Arrivé l'été dernier sur la Côte d'Azur, Hassane Kamara (27 ans) a un
parcours qui force le respect. Dans une interview accordée à nos
journalistes, le latéral gauche de l'OGC Nice a retracé son parcours
atypique des terrains d'Aubervilliers à la pelouse de l'Allianz Riviera. Un
entretien exclusif marqué par un réel sentiment de revanche pour l'ancien
défenseur du Stade de Reims.
Hassane, commençons par le commencement et vos débuts en région parisienne.
J’ai commencé le football à l’âge de 7 ans alors que j’habitais à
Aubervilliers. Je jouais énormément au foot avec mes amis dans le quartier.
Comme ils étaient licenciés à la Jeunesse d’Aubervilliers, j’ai décidé de
m’y inscrire. J’ai fait toutes mes étapes dans ce club et à l’âge de 10
ans, j’ai fait pas mal d’essais à Rennes et d’autres clubs. Deux ans plus
tard, j’étais en benjamins et j’ai réalisé une grosse saison, ce qui m’a
permis de faire les tests à Clairefontaine, mais malheureusement je n’y ai
pas été retenu. A partir de ce moment-là, j’ai eu quelques touches dans
plusieurs clubs et c’est vers Toulouse que je me suis tourné. En réalité,
je n’ai joué que dans un seul club en région parisienne. Je suis toujours
en contact avec les gens là-bas et ça restera toujours le club de ma ville
et de mon enfance.
Justement, comment se déroule votre passage au centre de formation du TFC ?
Je débute avec un coach qui s’appelle Jean-Marc Philippon. Il connaissait
et appréciait déjà mon profil. Le club m’a proposé un contrat de 5 ans,
mais au bout d’un an, Jean-Marc s’est fait licencier. Il y a donc un
nouveau directeur du centre qui arrive. Il me dit que c’est compliqué pour
moi, que j’ai des lacunes au niveau athlétique et moi-même je savais que
j’étais un peu en retard à ce niveau-là. Pour lui, avec mes qualités, je ne
pouvais pas accéder au haut niveau. Il demande donc à mon agent de me
trouver un nouveau club sur Paris.
Qu’avez-vous décidé ?
De mon côté, je ne pouvais pas me permettre de retourner à Aubervilliers et
laisser mon rêve de côté. On a pris la décision de patienter et c’est sûr
que j’ai eu énormément de doutes. Mais ce n’est pas que je n’y croyais
plus. Dans ma tête, je me disais, si tu ne joues pas au centre de
formation, tu ne pourras jamais devenir professionnel. Je me suis accroché
et j’ai continué de travailler, mais à l’issue de la 5e saison, je n’ai pas
été conservé.
« Il fallait que je me prépare mentalement à arrêter. »Hassane Kamara
À ce moment-là, vous vous relancez donc au centre de formation de la
Berrichonne de Châteauroux.
La première saison a été très compliquée, que ce soit au niveau sportif ou
privé. Le club me faisait confiance, mais je n’étais pas performant et j’ai
presque pensé à arrêter le football. Je me suis dit qu’en changeant de
club, ça pourrait m’aider, mais c’était clairement l’année où j’ai le plus
douté de ma carrière.
Vous avez vraiment songé à tout stopper ?
Oui car il fallait que je me prépare mentalement à arrêter. Il me restait
un an de contrat et finalement, j’ai été positionné en milieu défensif, et
j’ai fait la meilleure saison de ma carrière. À la fin de l’année, je
commençais à faire des groupes pros, j’ai marqué lors de mon premier match
et le club m’a proposé un contrat professionnel.
Quel sentiment prédomine au moment de votre signature ?