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20 décembre | 16h50

Rémi Maréval et Mourad N'Zif au secours de l'US Ézanville-Écouen

Après avoir frôlé la fermeture, l'US Ézanville Écouen renaît peu à peu de ses cendres, avec notamment le retour de deux enfants du club au sein de la direction.

Ézanville Écouen US

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Le 16 novembre dernier, Rémi Maréval annonçait son départ de l’AAS Sarcelles, après un peu plus de quatre saisons passées au club. À 38 ans, l’ancien latéral du Football Club de Nantes s’est lancé un tout nouveau défi dans sa carrière, celui de relancer son club de cœur, l'Union Sportive Ézanville-Écouen, en prenant la direction avec son ami Mourad N’Zif, ancien footballeur professionnel. Malgré l'apport de leur expérience et leurs réseaux respectifs, la tâche ne s'avère pas aisée.

Un club au bord de la fermeture

En 2015, après le départ de l’entraîneur principal, il a été révélé à la Fédération Française de Football que plusieurs joueurs avaient évolué au cours de la saison sous de fausses licences. De surcroît, à la suite de ces révélations, Ézanville s’est vue rétrogradée de deux divisions. L’équipe senior s'est alors retrouvée en Division 2. Le club vit ensuite une lente mais certaine descente aux enfers : « En septembre, j’ai zéro licence. On a un match de Coupe de France, je n’ai même pas de joueur. Quand on reprend l'entraînement sur le papier, j’ai passé deux semaines durant lesquelles je restais avec le coach dans le bureau car il n’y avait aucun joueur », détaille ainsi Mourad N’Zif.

Malgré la reprise du club en 2017 par Jean-Noël Gaillard (après un premier passage entre 2007 et 2013), la situation ne s’améliorait pas, comme le confirme le président : « Le club aurait pu disparaître. Je crois que l’on a mal géré la progression des jeunes de l’école de foot. À partir du moment où les clubs limitrophes ont payé les joueurs, on s’est retrouvé en souffrance ».

C’est ma ville. En plus de ça, le président m’a dit que si je ne reprenais pas, il allait arrêter, et s’il arrêtait, le club allait fermer

Mourad N'Zif

Deux retours salvateurs

En fin de carrière à Sarcelles, club où il évoluait depuis 2017, Rémi Maréval est contacté par son ami Mourad N'Zif afin de revenir l’aider à Ézanville, la ville de leurs débuts : « Il m’a dit Rémi, il faut que tu viennes nous aider. C’était le moment d’arrêter là-bas et de revenir », nous raconte donc l’homme aux 31 matchs de Ligue 1. À 38 ans, Rémi Maréval retourne dans le club qui l’a vu débuter à l’âge de 4 ans. Il rejoint Mourad, revenu en juin 2021. Ce dernier, après une réflexion longue de 8 mois, avait pris la décision de ne pas laisser s’écrouler ses premières couleurs : « C’est ma ville. En plus de ça, le président m’a dit que si je ne reprenais pas, il allait arrêter, et s’il arrêtait, le club allait fermer, c’était sûr et certain, et ça fait mal au cœur. C’était notre club, on ne pouvait pas le laisser ».

Les deux anciens footballeurs professionnels endossent chacun une double étiquette, celle de joueur, et celle de dirigeant. Mourad N’Zif est directeur technique, il s'occupe du sportif, notamment du recrutement des éducateurs. Il gère également le non sportif, comme par exemple la gestion des infrastructures et des moyens techniques. De son côté, Rémi Maréval a la responsabilité du sponsoring, afin d’accroître le budget de l’USEE. À terme, plusieurs points de développement ont d'ores et déjà été ciblés : à savoir la construction d'une salle de musculation, le remplacement d'un des terrains en herbe pas un synthétique, et enfin la création d'une section féminine et d'une classe de foot en collaboration avec le collège Aimée Cézaire.

Il y a pleins de parents qui reviennent. Tous les jours, il y a peut-être dix jeunes qui veulent resigner

Rémi Maréval

Des premières avancées et bientôt un record

Un mois après avoir rejoint la direction du club, Rémi Maréval avance progressivement afin d’atteindre ses objectifs. Le dirigeant-joueur affirme notamment préparer les signatures de trois nouveaux contrats de sponsoring, et se montre optimiste à ce sujet : « ça se passe bien, j’ai beaucoup de rendez-vous. Il y a des gens qui me disent oui, d’autres non, ça c’est normal. Les trois rendez-vous, je pense que ça va se faire, c’est bien. Il va falloir continuer. Je vois jour après jour. Je sais que j’ai tous les commerces à aller voir. Il faut que je continue. Je sais que j’ai 25 contrats, il faut que je les fasse avant la fin de l’année ». L’objectif est à terme de ramener également d’anciens sponsors qui ont autrefois collaboré avec l’US Ézanville.


Une autre amélioration est à noter, et cette-fois-ci, elle est beaucoup plus palpable, visible. Il s’agit du nombre de licenciés au club. En effet, en septembre 2021, aucun licencié senior n’était enregistré, et on comptabilisait seulement une trentaine de licences au sein de l’institution. Aujourd’hui, la situation a considérablement évolué, et dans le bon sens. En effet, Ézanville totalise désormais environ 300 licences. Un enthousiasme retrouvé pour le football que remarque chaque milieu de semaine le directeur du sponsoring : « Il y a pleins de parents qui reviennent. Tous les jours, il y a peut-être dix jeunes qui veulent resigner. Tous les mercredis depuis un mois, on fait peut-être dix à quinze nouveaux licenciés ». Le club est aujourd’hui proche de battre son record historique de 380 licences, atteint dans les années 1990.

Des relations pas toujours évidentes avec la collectivité

Entre la mairie et l’US Ézanville, les échanges n’ont pas forcément été simples. Encore récemment, la municipalité a d’ailleurs refusé la demande de prêt du bus scolaire pour les déplacements de l’équipe U18 le week-end, une requête formulée par Mourad N'zif, le directeur sportif. Cependant le souhait de tous les acteurs du club est d’aller vers un meilleur dialogue afin de créer une réelle osmose avec la mairie. « La ville ne suit pas trop le foot. Les relations sont froides, mais on espère qu’elles vont s’améliorer. Au début, c’était difficile. Notre but est de faire grandir le club, ça peut faire grandir la ville. C’est positif dans les deux sens. J’ai déjà parlé avec le maire. Après il faudrait qu'ils nous aident plus », exprime notamment Rémi Maréval.

Même son de cloche pour Mourad N’Zif qui souhaite tendre la main et avancer : « Moi ce que je veux, c’est qu’on aille vers un lien plus fort entre nous. Ça se fera petit à petit. J’oublie le passé, ce que je veux, c’est que l’on se rapproche. Je veux changer ça, comme je veux changer notre image en district ».


Actuellement septième de la poule B de Division 2 en district du Val d’Oise, avec quatre victoires et trois défaites, Ézanville vit un début de saison mitigé. Notamment capable de perdre lourdement face au dernier Cergy-Pontoise (5-0, 7ème journée), le club est également la plus mauvaise attaque du championnat en ce moment. Ayant tous les deux le rôle de dirigeant-joueur, Mourad N’Zif et Rémi Maréval jouent parfois avec les vétérans, et ne disputent pas toutes les rencontres avec les seniors, comme par exemple lors de la défaite face à Cergy. L’apport direct sur les résultats sportifs des deux anciens professionnels est indéniable. À six points des places donnant l'accession à la Division 1, l’objectif de la montée dès cette saison n’est pas totalement mis de côté, cependant il demeure sous certaines conditions. « La montée est possible, si nous deux, on joue tout le temps », affirme ainsi Rémi Maréval. L'US Ézanville-Écouen possède des infrastructures de qualité, avec notamment deux terrains en herbe et un synthétique.

Elie Rollé

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