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31 mars | 17h30

Franck Delerue, Niçois au caractère attachant

Désormais attaquant du VSJB FC, Franck Delerue, ancien du RC Pays de Grasse s'est livré sur sa carrière au micro d'Actufoot. (Crédit photo : DR)

R1 Méditerranée VSJBFC R1 Franck Delerue

Tu as fait plusieurs équipes au cours de ta carrière (Cap d'Ail,Grasse, Cannet-Rocheville, Cannes ou encore Hyères), laquelle fut ta plus belle expérience ?

Ma plus belle expérience reste à Grasse quand même parce qu'on a fait trois très belles saisons lors desquelles on finit deuxième à chaque fois. Mais après il y a aussi celle où je signe mon premier contrat, à l'AS Cannes, donc forcément elle reste gravée car on finit deuxième aussi et si le club n'avait pas été rétrogradé administrativement, je pense que j'y serai resté plus longtemps.

Avoir joué au niveau National 2 représente une fierté pour toi ?

Oui bien sûr, surtout que je partais de loin, car avant de signe à Cannes je jouais en PHB, PHA ou encore en première division donc j'ai fait toutes les catégories les plus basses on va dire. C'est une fierté, et j'ai même pu en vivre toutes ces années donc c'est encore plus beau.

Actufoot • Delerue RC Grasse

Franck Delerue sous les couleurs du RC Pays de Grasse en National 2

Tu as également remporté la Coupe du Monde 2014 des pays non reconnus par la FIFA avec la Selecioun...

La Selecioun regroupait uniquement des joueurs nés à Nice et lors de notre première participation, on a terminé champion du monde en Suède. Et l'année d'après on finit vice-champion d'Europe.

Est-ce que cela fait partie de tes meilleurs souvenirs en tant que footballeur ?

Franchement oui, c'était une expérience unique, on ne s'attendait pas à y participer et que ça prenne autant d'ampleur, toute la ville était derrière nous. Les gens ont commencé à suivre petit à petit au fur et à mesure que l'on gagnait, on recevait même des messages sur les réseaux de gens qu'on ne connaissait pas et même voir des gens qui portaient notre maillot quand on est rentré à Nice, c'était magnifique. Je pense que c'est la plus belle de mes expériences hors club, représenter sa ville c'était magnifique.

L'année d'après, en 2015, tu termines meilleur buteur à l'Euro toujours avec la Selecioun, qu'est-ce que ça représente pour toi ?

C'est magnifique d'avoir fini meilleur buteur là-bas, il y a même eu des clubs étrangers qui ont commencé à s'intéresser à mon parcours, c'est une grande fierté.

A cette période, tu penses que tu jouais ton meilleur football ?

Non, en termes de niveau je pense que c'était il y a trois ans à Grasse quand je finis meilleur joueur de notre poule de N2. J'avais 30 ans, je pense que j'étais au top à tous les niveaux, grâce surtout à l'expérience, mais avec la Selecioun c'était particulier, j'ai toujours été particulièrement performant. J'ai beaucoup marqué et d'ailleurs je crois que j'en suis le meilleur buteur devant Malik Tchokounté donc c'est beau puisque lui a joué en Ligue 1 et en Ligue 2. C'est aussi le fait de représenter ma ville, comme on dit ici : "On n'est pas Français on est Niçois" donc c'était une grosse fierté, c'est différent que quand tu joues en club car là il y a toute une ville qui s'identifie à ton équipe.

Actufoot • Frank Delerue Selecioun

Franck Delerue célébrant un but sous le maillot de la Selecioun. (Crédit photo : Site officiel - OGC Nice)

Tu évolues désormais en R1, au VSJB, qu'est-ce que tu penses du niveau global de ce championnat ?

Moi ça m'a fait un choc, je m'attendais pas à ça. Déjà c'est un championnat très physique où il y a beaucoup de duels, et comme on dit que pour la N2 la poule du sud est la plus belle, je pense que c'est pareil pour la R1. Le niveau m'a surpris, même dans les autres équipes il y a pas mal de joueurs qui viennent de N2 comme moi et tout le monde peut battre tout le monde, on l'a vu ce week-end avec Mandelieu qui a battu Arles. Vraiment je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de niveau.

Parlons de ton rôle sur le terrain, pour t'avoir vu jouer, même si ton poste est attaquant de pointe, tu es plus dans la création et dans l'effort que dans la finition, c'est comme ça que tu le définirais ?

Tu as eu la bonne analyse ! Depuis que je joue au football je n'ai jamais des statistiques impressionnantes en termes de buts, je n'ai jamais beaucoup marqué dans une saison. Je suis quelqu'un qui joue beaucoup pour le collectif, qui fait beaucoup d'efforts, et avec Grasse j'ai toujours fini meilleur passeur de l'équipe par exemple. Pour moi c'est important de savoir faire jouer les autres, je ne suis pas un grand finisseur j'aime aller gratter des fautes ou fatiguer les défenses. En vieillissant, là le coach m'a utilisé plusieurs fois en tant que relayeur et j'ai pris plus de plaisir que devant. Tous les clubs que j'ai fait, je jouais à deux devant en poste de neuf et demi, c'est ce qui est le mieux pour moi et cette saison je jouais seul devant donc c'était difficile surtout qu'on affronte souvent des défenses à cinq et en plus je n'ai pas un gros gabarit. J'aime être face au jeu, c'était plus difficile cette année, mais là dans ce poste au final je me sens beaucoup mieux.

Beaucoup de joueurs reculent en effet avec l'âge, c'est l'expérience que te permet de pouvoir jouer à ce poste ?

Oui avec l'âge je réfléchis beaucoup plus, je ne peux plus faire les sprints que je faisais à l'époque, même si j'ai un bon cardio j'ai perdu clairement en vitesse. Donc je me suis adapté et l'expérience m'aide beaucoup à ce poste, ça me plait et franchement je me régale sur le terrain.

Je sais que j'ai souvent été un des joueurs les plus détestés dans le championnat de N2

Franck Delerue à propos de son rôle sur le terrain

Tu parles beaucoup sur le terrain, comment te décrirais-tu en te mettant dans la peau d'un adversaire ?

Je sais que j'ai souvent été un des joueurs les plus détestés dans le championnat de N2, après ce n'est jamais méchant, j'aime chambrer. C'est ma manière à moi de me mettre dans mon match, j'ai besoin de rigoler, même dans les préparations d'avant-match. Beaucoup d'adversaires ne m'aimaient pas mais une fois qu'ils ont joué avec moi ça a changé, par exemple Fabien Dao Castellana qui jouais avec moi à Grasse, quand on était adversaire il me détestait ! Donc souvent on me déteste, jusqu'à ce qu'on me connaisse réellement, les gens savent que j'aime rigoler et que je suis dans un bon délire. Je suis un gagnant, mais quand je viens sur un terrain de football c'est pour m'amuser aussi et ça augmente en vieillissant car on sent que la fin approche alors on veut savourer tous les moments.

Tu chambres beaucoup sur le terrain, mais tu es pareil aussi en dehors ?

Oui, sur le terrain il y a plus l'esprit de compétition, mais en dehors j'aime chambrer, j'aime clasher et puis en contrepartie j'aime qu'on me le fasse. J'ai déjà affronté des défenseurs avec qui je savais qu'on se détestait et au fond j'adorais ça et eux aussi, ça fait partie du foot.

Pour finir, si tu devais décrire, pour l'instant, la saison que vous réalisez avec le VSJB, que dirais-tu ?

Pour l'instant c'est une saison moyenne, on avait beaucoup d'attentes avec notre recrutement et malheureusement on a eu énormément de blessés, même le coach en parlait récemment, on n'a pas aligné deux fois la même équipe depuis le début de la saison. C'est déjà arrivé que l'on ne soit que onze séniors de disponible pour jouer le week-end, on a dû faire avec les U20. Donc il y a des circonstances mais la saison n'est pas finie, on voit qu'en fait on n'est pas si loin de Arles, ça va très vite. Il va y avoir des confrontations directes donc la saison peut se transformer rapidement passant de moyenne à très bonne. C'est le sprint final, chaque année il y a des surprises, on espère que ce sera nous.

Propos recueillis par Jules Gris

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