18 décembre | 17h30
Guillaume Norbert (Racing CFF) : « Nous ne nous sommes jamais cachés »
Leader de la N3 IDF, le Racing est dans une forme époustouflante (8 matches sans défaite). Capitaine de ce navire qui vogue vers l’horizon N2, le coach Guillaume Norbert nous a accordé un interview. L’occasion de revenir sur cette première partie de saison mais aussi sur les ambitions des Ciel et Blanc. (Crédit Photo : J. Gleeson)
Leader du championnat, invaincu depuis huit rencontres, cela se passe plutôt bien pour votre Racing. On pourrait même penser que cette trêve hivernale arrive au mauvais moment. Comment analysez-vous cette première partie de saison des vôtres ?
Le bilan est effectivement positif. Après un début de saison compliqué avec ces 2 défaites en début de championnat, nous nous sommes repris. Je reste cependant vigilant, vous savez comme moi que dans le football la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain. Ce que je retiens de ce début de championnat c'est la confirmation que ce championnat de N3 IDF est décidément très relevé. Cette poule est composée d’équipes particulièrement armées sur le plan technique et athlétique. Chaque match à son scénario. Beaucoup de facteurs que l’on ne maîtrise pas se mettent en place au coup de sifflet et suivent une logique qu’il est parfois difficile de contrarier. Il faut tâcher d’avoir une lecture de l’instant qui permette autant que possible de corriger ce qui n’avait pas été envisagé. Si je devais retenir l’élément constant qui a permis à mon équipe de se sortir de situations parfois compliquées, ce serait sa force mentale.
Avec le recul, comprenez-vous ce qui n'a pas marché durant les deux premiers matches, et qu'avez-vous fait pour y remédier ?
Il y a plusieurs facteurs mais le principal a certainement été l'hécatombe de blessés dans le secteur défensif au même moment. Malgré ces aléas, il y avait sans doute la place pour mieux faire. Être plus efficace, c'est parfois être moins joueur, faire le geste sûr, ne pas prendre de risques inutiles. Nous avons beaucoup parlé de cet aspect pour le corriger, cela a incontestablement aidé, mais la détermination, la force mentale, la cohésion dont l'ensemble du groupe a fait preuve, c'est surtout cela qui nous a permis de rebondir après ces 2 premiers matchs ratés.

Les Racingmen restent sur une impressionnante série de 8 rencontres sans défaite et sont également la meilleure attaque de N3
Avec un tel bilan, vous ne pouvez pas vous cacher, la montée est bel et bien plus que jamais en point de mire ?
Nous ne nous sommes jamais cachés. Évidemment que l'objectif est la montée, comme c’est l'objectif d'autres équipes de la poule. Nous savons à quel point c'est difficile. Comme je l’ai déjà dit, la route est longue.
Que répondez-vous aux autres équipes qui vous mettent hors du lot dès qu'on demande un favori pour l'accession en N2, en mettant en avant votre budget et vos moyens ?
Là encore nous ne nous cachons pas. Depuis son arrivée à la tête du club, le président essaie de réunir les conditions pour redorer le blason de ce club emblématique qu'est le Racing. C'est un projet global qui part de l'école de foot, qui passe par la formation et qui a pour figure de proue l'équipe fanion qui évolue en N3. Les moyens sont mis pour structurer le club et pour avoir une équipe première compétitive. Mais il n'y a pas de garantie. Seule la vérité du terrain compte.
Le Racing à sa propre histoire, sa propre identité. Le passé lointain a été glorieux, le passé proche plus douloureux et nous travaillons aujourd'hui pour que le futur soit le plus beau possible.
Guillaume Norbert, coach de la N3 d'un Racing CFF plus ambitieux que jamais
Vous étiez premier l'année dernière au moment de l'arrêt, n'est-ce pas trop frustrant de refaire une saison en N3 ? Surtout quand on voit le parcours des deux derniers à avoir accédé à la N2, Versailles et le Paris 13 Atletico ...
L'arrêt de la compétition la saison dernière a été difficile à digérer. Nous aurions évidemment aimé pouvoir poursuivre ce championnat que nous avions bien entamé. Pour ce qui est de Versailles et de Paris 13 Atletico, qui font une première partie de championnat en N2 remarquable, cela montre le niveau des clubs parisiens et à quel point la refonte des championnats avec la CFA2 qui est devenue un N3 Régional est pénalisante pour les clubs franciliens. Je ne pense pas me tromper en affirmant que la poule N3 parisienne est sans doute la plus relevée de toutes les poules N3. Et seul le premier monte ! C'est un frein certain pour nombre d'équipes parisiennes d'accéder à l'échelon supérieur. Des bruits de couloir laissent entendre que cela pourrait changer, je l'espère sincèrement.
Pour en revenir au jeu, cette saison vous pratiquez une fois de plus un football offensif en étant à nouveau meilleure attaque de la poule. Cette caractéristique de votre équipe est-elle quelque chose qui vous tient particulièrement à cœur ?
À titre personnel j'aime le football qui va de l’avant, c'est le principe que je m’efforce de mettre en place. Mais ce postulat du jeu offensif n'est possible qu'avec une assise défensive forte. C'est d'ailleurs ce qui nous a fait défaut en début de saison et que nous avons su corriger.
Quand on s'était parlé l'année dernière, vous aviez mentionné l'influence de Georges Eo dans votre manière de coacher. Un jeu à la nantaise chez les Ciel et Blanc, c'est possible ?
Vous m'aviez demandé si des entraîneurs au cours de ma carrière m'avaient marqué et j'en avais cité certains et notamment Georges Eo pour son côté humain, sa bienveillance. Pour ce qui est du jeu à la nantaise, c’est l’identité du FC Nantes. Le Racing à sa propre histoire, sa propre identité. Le passé lointain a été glorieux, le passé proche plus douloureux et nous travaillons aujourd'hui pour que le futur soit le plus beau possible.
La vérité qui prévaut est celle du terrain et de l'engagement qu'on y met.
Guillaume Norbert, coach du Racing CFF
Pouvez-vous nous dire un mot sur votre attaquant, Balamine Savane, actuellement meilleur buteur du championnat ?
Bala doit sa réussite à son travail et aux sacrifices qu’il fait pour parvenir aux objectifs. C'est un garçon toujours positif, appliqué, volontaire, déterminé. Il sait aussi ce qu’il doit à ses partenaires et au travail collectif réalisé. C’est une somme de courage, d’abnégation de tout un groupe, qui est valorisée par le joueur à la finition.
Petit caillou dans cette très belle première partie de saison, comment analysez-vous cet échec en Coupe de France ?
Cela a été une déception. Nous avions à cœur de faire un beau parcours en coupe de France. Le regret ce n'est pas l'élimination contre une valeureuse équipe de Neuilly, non le regret c'est de ne pas avoir mis la même intensité, le même engagement que nous mettons chaque semaine en championnat. Et ce constat est vrai sur l'ensemble des matchs de Coupe de France que nous avons joués. Je pense qu’inconsciemment, malgré les avertissements de ne pas tomber dans ce piège, il y a cette tentation de penser que parce que nous rencontrons une équipe de niveau inférieur, la qualification va venir naturellement. Le foot ce n’est pas ça. Le jeu se moque de savoir dans quelle division les équipes évoluent. La vérité qui prévaut est celle du terrain et de l'engagement qu'on y met. C'est une déception, mais en même temps une leçon qui impose l'humilité et le respect de l’adversaire, peu importe son niveau.
Le mercato d'été à été une franche réussite, y aura t-il quelques ajustements de plus cet hiver ?
C'est possible.
Beaucoup d'entraîneurs mettent en avant le changement de physionomie du championnat de N3 IDF. Moins physique, plus technique. En tant que coach, comment faites-vous pour vous adapter ?
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec cette analyse. S’il est vrai que le niveau technique est meilleur chaque saison, l'aspect particulièrement athlétique des équipes parisiennes reste une des caractéristiques dominantes. Chaque match est un combat. Nous sommes bien placés pour le savoir.

La réussite du Racing est le résultat d'un travail collectif de tout un club, à commencer par celui du staff élargi de la N3
Bien que vous ne les ayez pas encore affrontés, pouvez-vous me dire un mot sur votre dauphin, le CS Brétigny ?
C'est une équipe avec qui il va falloir compter. Elle fait un très beau parcours et son classement est mérité. Le dernier match contre le PSG en est l'illustration.
Le club n'a pas d'équipe jeunes au niveau national, est-ce là le prochain objectif pour faire passer un nouveau cap au Racing et l'accompagner vers de nouveau sommets ?
Ce n'est pas le prochain objectif, c'est l'un des objectifs principaux du club. Je vous parlais un peu plus tôt du projet global que nous nous efforçons de mettre en place au Racing. C'est pourquoi avec le président nous avons fait venir Franck Le Goff, qui en tant que directeur sportif fait un travail remarquable à la formation, notamment dans l'accompagnement des éducateurs. Il faut souligner également le bon travail de nos entraîneurs, Baila chez les U18 R1 et Driss chez les U16R1, qui se battent chaque weekend pour atteindre cet objectif de retrouver des U17 et U19 nationaux.
C'est la période des fêtes, que peut-on vous souhaiter Guillaume Norbert ?
Vous pouvez me souhaiter ce que je souhaite à tous, d'abord une bonne santé, de se ressourcer en famille, entre amis, pour être en mesure d’attaquer 2022 dans les meilleures conditions.
Propos recueillis par Reynald Trunsard
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