Gravement blessé avec la JSC Bellevue lors de la 3eme journée de R1, Gamil
Abdourazakou (19 ans) a signé un contrat professionnel en Hongrie !
Entretien avec le jeune milieu de terrain formé à l'Etoile du Cens puis au
FC Nantes.Après une première licence à l’Etoile du Cens, Gamil Abdourazakou, va
poursuivre sa formation au FC Nantes avant de rejoindre Laval et la JSC
Bellevue. Gravement blessé avec son club lors de la 3eme journée du
championnat face au TVEC 85 en octobre dernier. Remis sur pieds depuis, le
voilà qui signe son premier contrat professionnel en D2 Hongroise au
Szentlorinc SE.Gamil, pour ceux qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous retracer votre
parcours ?Alors j’ai commencé à l’Etoile de Cens de mes 6 à 10 ans où j’ai pu côtoyer
Imran Louza avant qu’on soit repéré par le FC Nantes même s’il a rejoint
les Canaris avant moi. Il faut savoir que c’est mon grand frère qui m’a
poussé à jouer au football car je n’y prenais pas forcément goût à mes
débuts. Boubacar Baldé, le coach de mes débuts, a contribué à me faire
prendre conscience de certaines choses et notamment par son discours.
Aujourd’hui, c’est comme un grand frère et il m’aide ou me conseille. Mais
à l’époque, ce que j’ai apprécié, c’était le fait qu’il nous considère
comme des joueurs et qu’il nous parle comme des adultes. C’est aussi lui
qui m’a mis dans les bonnes conditions au moment ou j’ai été repéré par
Nantes !Vous intégrez donc le prestigieux centre de formation…Ils étaient intéressés et ont continué de m’observer à plusieurs reprises.
Mais quand on m’a dit ça, je ne réalisais pas du tout. Je ne me suis
jamais dis que je voulais signer professionnel un jour mais je sentais que
c’était une nouvelle étape. Puis vient le jour, je me rappelle c’était un
mercredi, où mon coach m’annonce que je dois aller m’entraîner directement
à Nantes. J’ai donc intégré le centre de formation en U11 avant de passer
les tests pour l’entrée au Pôle Espoirs. A l’époque, je partageais ma
chambre avec Abdoulaye Dabo, qui joue aujourd’hui pour la Juventus. J’ai
signé mon contrat aspirant à 15 ans avant d’arriver jusqu’en U19 Nations…Pourquoi avez-vous quitté le FC Nantes ?Durant ma deuxième année de contrat au FCN, à partir de la mi-saison, j’ai
connu une période très difficile et j’ai compris que le foot ça allait vite
dans les deux sens ! Contrairement à ce qu’on peut croire, ça ne se passe
pas toujours comme on veut. Il y a une grosse partie mentale au-delà du
terrain. Lors de mon départ, je n’ai jamais eu de réponse à mes questions
mais du jour au lendemain, tout peut s’arrêter.Laval se présente alors à vous…Oui car à la fin de mon contrat en juin, juillet dernier, je n’avais pas de
club et je m’entrainais avec un préparateur physique. J’ai par la suite
signé à Laval en tant que joueur de la réserve mais je pouvais également
évoluer avec les U19. Mon aventure là-bas ne s’est pas très bien déroulée,
je n’avais pas joué depuis plusieurs mois et j’étais sans doute en manque
de rythme. Je suis donc rentré à Nantes et c’est la que j’ai pris contact
avec la JSC Bellevue.Vous aviez des contacts au club ?Oui, avec Loutfi, on se connaissait un peu, il y a aussi des joueurs avec
qui j’ai joué à Nantes ou que j’ai pu croisé. C’est un groupe qui s’entend
bien, ils ont de très bonnes installations mais la seule différence, c’est
que ce soit un club de quartier. Il n y a pas marqué « centre de
formation » mais c’est un club qui vit par les jeunes. En tout cas, j’ai
peut-être fait peu de temps à Bellevue mais c’est comme une famille.Une grave blessure lors de la 3e journée qui aurait pu être dramatique…Les seuls souvenirs que je garde de cette journée sont très flous. Je me
rappelle avoir pris la voiture de ma mère pour aller au match, après on m’a
raconté. En arrivant face au gardien, je courrais tête baissée et j’ai reçu
un coup qui m’a mis complètement KO. Tout le monde m’a dit qu’il y avait
penalty mais j’étais complètement déconnecté à ce moment-là. C’était la
panique autour de moi jusqu’à ce que les pompiers arrivent avant que je
sois transféré à l’hôpital. Après plusieurs scanners et quelques heures de
repos, j’ai pu rentrer chez moi. Par contre, j’ai mis plusieurs semaines à
me remettre sur pieds. Le moindre geste me fatiguait. J’ai du arrêter le
foot pendant deux mois et ce qui m’a permis de tenir, c’est ma famille. Ils
ont vraiment été ma force !Vous êtes aujourd’hui sur pieds. La preuve ? La signature de votre premier
contrat pro !Oui, je suis arrivé en Hongrie il y a peu. J’étais revenu à Bellevue pour
retrouver du temps de jeu mais je savais que je partirais à court terme. Le
challenge proposé par Loutfi m’avait séduit mais la saison est très
compliquée à cause de la Covid. Mon agent m’a alors proposé, en janvier, de
venir signer un contrat en Hongrie.Ca n’a pas été trop compliqué avec les restrictions sanitaires ?On ne peut pas entrer ici sans raison valable, personne ne vient en
vacances en ce moment. D’ailleurs, quand je suis arrivé, je suis resté
bloqué pendant une heure à l’aéroport avant de pouvoir retrouver le
directeur sportif et mon agent. Je suis parti le 11 janvier et tout s’est
très vit enchainé depuis. Le championnat a repris le 31 janvier mais je
n’ai pu disputer que deux matches amicaux dans l’attente de ma licence. Je
viens de la récupérer et je vais définitivement pouvoir intégrer le groupe.La Hongrie, ce n’est pas une destination commune ! Comment s’est passée
votre adaptation ?Par rapport aux clubs européens qu’on connaît, les installations ne sont
pas les mêmes. De plus, les terrains doivent être entretenus tout le temps
parce qu’il fait super froid ! Il n y d’ailleurs pas beaucoup d’étrangers,
je ne joue qu’avec des hongrois dans l’équipe. Plusieurs ont des origines
mais ils ont tous les papiers locaux. On communique en anglais parce que le
hongrois, c’est pas si simple (rires) ! Il y a des petits mots à force de
les entendre mais bon… L’aventure peut commencer !