Après Vincent Nolorgues hier, c'est au tour de Guy Glaria, tête de liste
"Avec vous, proches de vous", de nous présenter son programme pour la Ligue
du Football Amateur et son équipe. Entretien réalisé hier avec le président
délégué du District du Gers.
Guy Glaria, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Le football et moi c’est une très longue histoire. Joueur de foot à 11,
entraîneur en DH (R1) du Football de Fleurance pendant 20 ans, je suis
ensuite devenu dirigeant et président du club d’Auch Football. Membre du
comité directeur du district du Gers puis président sur la dernière
mandature et membre du comité directeur de la Ligue Occitanie. Une
cinquantaine d’années passées dans le milieu du foot dans toutes les
responsabilités. Au plan professionnel, une quarantaine d’années dans la
banque au Crédit Agricole, au contact des clients (manager, responsable
d’équipe, directeur d’agence).
Pourquoi avez-vous choisi de vous présenter en tête de liste à ces
élections de la LFA ?
Lors de rencontres autour du football, nous étions quelques uns à partager
des convictions sur le fait que la politique menée sur les territoires ne
nous correspondait pas. La verticalité de la politique menée par la LFA et
son Bureau Exécutif ne correspondait pas au monde associatif, des
bénévoles. On s’est posé la question de se présenter et on a choisi de
monter la liste. Pourquoi moi en tête de liste ? Parce que mes colistiers
avaient des responsabilités dans des districts. Moi, j’avais déjà annoncé
lors du début de ma mandature que je ne ferai qu’un mandat dans la
présidence. Je suis toujours au district du Gers comme président délégué
mais comme je n’allais pas briguer de réélection, on a décidé que c’est moi
qui mènerai la liste. Et donc on a créé notre propre mouvement et on a
agrégé les différentes composantes de notre liste dans les semaines qui ont
suivi.
Quels sont les axes principaux qui seront développés durant votre mandat de
quatre ans si vous êtes élus ?
Nous, on veut bâtir le football « avec vous et proches de vous ». On veut un football qui ressemble à tout le monde et qui rassemble. Que
le football qui va être décidé par la politique fédérale et par le BELFA
soit issu des territoires. On va au devant des territoires, c’est un
engagement fort. En rencontrant tous les présidents de Ligues et de
Districts, on échange avec eux, ils nous expliquent quelles sont les
spécificités de leur territoire et quel est l’avenir qu’ils imaginent du
football dans leur région ou leur département. En fonction de ça, de la
cohérence des politiques menées et de l’objectif poursuivi, on
contractualise avec eux à la fois des visions à moyen terme (sur le mandat)
et on adapte les politiques fédérales à ces attentes là. On ne met pas les
mêmes contraintes sur chaque territoire, on adapte et on part du terrain.
Une fois qu’on a tout ça, on va défendre cette politique là, et je suis
convaincu que le Comex l’entendra, puisqu’elle sera issue des territoires,
et la mettra en application.
« Il y a trop de lourdeurs administratives, il faut alléger toutes les
procédures, c’est indispensable. »Guy Glaria
Dans votre programme, vous parlez de « donner plus de liberté d’actions aux Ligues et aux Districts ». En quoi cela consisterait-il concrètement ?
Cela consiste déjà en le fait que le Comité Exécutif de la FFF délègue la
gestion du foot amateur à la LFA. Mais bien sûr comme on n’a aucune
indépendance financière ni juridique, on est dépendant des sommes allouées
pour le football amateur. Une fois que l’enveloppe a été déterminée, il y a
ensuite la déclinaison qu’il appartient de faire pour les politiques du
monde amateur. Par exemple, pour le Fonds d’Aide au Football Amateur
(FAFA), une enveloppe est attribuée par Ligue, après une péréquation de
répartition faite au niveau du BELFA. Cet argent est dans les Ligues et, à
partir de là, il convient de recevoir les dossiers, les préparer, les faire
valider par le District puis la Ligue, la Commission fédérale du FAFA… Il y
a trop de lourdeurs administratives, il faut alléger toutes les procédures,
c’est indispensable.
Le Bureau Exécutif de la LFA a la chance extraordinaire de non seulement
avoir les 9 élus mais aussi les représentants des Collèges des présidents
de District, des présidents de Ligue et des Autres acteurs. Donc on a
toutes les composantes du football amateur. Il y a deux façons de procéder
: soit on se met autour de la table et on travaille ensemble, soit le
président de la LFA et son bureau dictent et s’occupent de tout. Ce n’est
pas notre démarche. La nôtre, c’est de se mettre tous ensemble autour de la
table, avec effectivement un représentant du Comité Exécutif qui a été
désigné en la personne de Jamel Sandjak, aussi président de la Ligue Paris
Ile-de-France, et on décide ensemble des enveloppes. Ensuite une fois que
la répartition est faite, on attribue à la Ligue qui, sur son territoire,
s’il y a deux ou trois orientations on les donne, mais c’est à la Ligue et
aux Districts de décider de l’utilisation faite. Et derrière, quand on se
revoit avec les présidents de Ligues et de Districts, ils nous disent “ces enveloppes voilà ce qu’on en fait”, ça correspond à la politique territoriale qui avait été établie et c’est
fait.
C’est en cela qu’on donne plus d’autonomie, dans les contrats d’objectifs,
dans les réglementations et autres. Il faut faire bouger des lignes au
niveau fédéral, tant qu’on ne le fait pas, ça ne bougera pas. Qu’on soit un
club en Ile-de-France ou dans un petit village dans le département du Gers,
on a aujourd’hui les mêmes contraintes. Ce n’est pas adapté. Parce que
personne n’a voulu prendre à bras le corps ces thématiques là, nous on va
les prendre. Il y a obligation de s’adapter aux conditions nouvelles
démographiques, sociales, économiques, etc.
Le football amateur est en grande souffrance depuis le début de la crise
sanitaire. La perte de licenciés est inéluctable pour les clubs. Comment
allez-vous les aider à surmonter cette crise ?