2 février | 10h30
Grégory Tafforeau : « Le beau jeu c’est une chose, l’efficacité c’en est une autre »
Après avoir remporté ses six premiers matches en poule E de R3, l’AS Hellemmes, désormais 2e, vient d’essuyer deux défaites de rang. Grégory Tafforeau, le coach hellemmois, analyse ces échecs et fixe ses objectifs pour la suite de la saison. Photo : ASH
Comment expliquez-vous ces deux échecs consécutifs ?
Nous avons perdu le match à La Madeleine (échec 2-0) parce qu’on l’a joué un peu comme une finale alors que c’était une rencontre comme les autres. Nous avons été un peu trop pris par l’enjeu. Je l’avais présenté comme un virage important car cela nous aurait permis de creuser un bel écart avec eux. J’avais aussi dit dans mon discours qu’en cas de défaite ou de nul, cela ne remettait rien en cause, que ça ne changeait pas le début de saison et que l’on restait dans les objectifs. Nous visons toujours la montée. Nous avons été surclassés dans l’engagement et dans la réussite. À Cambrai (défaite 3-1), c’était complètement différent. Là, nous étions privés de 4 joueurs qui ont eu la Covid-19. J’ai dû faire appel à des membres de l’équipe séniors B. Tout n’explique par notre échec mais nous avons été en grande difficulté en matière d’effectif. Ce sont deux motifs différents. Nous ne pouvons pas parler de coups d’arrêt mais c’est embêtant. C’est compliqué d’être invaincu en championnat. Ce qui est intéressant, c’est de savoir quand tu perds, comment tu vas rebondir ensuite. J’attends mon groupe à ce niveau-là même si l’échec à Cambrai, c’était un peu spécial. Je compte beaucoup sur notre prochain match contre Lille Moulins Carrel (7e). Ce sera compliqué et l’enjeu sera tout aussi important car derrière nous, nos adversaires gagnent aussi à l’image d’Hordain. Nous allons repartir vers un nouveau championnat.
Quel a été l’impact psychologique de ces défaites sur le moral de votre groupe ?
Je l’ai senti marqué après la défaite contre le FC La Madeleine. Nous avions formulé beaucoup d’espoirs sur un résultat positif. Très vite, on en a reparlé et on a montré du doigt les points négatifs. J’ai été rassuré de tous les entendre. Il a fallu très vite dédramatiser, en reprenant beaucoup de jeux et en repartant de l’avant. On dit souvent que les grandes équipes ne perdent pas de suite. C’est la preuve que nous n’en sommes pas encore une dans ce championnat et qu’il va falloir travailler ! Notre poule est très difficile. Ça ne parle pas forcément foot tous les week-ends. C’est plus du duel et de l’engagement. Il faut donc pouvoir répondre à ces défis et prouver que nous sommes une formation qui sait jouer. J’ai aussi des garçons qui ont envie de prouver que c’était deux erreurs et qu’ils sont prêts à ne pas reproduire les mêmes défaillances.
Qu’attendez-vous de vos joueurs lors du prochain match de championnat ?
J’attends plus de discipline. Ce qui peut nous mettre en danger, c’est donc notre côté joueur. J’insiste beaucoup sur l’équilibre de l’équipe. Le plus souvent, lorsque l’on est en difficulté, c’est quand on perd les ballons dans des zones où justement on est un peu trop joueur. Il faut donc progresser ou encore être plus lucide. Il faut que l’on ait un jeu moins risqué. Le beau jeu c’est une chose, l’efficacité c’en est une autre ! En matière d’effectif, les « Covid » vont être réintégrés. Ils viennent de connaitre une période où ils n’ont pas joué. Je discuterai avec eux pour savoir s’ils ont parfaitement récupéré. Malheureusement, certaines personnes mettent un peu de temps pour revenir dans le bain. Nous verrons bien. Nous allons avoir aussi des matches de coupe. Nous allons donc enchainer les rencontres au lieu de connaitre des périodes où il y a des trous les week-ends. C’est toujours embêtant. Nous devrions donc pouvoir compter sur un groupe plus complet qu’il y a quelques jours.
Grégory Tafforeau et le groupe de l'AS Hellemmes à l'entrainement
Photo : ASH
Est-ce que votre passé de joueur de très haut-niveau peut vous servir dans ces moments d’incertitudes ?
Quand je jouais à Caen (de 1998 à 2001 puis de 2009 à 2011), nous avions toujours des moments délicats au moment de la reprise en janvier et février. C’était des mois compliqués où nous perdions beaucoup de points. Cela c’est souvent renouvelé les saisons suivantes. Je trouvais à chaque fois que la trêve n’arrivait pas forcément au bon moment. J’espérais que cela n’allait pas casser la dynamique. Concernant Hellemmes, les craintes se sont confirmées à travers ces deux défaites. Il reste heureusement encore beaucoup de journées à disputer. Ce qui m’intéresse, c’est la suite. Il ne faut pas ressasser et surtout passer vite à autre chose. Ce n’est pas autant un début de saison qui est raté. Bien au contraire !. Il faut rester positif.
Depuis l’intersaison hivernale, l’effectif hellemmois a-t-il été bouleversé ?
Il n’y pas eu beaucoup de départs. J’ai dû me séparer de quelques joueurs qui étaient, selon moi, arrivés en fin de cycle ou alors qui n’étaient pas au niveau. Nous avions beaucoup discuté. Nous avons aussi perdu un élément important. Il s’agit de Ridge Munua, un défenseur central parti en région parisienne. Il était très grand et très bon de la tête. Il pouvait donc nous marquer des buts. De façon générale, le groupe a peu évolué. En matière d’arrivées, j’ai rajeuni l’équipe. J’ai un mélange de très jeunes et de très anciens. Glodie Kisoka, latéral gauche, a 18 ans. C’est notre cadet. Faysal Bendaoud, ex-wasquehalien, a quant à lui 43 ans. C’est l’ainé du groupe. L’équilibre est donc très intéressant.
Quelles sont les perspectives globales de l’AS Hellemmes ?
Sur le plan sportif, il y a de la qualité. Nous arrivons à 420 licenciés. Nous sommes au cœur de la métropole lilloise. Toute catégorie confondue, les joueurs viennent d’un peu partout. Nous avons cet avantage là car, le plus souvent, ce sont les gens qui nous sollicitent. À titre personnel, j’aimerais que le club travaille un peu plus sur l’identité. Il faudrait réfléchir à des solutions pour pouvoir les fidéliser. Une politique sportive permettrait de former des jeunes que l’on retrouverait plus tard chez les séniors. Nous manquons aussi de structures et d’entraîneurs diplômés. Notre complexe sportif fait beaucoup d’envieux. Nous envisageons de nous doter d’un nouveau terrain synthétique à la place d’un terrain d’honneur en herbe qui ne sert à rien durant la saison. En tout, nous tournons sur un terrain synthétique plus un petit à 7. Celui-ci nous est utile parfois lorsque l’on est en difficultés sur certains créneaux. Nous commençons aussi à développer une section féminine. L’idée, c’est de ne pas partir dans tous les sens mais de placer plus de gens compétents au sein de la structure. Il faudrait aussi que l’on progresse en termes de communication. Nous avons la chance d’être soutenu par la mairie. Des membres du conseil municipal nous suivent même en déplacement. De leur côté, ils attendent de notre part que l’on soit mieux structuré et organisé.
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