François, si vous devez donner une définition d’« Être président de Ligue »….

Humilité et présence au jour le jour auprès des salariés et des clubs. Être président de ligue, c’est être tourné vers les Districts et les clubs, les écouter, comprendre leurs problèmes et essayer d’apporter des solutions. Être président de Ligue, c’est être un soutien constant des présidents de clubs en aidant les bénévoles à l’aide des différents services de la LMF.

Qu’est-ce qui fait de vous LA bonne personne pour cette mission ?

J'aime les autres, j'aime les contacts et la discussion. Je veux me situer au centre du cercle, et pas au sommet de la pyramide. Je pense être la bonne personne puisque je suis un homme neuf, qui n’a pas été au cœur des dernières polémiques en ligue de Méditerranée ou au niveau fédéral. Accompagné d’hommes et de femmes de terrain, qui sont confrontés au quotidien aux problématiques des clubs, j’ai déjà pu diagnostiquer les maux et penser aux remèdes ! Bien évidemment, étant un homme de dialogue et de consensus, j’ouvrirai le comité directeur de la Ligue dès mon élection à d’anciens membres de la liste de Pierre Guibert, afin que toutes les bonnes volontés soient représentées et que tous les Districts puissent s’exprimer démocratiquement.

En trois mots, qu’est-ce que vous dites à un président de club pour le convaincre ?

La Ligue doit être au service des clubs et pas l'inverse.

Le président doit être disponible et à l'écoute.

Le président doit rencontrer les clubs tous les ans ; pas à la Ligue, mais en allant les voir sur le terrain, par secteur.

Concrètement au niveau sportif, qu’est-ce que vous allez apporter pour améliorer les compétitions régionales ?

Nous allons organiser des Etats généraux de l’ensemble des championnats dès le mois de décembre avec des membres des CD des 5 districts, des techniciens de clubs, des présidents et des cadres fédéraux ! Nous voulons notamment repenser le championnat U17R, où plus de la moitié de chacune des 2 poules est remise à la disposition des districts : ce qui est une aberration, et irresponsable pour les clubs ! Nous souhaitons revoir la formule du championnat U14 ! Repenser l’attrait du championnat U20. Et modifier le format actuel de la coupe de la ligue Méditerranée.

Aujourd’hui, nous avons des clubs qui préfèrent évoluer au niveau départemental pour éviter les déplacements coûteux en région. Qu’est-ce qui sera mis en place pour améliorer ce point et permettre à tous les clubs de district d’envisager sereinement une montée en région ?

La LMF ne peut pas tout financer, évidemment, mais il faut peut-être mutualiser les déplacements. Il faudrait regrouper le déplacement des clubs contre un même adversaire pour limiter les frais ; il est stupide que le même week-end, le club d'Air Bel se déplace à Gap en U15, mais reçoive le même adversaire en U16. Il faut systématiquement harmoniser afin de limiter les frais des clubs et agir en faveur des bonnes pratiques environnementales. Sur ce point comme sur tous les autres, le dialogue avec les clubs est indispensable pour recevoir leurs avis et modifier, le cas échéant, les moins bonnes pratiques.

Comment améliorer la compétitivité de certains championnats régionaux ?

Comme je l'ai indiqué juste avant, chacun doit donner son avis, nous ne voulons rien imposer, même si nous avons des idées.

Dans le même sens, quelle place souhaitez-vous donner au football féminin régional ? Comment améliorer sa compétitivité et son attraction ?

Je ne parle pas que du football féminin, mais de la place des femmes d'une façon générale dans le football puisque vous savez que dans 4 ans elles devront représenter 50% des effectifs de direction. Je pense depuis toujours que l'arrivée des femmes dans le sport est un facteur de non-violence, même si on connaît aussi des bagarres sur les terrains féminins... Nous devons développer des partenariats avec les écoles, et renforcer le rôle de la LMF sur les sujets liés à la féminisation, recruter une CTR du football féminin, recruter davantage de femmes bénévoles dans les commissions, mettre en avant le rôle des mamans, réfléchir à reconstruire les championnats féminins qui manquent d'attractivité et d'homogénéité et créer, en liaison avec la DTN, un Pôle Espoir féminin sur la Ligue.

Une discipline dont on parle peu également, c’est le Futsal. Est-ce qu’on peut rattraper le retard qu’on peut avoir sur d’autres régions ? Et en quoi cette discipline peut être complémentaire avec le football, notamment dans la formation des jeunes ?

Le Futsal aide dans la formation des jeunes joueurs car il permet de développer des qualités techniques, notamment du fait que le ballon ne rebondit pratiquement pas ; il faut néanmoins être vigilant dans la pratique de ce sport, car on demande de contrôler avec la semelle alors qu’au football c’est l’inverse ; il ne faut pas arrêter le ballon afin de ne pas perdre du temps. Pour développer le Futsal, il faut que la Ligue aide les clubs à rencontrer les municipalités afin qu’elles débloquent des créneaux dans les salles de sport ; cela ne peut se faire que si la LMF est aux côtés des clubs lors des rencontres avec les politiques.

Le sujet de la formation est important pour les clubs. Pour cela, elle doit aussi se faire avec des éducateurs formés, comment permettre la simplification des démarches, du processus ?

Ce sujet doit être traité en liaison avec les instances fédérales et la DTN. La LMF n'a pas la main sur les diplômes. Bien sûr, mon souhait est que chaque éducateur encadrant des équipes de jeunes puisse avoir un diplôme ou suivre une formation, gage de sécurité pour nos licencié(e)s.

Peut-on imaginer une décentralisation des formations régionales au niveau des districts ?

Oui bien sûr, l'ensemble de notre programme vise à rapprocher les Districts et la Ligue. Nous pouvons naturellement envisager une décentralisation des formations par secteur. D’une façon générale (et même pour les clubs), nous devons tenter de limiter au maximum les déplacements.

On parle souvent de violence dans le foot amateur, que peut-on mettre en place pour une meilleure sensibilisation des clubs sur ce fléau ?

La violence est un sujet très difficile. En 2012, dans mon programme à la FFF, je parlais déjà d'interdiction de supporters et d'arrêts des matchs et personne n'y croyait. Aujourd'hui, on y arrive. Il faut distinguer la violence sur le terrain contre laquelle nous avons des armes, de la violence dans les tribunes et surtout en dehors des terrains, où les présidents des clubs sont totalement démunis. Je pense que la question doit être traitée par du dialogue et des sanctions, la généralisation du carton blanc à l'ensemble de la Ligue, la vidéo pour les arbitres sur certains matchs, une « licence parent » parce qu'on se rend compte que la violence vient aussi du comportement de certains parents, et enfin l'engagement personnel du président de la Ligue qui doit se rendre sur les terrains afin de faire passer des messages.

Un fléau qui ne touche pas que les joueurs sur le terrain, on a l’impression d’avoir une augmentation des problèmes en tribune (comme le weekend passé entre le Rove et l’OM en U19 Nationaux), comment travailler avec les clubs pour mieux gérer ce public de plus en plus imprévisible ?

Je ne serais pas crédible si je vous répondais que tous les problèmes seront solutionnés avec notre nouvelle gouvernance. Je pense qu'il faut organiser des Etats Généraux sur le sujet, avec non seulement les institutions du football et les institutions politiques, mais également les différents fauteurs de troubles. Il y a des codes de la jeunesse que ma génération ne comprend pas forcément, et que nous devons arriver à décrypter.

En quoi les Districts sont un rouage essentiel dans le bon fonctionnement d’une Ligue ?

Un des points clés de mon programme concerne l'importance des Districts, qui doivent avoir toute leur part dans les décisions prises par la Ligue. C’est fondamental de fonctionner ensemble, et pas les uns contre les autres, comme c’est le cas dans l’actuelle mandature.

Comment chercher à améliorer les liens entre les Districts et la Ligue ?

En les faisant participer aux décisions du comité de direction. Nous élargirons le Comité de Direction afin que les Districts y aient plus de poids.

Pour finir, comment voyez-vous la Ligue dans 4 ans ?

La LMF doit changer. C’est le moment de bien voter ! Il faut arrêter de présenter et d’exécuter des budgets en déficit en pompant sur les réserves, comme c’est le cas depuis 6 ans. Toutes les économies réalisées sous la présidence de M. Porcu sont en train d’être volatilisées. J'espère que nous pourrons éviter de construire le Campus pharaonique voulu par l'équipe actuelle, qui va coûter environ 40 millions d'euros, sans compter les frais de fonctionnement, et qui risque d'obérer les finances des Districts et des clubs pendant des dizaines d'années. J'espère également que nous construirons à la place un centre technique beaucoup plus modeste et fonctionnel, qui répondra aux vœux des intervenants du football.