Il y a un an jour pour jour nous quittait Gérard Houllier à l’âge de 73 ans. Avec sa disparition, relative à d’importants problèmes cardiaques, le football français perdait l’un de ses plus illustres entraîneurs. Un de plus en cette funeste année 2020 qui avait vu partir Michel Hidalgo, Robert Herbin ou encore Alex Dupont avant lui. Né le 3 septembre 1947 à Thérouanne (Pas-de-Calais), Gérard Houllier n’était pourtant pas prédestiné à une telle carrière. Après un modeste parcours de joueur amateur, celui qui exerçait le métier de professeur d’anglais a débuté comme entraîneur au Touquet, puis à Noeux-les-Mines avec qui il a découvert la Deuxième Division.

Le premier titre du PSG

Passé au RC Lens en 1982, il commence à se faire un nom dans le football professionnel, notamment en qualifiant les Sang et Or pour la Coupe de l’UEFA. Seulement âgé de 38 ans, il prend les commandes du Paris Saint-Germain en 1985 et parvient à être sacré champion de France dès sa première saison dans la Capitale ! En offrant son tout premier titre au PSG, Gérard Houllier entre pour toujours dans l’histoire du club. Il le quitte cependant en 1988 et devient alors adjoint de Michel Platini, tout jeune sélectionneur de l’Équipe de France. Si les Bleus ratent la qualification pour la Coupe du Monde italienne en 1990, ils remportent tous leurs matchs lors des éliminatoires de l’Euro 2012 organisé en Suède. Parmi les favoris, la France rate sa compétition et Platini claque la porte pour entrer au comité d’organisation de la Coupe du Monde 1998.

France - Bulgarie, la déchirure

Gérard Houllier lui succède donc à la tête des Bleus, mais va y connaître la plus grande déception de sa carrière en ne parvenant pas à qualifier l’équipe pour la Coupe du Monde 1994, après deux défaites incroyables au Parc contre Israël et la Bulgarie. Marqué par cet échec retentissant, il passe la main à Aimé Jacquet, mais demeure tout de même dans le giron fédéral en devant Directeur Technique National jusqu’en 1998. Après avoir notamment obtenu le titre de champion d’Europe U18 en 1996 avec la génération 1977, dont Thierry Henry, David Trezeguet ou encore William Gallas sont les leaders, il s’engage avec les Reds de Liverpool.

You’ll never walk alone

Il y lance un certain Steven Gerard, future légende du club et du football anglais, mais y réalise une saison 2000-2001 exceptionnelle en remportant cinq titres (Coupe UEFA, FA Cup, League Cup, Charity Shield et Supercoupe d’Europe) ! Il paie cependant ce succès au prix fort, en subissant une première opération de l’aorte cette même année, après avoir subi un malaise en plein match et avoir été sauvé de justesse par les secours. Démis de ses fonction en 2004, Gérard Houllier rebondit en France un an plus tard en prenant la direction d’un OL alors dominateur du football hexagonal.

OL, Red Bull, OL…

Il y remporte deux titres en 2006 et 2007 avant de prendre du recul. Et bien qu’il rempile du côté d’Aston Villa en 2010-2011, Gérard Houllier doit se raviser, la profession de coach étant devenue trop dangereuse pour son coeur. S’il s’éloigne du terrain, il reste un acteur important du football, en contribuant notamment à structurer le projet Red Bull à Salzbourg, Leipzig et New-York jusqu’en 2016. Devenu par la suite conseiller de Jean-Michel Aulas à l’OL, il y officie jusqu’à son décès le 14 décembre 2020 après avoir subi une nouvelle opération de l’aorte trois semaines plus tôt. Avec sa disparition, l’OL perd un maillon important de sa chaine de décision. Jean-Louis Garcia le confiera plus tard, la perte de Gérard Houllier a largement influencé sa fin de parcours chaotique sur le banc lyonnais. Un an plus tard, le vide n’a d’ailleurs pas été comblé au sein de l’institution OL et le souvenir du « Professeur » est toujours bien présent dans la mémoire du football français.