez-vous le même entraîneur aujourd'hui si vous ne l'aviez pas été ?

Je ne serai pas un moins bon entraîneur si je ne l'avais pas été mais c'est sûr que c'est un plus. Tu lis le jeu différemment, tu connais les attentes du haut niveau, les codes également. C'est un outil et un vécu supplémentaire que tu peux apporter à tes joueurs, voilà comment je le considère.

Pour conclure cette interview, comment définiriez-vous, avec vos mots, le rôle d'un entraîneur aujourd'hui ?

Un entraîneur c'est un fédérateur, quelqu'un qui doit mettre en confiance son groupe et former une équipe d'homme. Un entraîneur doit transmettre et véhiculer un état d'esprit en définissant une feuille de route vers un objectif commun avec ses joueurs. Evidemment faire progresser l'individu et l'équipe pour aller vers la performance.

Pour tous clubs intéressé, Eric Ratsimbazafy est joignable au 06.34.22.03.72 ou par mail à l'adresse suivante : [email protected]

Propos recueillis par Jules Gris.