10 juin | 16h30
Henri Galeazzi, l'âme de l'USC Corte
Ancien joueur, éducateur, aujourd'hui intendant, cet agent de voie de la SNCF âgé de 63 ans a également beaucoup donné à son club depuis près de cinq décennies. Au point d'en devenir un personnage aussi emblématique qu'apprécié. Portrait.
"Je suis quelqu’un de droit." Quand on sollicite Henri Galeazzi pour dresser son portrait, c’est par cette phrase que la conversation débute. Une façon de planter le décor d’un personnage central de de l’USC Corte. Du haut de ses 63 printemps, celui qui est toujours salarié de la SNCF en tant qu’agent de voie est un emblématique du football cortenais. Cet enfant de la Cité Paoline y a naturellement débuté le football dans les années 60 et ne s’est quasiment jamais éloigné des terrains depuis.
Dès que nous avons besoin de quelques chose il est toujours là. Il a un côté un peu ronchon parfois, mais c’est aussi ce qui fait son charme.
Khaled Dorai, éducateur des U18 de l'USCC
S’il a signé ses premières licences à Corte, Henri Galeazzi a aussi porté durant trois ans le maillot du Gazélec d’Ajaccio dans ses jeunes années. "J’étais là-bas pour mes études et le club m’a accueilli durant cette période. J’y ai d’ailleurs beaucoup progressé", confie-t-il. Une fois son cursus effectué, l’appel de la Piève de Talcini se fait ressentir et Henri revient au bercail. On parle ici d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, d’une époque où deux clubs se disputent la suprématie du football cortenais : le FC Corte Castirla et l’US Corte. "Comme beaucoup de joueurs de cette période, j’ai porté les couleurs des deux clubs et j’y ai côtoyé de superbes footballeurs, qui pour la plupart étaient aussi des hommes de valeurs, nous explique-t-il. Certains étaient du coin comme moi, d’autres venaient d’ailleurs. Ils étaient étudiants ou légionnaires, car nous avions une section de la Légion Étrangère sur Corte à l’époque…"
Sur le terrain, bien qu’étant droitier, c’est le plus souvent au poste de la latéral gauche qu’Henri Galeazzi évolue jusqu’en Division d’Honneur, ancêtre de l’actuel Régional 1. Une carrière de joueur qu’il achève à l’âge de 35 ans, au début des années 90. L’occasion pour lui de s’adonner à son autre passion qu’est le modélisme : "J’ai commencé à monter des kits à l’échelle 1/8e dans les années 80. Principalement des buggys que l’on peut ensuite piloter avec une télécommande sur des circuits adaptés. J’ai eu la chance à l’époque de tomber sur quelqu’un qui était très fort dans ce domaine et m’a beaucoup appris. Je me suis mis à aller voir des courses, mais aussi à y participer. J’ai même fait un championnat de France." Pour autant, Henri Galeazzi continue de taper le ballon avec les vétérans cortenais et dans le coeur des années 2000, il endosse la tunique d’éducateur en prenant la responsabilité de l’équipe féminine de l’USC Corte, qui est devenue en 1998 l’unique club de la ville avec l’union de l’USC et du FCC.
Henri Galeazzi avec l'équipe réserve de l'USC Corte qui évoluait en Régional 2 cette saison.
L’aventure va durer une dizaine d’années, avec son ami Pascal Rinieri à ses côtés. Mais à la perte de ce dernier, Henri Galeazzi décide reprendre du recul avec le coaching. Nous sommes en 2015 et une "troisième vie" au service du football cortenais va débuter pour lui. Sollicité par le club, il accepte d’en devenir l’intendant. "Un intendant 100% bénévole, précise-t-il. Je n’ai jamais pris un centime dans le football. Ma seule rémunération c’est le respect. Celui que j’accorde et que j’attends en retour, et je dois dire que globalement je suis bien payé sur ce plan-là." Éducateur des U18 de l’USCC, Khaled Dorai avait tenu à lui rendre hommage il y a quelques semaines : "Je souhaiterais mettre en avant Monsieur Galeazzi, notre intendant. Il m’épaule beaucoup. Dès que nous avons besoin de quelques chose il est toujours là. Il a un côté un peu ronchon parfois, mais c’est aussi ce qui fait son charme. C’est une belle personne, que tout le monde apprécie au club. C’est valorisant, appréciable et agréable de le côtoyer."
Il faut dire qu’avec cinq équipes à sa charge, dont l’équipe fanion de National 3 et la réserve qui évolue en R2, Henri Galeazzi ne chôme pas ! Et pas question pour lui de baisser le pied : "D’ici trois ans je serai à la retraite, mais le foot, ça pas question d’arrêter. J’apprécie beaucoup le respect qui règne au club avec des personne comme le président Colombani, Jean-Pascal Taddei ou David Faderne. Avec les jeunes aussi, qu’ils soient joueurs ou éducateurs. D’ailleurs je les remercie tous. Je remercie aussi Pierre Pieri, Patrick Pantalacci, les joueurs de la "PHA" et de la N3, tous les autres…" Joueur, éducateur ou intendant, Henri Galeazzi a su incarner l’âme du football cortenais dans toutes les fonctions qui ont été les siennes.
"J’apprécie beaucoup David. Il connait le football, il a été professionnel, il a de belles compétences, mais il reste simple, toujours respectueux."
Henri Galeazzi
Dévoué à son club de l’USCC, il voue aussi une véritable passion au Sporting Club de Bastia, notamment depuis l’épopée européenne de 1978 qu’il avait à l’époque suivie dans les tribunes du Stade Armand Cesari. "Avec un souvenir incroyable du match face au Torino avec je ne sais plus combien de milliers de supporters italiens." Il se souvient aussi malheureusement du funeste 5 mai 1992 en cette année de trentenaire de cette terrible soirée. "J’étais dans la tribune située en face de celle qui est tombée…" lâche-t-il sans avoir particulièrement envie de s’étendre sur le sujet : "Cela reste un moment vraiment très difficile, j’ai comme chacun une pensée pour les victimes et leurs familles…" Certains appelleraient cela de la pudeur, pour Henri Galeazzi c’est juste du respect, son mot clé.
Et tant que celui-ci restera l’une des valeurs forte de son club, il en continuera d’en être l’un des plus ardents défenseurs. Le week-end, c’est le plus souvent avec l’équipe réserve dirigée par Jean-Pascal Taddei que vous le retrouverez au bord des terrains. "Je ne suis que très rarement l’équipe fanion sur le Continent, explique-t-il. Surtout pour des questions pratiques parce que je m’occupe les autres équipes. Du coup j’ai beaucoup accompagné Jean-Pascal et ses joueurs et je tiens à les féliciter. Je tiens aussi à féliciter David Faderne et ses joueurs pour le maintien en N3. J’apprécie beaucoup David. Il connait le football, il a été professionnel, il a de belles compétences, mais il reste simple, toujours respectueux. Il est à l'image du club et ça me plaît. Cet esprit de famille c'est notre richesse. Je n'oublierai jamais par exemple le soutien que m'ont apporté les gens du club dans certains moments difficiles. Quand j'ai enterré mon père ils étaient là, les joueurs ont porté le cercueil... Je suis encore très ému d'y repenser. Ils savent toute la reconnaissance que j'ai pour eux..." Comme lui, son mot de la fin est dédié aux autres. Il ne pouvait en être autrement….
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