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4 mars | 0h00

Histoire d'un club : le Stade de Vallauris

Dans ce premier épisode d'Histoire d'un club, partez à la découverte du Stade de Vallauris depuis sa genèse en 1912.

14 min.
Stade Vallauris

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Dans ce premier épisode d'Histoire d'un club, partez à la découverte du Stade de Vallauris. Actufoot s’est rendu au Stade des Frères Roustan pour vous dévoiler tous les secrets de l’un des plus vieux clubs de l’histoire de la Côte d’Azur.

À Vallauris, tout commence en décembre 1912. Auguste Simon, premier président, arrive dans la ville azuréenne pour créer un club de football. Le Stade de Vallauris. Les Vallauriens, que l’on surnomme « les diables noirs » jouent alors dans leurs couleurs rayées noir et blanc au Stade des Frères Roustan.

La première équipe de l’histoire du Stade de Vallauris

Le premier terrain des Vallauriens se situe au-dessus de la vieille ville avec la particularité d’être sur une pente ce qui va poser de nombreux problèmes. Le club fait alors le choix en 1914 de déménager sur un espace plus conforme à la pratique du football, avant de passer dans une autre dimension en 1925. En effet, la ville décide de faire l’acquisition d’un grand champ afin de pouvoir développer un projet sportif qui ne soit pas perturbé par le développement urbain. Acheté avec la souscription d’un crédit immobilier, ce terrain sera financé par des générations de joueurs et de dirigeants Vallauriens.

Tout neuf, le stade prend alors le nom des frères Roustan, en mémoire d’Adrien et Henri Roustan, les deux frères de Léon, président du Stade de Vallauris de 1919 à 1937. Les deux officiers de l’aéronavale avaient disparu au large de la Sicile dans un accident de dirigeable, dans la nuit du 22 décembre 1923. C’est dans cet antre que les Vallauriens écriront les plus belles pages de la conquête vers le triomphe.

La gloire et l’enfer

Tout d’abord affilié à la Fédération sportive et gymnique du travail (F.S.G.T.), dont il remporte le championnat de France en 1947 avec l’international Suisse Remy Dufour, le club rejoint la FFF en 1965. C’est sous la présidence de Primo Lombrici que l’équipe première accède au championnat PHA en 1978 et est promue en DHR l’année suivante. Au Stade des Frères Roustan, les anciens discutent autour d’un café et se remémorent la gloire des Diables Noirs. « C’est vrai qu’à cette époque, Vallauris était reconnu de partout en France« , explique Nordine Aissaoui, entraîneur général du club. Reconnu pour le ballon rond mais également pour ses grands hommes (Pablo Picasso, Jean Marais, Alberto Magnelli, Napoléon Ier) qui ont aussi fait l’histoire de la ville et façonné la légende du club.

L’équipe de Vallauris championne en 1947

Toutefois, c’est bien dans les années 90 que les Vallauriens vont vivre de belles heures de gloire. En juin 1988, sous la présidence de Francis Travia, le Stade de Vallauris gagne la coupe de France de 4ème division et accède à la 3ème division Nationale. La même année, celui qui deviendra un des joueurs les plus emblématiques de l’histoire du club, Didier Six, signe à Vallauris. Une montée en puissance du club qui se traduit par une accession à la D2 avec en tête de gondole, Zoran Vujovic, grand défenseur Yougoslave de l’époque. Mais Vallauris perd des points sur tapis vert au détriment du Gazélec Ajaccio, ce qui l’empêche d’accéder au monde professionnel. « À l’époque, c’était vraiment un coup dur pour nous et pour la Ville« , se souvient René, un fidèle Vallaurien, feuilletant le Livre d’Or du club.

Didier Six sous les couleurs de Vallauris

Le Stade de Vallauris n’en reste pas là et finit par obtenir sa montée en National (1993) avec des joueurs comme Hervé Renard ou Alain Ravera. Mais le club y reste seulement deux saisons puis avant d’être relégué administrativement en CFA en 1995. Après la gloire, le club connaît alors une succession de descentes et un retour au niveau départemental. Les Vallauriens voient leur rêve de grandeur s’effondrer quand en 2005, l’équipe fanion est suspendue.

Le renouveau

En 2012, lors de la saison du centenaire, parrainée par l’ancien Vallaurien, Johan Micoud (licencié en 1978), le club redore son image grâce à des performances intéressantes notamment du côté de ses équipes jeunes. Les poussins épatent en championnat avec un très beau parcours. Les benjamins impressionnent également et se placent parmi les dix meilleurs équipes du District de la Côte d’Azur, alors que les – de 19 ans accéderont au niveau régional. Une saison magique, où l’équipe seniors renaîtra également de ses cendres, avec un engagement à faire vivre les plus belles valeurs du sport.

L’Amicale des Anciens Diables Noirs lors du centenaire du club

Vallauris est une terre de potier, et là-bas « tout se construit avec les mains » mais aussi avec beaucoup de patience. Comme le souhaitait l’emblématique maire de la ville, Pierre Donnet, le club choisit alors de prendre un virage important et de donner la priorité aux jeunes. Classé en zone d’éducation prioritaire (ZEP), le Stade de Vallauris se sent investi d’une mission auprès de la jeunesse vallaurienne. « Ici, on forme les hommes de demain pas des joueurs de foot », souligne Nordine Aissaoui. Et de poursuivre : « si je devais demander à un de nos gamins de choisir entre le foot et l’école, il choisirait l’école sans aucune hésitation ». Avant d’être un club, le Stade de Vallauris est le cœur de la ville. Le Stade des Frères Roustan ressemble plus au jardin public qu’au stade d’un club. Mais tout ça est voulu : « le plus important, c’est que tout le monde prenne du plaisir, du licencié, à la maman en passant par les frères et sœurs du joueur. »

Un lieu de vie

Le Stade de Vallauris ne fait qu’un avec sa ville. Et comme sa population, il est très fier et teigneux. Il accepte la rivalité, mais pas l’injustice. Et regrette d’avoir cette image de « club virulent ». Cliché que l’on est bien loin de voir sur le synthétique des Frères Roustan où les petits s’entraînent. « Tu vois des gens s’insulter ? Se battre ? », s’exclame Nordine. Bien sûr, personne ne se chamaille et on ne voit que des sourires sur les visages. Sur ce rectangle vert, il n’y a ni premier, ni dernier. Tout le monde a accès au football même ceux qui ne sont pas détenteurs d’une licence. « Tu vois ces joueurs, ils ne sont même pas licenciés. Ils viennent tous les mercredis faire une initiation au football gratuitement », nous montre avec beaucoup de fierté l’entraîneur général.

Le tableau de souvenirs des sorties

Le but ? Faire grandir les jeunes loin des halls de bâtiment en les éduquant à devenir de vrais citoyens. Et le club met vraiment tout en œuvre pour que chaque Vallaurien se sente proche du maillot.« On organise des centaines d’activités chaque année car on veut que tout le monde prenne part à la vie du club ». Tout ça sans réellement toucher au portefeuille des familles.« On a l’une des licences les moins chères de la région, on fait les stages de vacances et les sorties gratuitement, le kit des joueurs est composé de 11 pièces et fait partie des moins chers du département », affirme le délégué à la Jeunesse et Sport. Et cela sans l’aide d’aucun sponsor.

Ce qui est sûr, c’est que le Stade de Vallauris fait son petit bout de chemin, loin de la fantaisie et continuera de travailler à son rythme. Car à la fin, « c’est la tortue qui gagne et non le lièvre », conclut Nordine Aissaoui.

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