Arrivé à Chambly en 2011, celui qui a commencé le football en U9 à Noailles, avait alors comme modèle Iker Casillas, l’icône espagnol : « c'est l'un des meilleurs gardiens de l’histoire par tous les trophées qu’il a gagnés. Il avait également beaucoup de charisme et dégageait énormément de sérénité, de calme. » Ensuite, Gabriel Michel est passé par le pôle espoir de Liévin (Hauts-de-France) pendant 2 ans (U14 à U15). Le gardien de but est un poste à part, un athlète mais pas seulement, il doit aussi donner de la voix, ce que fait naturellement Gabriel qui « communique beaucoup sur le terrain pour rester très concentré, pour aider mes coéquipiers et les encourager. »

Les mains et les pieds

Dans un match de football, seul compte le résultat mais on se rappelle plus facilement du petit pont de l’attaquant, de la passe décisive du milieu de terrain... et le gardien alors ? Il peut être amené à ne rien faire du tout selon la physionomie du match, mais il reste essentiel dans une équipe car la vision de derrière est très utile « pour replacer un coéquipier et éviter une situation dangereuse » se souvient Gabriel en faisant référence à un reportage avec Mandanda.

Aujourd’hui le poste de gardien ne consiste pas seulement à conserver ses buts inviolés mais la tendance actuelle est de savoir relancer proprement, le dernier rempart marseillais l’a appris à ses dépens avec l’arrivée de Pau Lopez. Et oui, « le jeu au pied devient encore plus important maintenant », chose que Gabriel a bien compris car « c’est le football qui évolue de façon générale. »

Addict à Prison Break

Rien n’est écrit à l’avance dans le football, et malgré une avant-saison de qualité (1 victoire, 1 match nul) et la période Covid, il faut constamment se remettre en question, c’est le propre des champions. Dans un championnat U19 Nationaux relevé, le début de saison a été compliqué pour Chambly, mais la vérité du terrain paie toujours, un jour où l’autre. Et, si pour un gardien de but, on a tendance à regarder les buts encaissés (17 pour Chambly après 11 journées), Gabriel a porté son équipe sur les dernières rencontres. Décisif. Le portier s'autorise même un parallèle avec la série culte Prison Break (2005), dont il est fan, voire addict. Quelque part, selon lui, il a voulu s’évader de cette dernière place de championnat en poussant ses coéquipiers à relever la tête.

Le déclic camblysien ne date pas de dimanche dernier car l’équipe restait sur une série de deux matchs sans défaites, et surtout deux matchs sans prendre de but. « Il fallait continuer sur cette lancée » face à Feignies Aulnoye FC (2-1). L’appétit vient en mangeant comme on dit car le portier retient la victoire mais surtout « le but encaissé dans les dernières minutes qui nous prive d’un troisième match d’affilée sans prendre de but ». Plus on monte de niveau, plus les détails font la différence et pour Gabriel, son équipe « a su marquer pendant les temps forts et être solides dans les temps faibles ».

Un objectif : le groupe professionnel

Plaisir partagé par le coach camblysien pour qui il s'agissait d'une « victoire méritée » face à un concurrent direct. Le tout avec un groupe qui a beaucoup changé et dont « l’objectif reste le maintien », rappelle Gabriel. Le championnat est long, mais Chambly est sur la bonne voie. L’avenir nous dira si cette série aura servi à quelque chose mais une chose est sûre, Gabriel va s’employer à rester efficace pour « essayer d’intégrer le groupe professionnel le plus rapidement possible », chose qu’il a déjà connu les derniers mois de la saison dernière.

Propos recueillis par Farid Rouas