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26 février | 0h00

FC Limonest Saint-Didier : un club, deux municipalités... trois gagnants !

Petit poucet de la Coupe de France, le FC Limonest Saint-Didier (69) noue des relations harmonieuses avec, non pas une, mais deux municipalités !

18 min.
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Quatrième épisode de notre série #MaVilleMonClub2020 ! Et il concerne un club qui a défrayé l'actualité foot en France ces dernières semaines par le biais de la Coupe de France. "Petit poucet" de la compétition, le FC Limonest Saint-Didier (69) noue des relations harmonieuses avec, non pas une, mais deux municipalités ! Aujourd'hui, la structure rhodanienne située dans l'un des secteurs les plus aisés de Lyon est même un petit peu victime de son succès... #Municipales2020

Des liens historiques et forts, deux mairies impliquées

Alexandre Vainchtock n’a repris la présidence du FC Limonest Saint-Didier que depuis deux ans, mais le chef d’entreprise de 45 ans a déjà dix ans de club derrière lui. Parent de joueur et bénévole, il a repris les rênes de la 25e structure du département en termes de licenciés avec son vice-président, Nicolas Barbosa, sur demande de l’historique directeur sportif du club Fabrice Somma. Il a notamment pu participer à l’ancrage sur trois ans de liens très forts existants depuis des années avec la commune de Limonest. « Il y a toujours eu un lien fort avec la municipalité de Limonest et également avec celle de Saint-Didier. On les a actés avec une convention de partenariat de trois ans (avec Limonest, 2019-2021). Bien évidemment, il y a un aspect financier avec des subventions à hauteur de 24 000 euros par an versées par la mairie de Limonest, ce qui est beaucoup pour un petit club de village et pas si énorme si on compare à d’autres associations. En revanche, ce qui est important, c’est toutes les infrastructures que la mairie met à notre disposition gratuitement avec notamment un stade en herbe et un synthétique. C’est extrêmement appréciable ».

« Si là, je n’ai pas la municipalité qui m’aide, on explose en vol »

Si les communes de Saint-Didier et de Limonest possédaient une caisse de résonance presque exclusive au bassin de population régional qui les entourent, les deux villes sont désormais placées sur une carte du pays par un panel plus large de citoyens français. En cause, la Coupe de France et le parcours de l’équipe fanion devenu aussi exceptionnel qu’historique, ponctué par un 8e de finale perdu (1-2) contre Dijon en prolongations sur l’une des pelouses du centre d’entraînement de l’OL. Une compétition magnifique pour un club et ses villages qui a néanmoins donné des sueurs froides à l’équipe organisationnelle limonoise devant répondre à un cahier de charges… plus que chargé. « On a quand même dû organiser deux matches à la maison avec des contraintes de la Fédération… juste énormes pour rester poli. Si là, je n’ai pas la municipalité qui m’aide, on explose en vol. Elle nous a permis d’avoir à notre dispositions des barrières, des barnum, le policier municipal qui est référent de la sécurité… Si la mairie, le conseiller municipal disent non, comment on fait ? » s’interroge Alexandre Vainchtock.

Le président du FCLSD Alexandre Vainchtock se voit remettre le trophée de « Petit Poucet » à l’occasion du 8e de Coupe de France au Groupama Training Center de Décines. (Photo : Julien Bournat – FCLSD).

Avec ses 3500 habitants, le village de Limonest se trouve dans un secteur parmi les plus riches du Grand Lyon. Sa municipalité est en « véritable osmose » avec son club. Saint-Didier au-Mont-d’Or, référencée comme la commune la plus aisée du Rhône en compte elle plus de 10 000 et abreuve aussi conséquemment l’association sportive en termes de licenciés. Mais l’apport des subventions (5000 euros), tout important soit-il, pourrait être plus conséquent. « De par l’éloignement, même s’il est tout relatif, notre relation est un peu moins prégnante. Et ce bien que j’ai d’excellents rapports avec Denis Bousson, le maire sortant qui ne se représente pas. Au vu du nombre de licenciés venant de Saint-Didier, on pourrait recevoir un peu plus à mon goût. Je compte bien revenir à la charge après les municipales d’autant plus que la candidate est l’ancienne adjointe aux sports, Marie-Hélène Mathieu, qu’on connait très bien ».

Des élections malgré tout surveillées de près, un troisième terrain devenu indispensable ?

« Il y a de très belles personnes, et si vous ne les avez pas, c’est compliqué ». Le président du FC Limonest Saint-Didier le sait. Avec Max Vincent, ancien président du club dans les années 90, aujourd’hui maire de Limonest, il bénéficie d’un atout important pour dialoguer du club et délivrer ses messages. Les élections municipales à venir pourraient rabattre les cartes, mais la détermination d’Alexandre Vainchtock à obtenir les meilleures conditions d’accueil pour ses licenciés ne sera pas galvaudée. « Aujourd’hui, on travaille en harmonie avec une convention signée sur trois ans. Le foot est un peu un sujet divergent entre le maire sortant Max Vincent et son concurrent Eric Mazoyer. Il dit qu’il aime le foot, mais il dit aussi qu’il ne faut pas de troisième terrain alors qu’on a actuellement un vrai problème d’infrastructures. En tant que président d’association, je fais le constat que nos structures ne sont plus suffisantes par rapport à notre nombre de licenciés. Où qu’il soit, ce terrain qui ne s’assimilera pas qu’au foot puisqu’il servira d’aire de jeu multi-sports aux 350 élèves du Lycée Sandar, je m’en fiche un peu. Mais aujourd’hui je ne peux plus prendre d’adhérents parce que j’ai besoin de nouvelles infrastructures. Quel que soit le maire élu, je mettrai cela en avant. Chez nous, il n’y a pas que le foot masculin. On a le futsal et les filles qui sont obligées d’aller s’entraîner à Dardilly. Évidemment que j’ai une préférence par rapport aux résultats des élections, mais on verra ce qu’il en est, on est en démocratie, on ne connait pas les résultats en avance. Je tenterai de convaincre l’un ou l’autre pour obtenir ce dont j’ai besoin pour nos licenciés ».

Le maire de Limonest Max Vincent aux anges après la qualification du FC Limonest Saint-Didier contre Villefranche en 32e de Coupe de France. (Photo : Julien Bournat – FCLSD).

La jeunesse au premier plan, une équipe fanion qui tourne grâce aux sponsors

Alors que son équipe fanion vit une saison très positive sportivement sous l’impulsion de Fabrice Somma et du nouveau staff emmené par Nicolas Pinard, le FC Limonest Saint-Didier et son président ne cachent pas à court ou moyen terme l’ambition d’évoluer un cran au-dessus, en National 2. Pour ce faire, mettre les moyens est obligatoire. Au FCLSD, cela n’est pas au détriment des jeunes. « Pour la mairie, le plus important c’est les jeunes. Elle est là pour apporter satisfaction à ses administrés, et ce sont les parents de nos gamins. Dans la convention, on ne parle que des jeunes. L’équipe première du club fonctionne avec 75% de sponsors et mécènes. Ce n’est pas avec les 24 000 euros de la mairie que je fais tourner mon équipe une. Ce qui a changé aussi, c’est le budget. Les années précédentes, c’était en majorité pour l’équipe première. Aujourd’hui on n’est même pas a moitié-moitié parce qu’on recrute des éducateurs diplômés et qu’il faut les payer. La priorité ce sont nos enfants. L’objectif de Nicolas (Barbosa) et moi-même, c’est que nos gamins puissent jouer dans l’équipe fanion de demain même si ce n’est qu’un ou deux éléments ».

L’argent de la Coupe de France pour capitaliser !

De l’aveu d’Alexandre Vainchtock, l’épopée 2019-2020 en Coupe de France a « très clairement mis la lumière sur le club et son village ». Mais l’excitation liée au parcours poussée à son paroxysme ces dernières semaines ne donne pas des rêves de grandeur aux dirigeants limonois. « La N2, ce serait super et on va jouer le coup à fond jusqu’au bout cette saison. On espère au moins terminer sur le podium pour montrer qu’on progresse et repartir plus fort l’an prochain. Après, au-delà (le N1), il faut voir plus loin que les aides municipales, on change totalement de braquet, mais on ne se projette pas aussi loin. On va profiter de cet argent pour acheter des minibus pour nos équipes, pour se renforcer au niveau administratif même si on a bien progressé dessus. On ne va pas faire n’importe quoi, je ne suis a priori pas un grand joueur de foot, mais je sais gérer une boîte et des personnes », sourit le président du club rhodanien.

Joueurs, dirigeants et le maire de Limonest Max Vincent fêtent la qualification en 16es de Coupe de France ! (Photo : Julien Bournat).

En attendant, les joueurs recevront la médaille de la Ville de Limonest le 7 mars prochain à la salle des Fêtes de l’Agora pour l’exploit sportif et les valeurs montrées au cours de la compétition. « Une grande fête de l’amitié » réjouissante pour le boss Vainchtock qui a lâché une phrase au cours de nos échanges qui pourrait bien résumer toute l’importance d’un rapport club-mairie. « Si tu tombes sur un mec qui n’aime pas le foot, tu peux direct jeter ton projet à la benne ! ».

Thomas Gucciardi, en reportage à Limonest

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