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7 décembre | 12h35
ESCR - OM : Le foot amateur azuréen méprisé
Alors qu’il devait recevoir l’OM, l’ESCR devra jouer son 32e de finale de Coupe de France au Stade Vélodrome. Derrière le somptueux décor de ce match, une immense déception.
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Cela devait être une énorme fête pour l’ES Cannet-Rocheville et plus largement pour le football amateur azuréen. Un moment historique pour le club cannetan, qui n’avait jamais participé aux 32es de finale de la Coupe de France et qui pour sa première à ce niveau avait le bonheur de recevoir un géant du football français, en l’occurence l’Olympique de Marseille. Mais comme nous le soulignons hier après la conférence de presse organisé à la mairie du Cannet en présence des dirigeants du clubs et de la municipalité, l’euphorie de la qualification et du tirage au sort a rapidement laissé place à la frustration.
Ce lundi un stade a enfin été désigné pour accueillir cette rencontre. Et pas n’importe lequel puisque c’est finalement au Vélodrome que l’ESCR défiera l’OM le dimanche 19 décembre prochain à 13h45. Un moment que l’on imagine forcément particulier pour les joueurs cannetans, dont certains sont supporters de l’OM. " À l'heure actuelle, on est soulagé même si le verre est à moitié plein. Évidemment que ce sera particulier de jouer dans une telle enceinte, avec une telle histoire. Ce sera un moment inoubliable pour les joueurs", assure le co-président du club azuréen, Manu Stella. Mais d'un autre côté, l'idée de devoir se déplacer rendra la tâche encore plus difficile au cannetan. "On va affronter une montagne. À domicile, on aurait peut-être pu leur poser plus de problèmes même si on ira au Vél' avec la même envie de faire une belle performance devant toute la France."
Il aussi vrai que de voir une équipe de National 3 fouler la pelouse de cette enceinte mythique peut-être considéré comme une belle mise en lumière du football amateur. Il s’agit cependant d’un choix par défaut pour l’ESCR qui ne pourra organiser ce match à Cannes comme chacun l’espérait au Cannet.
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Jouer à Cannes, la meilleure solution initiale
Que le stade Pierre-de-Coubertin accueille ce match était d’une logique implacable. Celui-ci étant situé à moins de 3 kilomètres du Stade Maillan, où évolue habituellement l’ESCR, la sensation de jouer « à domicile » restait bien présente. Il s’agissait même d’une aubaine pour Le Cannet-Rocheville, qui ne bénéficiait pas à Maillan d’une infrastructure adaptée à l’organisation d’un match contre le club le plus populaire de France. Le fait que l’AS Cannes reçoive Dijon ce même week-end, également pour le compte des 32es de finale de la Coupe de France, semblait être l’obstacle le plus important. Il a pourtant été assez facilement passé en programmant cet ESCR-OM au lendemain de Cannes-Dijon.
Habituel pensionnaire de Coubertin, l’AS Cannes bénéficiait en toute logique d’une priorité d’utilisation de son stade et permettait à son voisin de vivre pleinement son rêve le lendemain. Régulièrement associées dans la gestion sécuritaire des nombreux évènements se déroulant à Cannes, dont le Festival International du Film qui est l’une des manifestations les plus connues au monde, les deux communes étaient disposées à mettre leurs moyens en commun pour que la fête puisse avoir lieu. Le club et la mairie du Cannet étaient également prêts à couvrir la grande majorité des frais inhérents à l’organisation de la rencontre.
Malheureusement, le Préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez, en a décidé autrement en refusant que cette rencontre se déroule à Coubertin. Assurer la sécurité de deux matchs consécutifs à Coubertin en pleine période des marchés de Noël était de trop. Accueillir l’OM à La Bocca mettait en péril la fluidité de la circulation dans le quartier et le parking du stade, pourtant l’un des plus grands de la Côte d’Azur, était insuffisant… Autant d’arguments qui ont suscité l’incompréhension des dirigeants cannetans comme de leurs élus, mais également des nombreux passionnés de football qui se faisaient une joie de participer à la fête. Des passionnés qui se sont fait entendre sur les réseaux sociaux après l'annonce de la tenue de la rencontre au Vélodrome. Certains parlent d'une décision "nullissime" alors que d'autres évoquent "un déplacement onéreux" qui obligera sûrement la moitié des gens à regarder la rencontre devant leur télé.
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Même si cela commence à dater, de tels arguments feraient presque oublier que le Stade Pierre-de-Coubertin accueillait par le passé des matchs professionnels de Division 1. L’OM, le PSG, l’AS Monaco et tous les grands clubs de football français y ont joué dans les années 80/90. Le Trophée des Champions s’y est même déroulé dans un stade qui avait une capacité bien supérieure, avec un parking et des conditions de circulation identiques. Sans oublier les nombreux matchs de préparation que l’OM y a disputé depuis en période estivale, quand les effectifs de sécurité sont également fortement mobilisés par le tourisme. Ce qui était donc possible il y a 30 ans ne l’est donc plus aujourd’hui, triste constat.
Un sentiment de mépris
Cet évident manque de volonté pour accompagner un moment historique du football azuréen laisse entrevoir tout le mépris du pouvoir politique centralisé pour le monde sportif et associatif comme l'assure le co-président de l'ESCR Manu Stella. "On a été méprisé et pris de haut par les autorités. Elles n'ont fait que se renvoyer la patate chaude pour essayer de ne pas passer pour les fautifs."
Il n’est ici pas histoire de gros sous, de gens qui pèsent, mais juste de bénévoles qui oeuvrent au quotidien pour accompagner la jeunesse locale. Des personnes de l’ombre, une fois n’est pas coutume, d’être mises en lumière. Cette attitude a gâché la fête et va forcer les plus courageux à traverser la région PACA pour aller soutenir l’ESCR à Marseille le 19 décembre prochain. "On attend plus de précisions de la part de l'OM concernant le nombre de billet qu'on pourra mettre en vente. À partir de là, on va tout faire pour organiser le déplacement en bus pour nos licenciés et nos supporters", a expliqué le co-président du Cannet.
Notons enfin la relative passivité de l’OGC Nice, dont le stade était l’autre solution pour accueillir ce match dans les Alpes-Maritimes. Certes avec des coûts relatifs à l’ouverture du stade, mais avec la possibilité de permettre à un club partenaire, ce qui est le cas de l’ESCR, de vivre son rêve jusqu’au bout. On imagine que la perspective d’accueillir les supporters marseillais à l’Allianz Riviera a également pesé dans la balance. Mais là aussi on peut se retourner vers la Préfecture qui n’a pas jugé bon d’interdire le déplacement des supporters de l’OM alors que cette décision a déjà été prise à plusieurs reprises par le passé. Quel que soit le lieu pouvant accueillir ce match dans les Alpes-Maritimes c’était pourtant la décision à prendre. Ce matin, on a tous mal à notre football azuréen.
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