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Interviews

18 novembre | 11h28

I. Sow : “ J’ai commencé mes premiers spécifiques à l’âge de 19 ans”

Pion essentiel dans une équipe de football hier et encore plus demain, le gardien de but est un poste à part et Ibrahima Sow le sait mieux que quiconque. Perfectionnement, fonction, évolution, l’ex portier de l’UJA de Paris s’est confié à Actufoot. Entretien !

SARCELLES

Ibrahima, pour commencer, peux-tu te présenter ?

Je me présente Ibrahima Sow, responsable de la formation de gardien de but club de l’AASS Football depuis dix ans. Actuellement entraineur des gardiens de but du Blanc Mesnil SF en nationale 3. En 2014, en parallèle de mes fonctions, j’ai crée WEINDER GOAL ACADEMY, un dispositif de formation et perfectionnement pour les gardiens.

Mon objectif est de former les jeunes qui ont envie

Ibrahima Sow

Gardien de but était une évidence pour toi ?

Pour moi oui parce que j’ai choisi instinctivement ce poste, je l’occupe depuis mes 7 ans, cela a commencé dès la cour de l’école et au pied de mon bâtiment. Ce n’est pas un poste que j’ai choisi par dépit mais par envie. J’ai pourtant commencé l’école de foot à 11 ans. C’est pour cela, aujourd’hui mon objectif est de former les jeunes qui ont envie et qui ne subissent pas la pression de leur environnement (parent, entraineur…). C’est un poste qui était dévalorisé mais grâce au travail effectué, nous avons pu « redorer » l’image et l’importance de gardien de but.

Tu as évolué jusqu’en National 3. Le poste est-il plus exigeant là-haut ?

Oui , le poste est plus exigeant car on se retrouve face à des profils qui ont côtoyé des centres de formation et parfois des niveaux au dessus N1, N2. De ce fait, on doit toujours essayer d’apporter une plus-value et chercher le détail technique pour pouvoir pousser les gardiens de but dans leurs derniers retranchements.


Le gardien de but est devenu un élément majeur dans le football et indispensable pour gagner une grande compétition.

Ibrahima Sow

Le rôle du gardien de but a beaucoup évolué ces dernières années. Comment tu définirais le poste de gardien aujourd’hui ?

Aujourd’hui le poste de gardien n’est plus dissocié du reste de l’équipe, on ne lui demande plus de rester arrêté sur la ligne de but mais au contraire de participer comme un joueur de champ. Il est devenu un élément majeur dans le football et indispensable pour gagner une grande compétition.


Un gardien est-il un fusible facile en cas de mauvais résultats ?

Oui, c’est un fusible parce qu’il est le premier concerné en cas de but encaissé et instantanément il culpabilisera s’il est dans un esprit collectif et non par le fait d’encaisser des but ne dépend pas que de la responsabilité d’un gardien, mais aussi de l’erreur d’un joueur ou choix technique de l’entraineur ou d’autres facteurs.

Quelles sont les qualités absolument que doit avoir ce dernier rempart ?

Les qualités mentales, 1 fois, 2 fois, 3 fois le MENTAL. On peut avoir toutes les qualités intrinsèques, mais si on n’arrive pas à encaisser les moments de solitudes de ce poste où on n’est très souvent isolé, c’est difficile d’être performant et régulier.

La taille est-elle un facteur primordial dans ce poste ?

Pour ma part, un gardien qui fait 1m85 peut être meilleur qu’un gardien qui fait 1m95, on le voit en bundesliga avec Yann Sommer (gardien de but de la sélection suisse) qui fait 1m82 et qui est meilleur que des gardiens qui font 1m95. Il joue devant des gardiens comme Roman Burki et Yvon Mvongo qui sont très grand de taille. Mais qu’est-ce qui fait qu’ils jouent devant eux ? Ce n’est pas la taille, mais d’autres qualités !

Pourquoi as-tu eu l’idée de créer cette académie de gardien ?

J’ai commencé mes premiers spécifiques à l’âge de 19 ans avec Olivier Falentin qui est actuellement entraineur des gardiens de but à Poissy en national 2. J’ai vu la progression que j’ai eu en si peu de temps, et c’est là que j’ai réalisé que j’avais du retard étant jeune. J’ai donc pris conscience de l’importance de commencer cela tôt. Voila pourquoi j’ai crée cette Academy afin de permettre aux jeunes générations d’en profiter des les plus jeunes âges. A la jeunesse Sarcelloise dans un premier temps, puis à la jeunesse Francilienne.

Est-elle accessible à tout le monde ?

Oui, nous avons eu dans notre académie des gardiens de but qui se trouvaient en équipe C et D quand on les a pris en jeunes et qui sont aujourd’hui en nationale 2 et 3 pour certains et en sélection nationale de leur pays respectif pour d’autres !



Sur les prochaines années, je serai amené à travailler avec le TSG Hoffenheim.

Ibrahima Sow

Cinq de tes gardiens ont signé en club professionnel. Il n’y a que le travail qui paie finalement ?

Ils se sont donné les moyens, ils se sont accrochés, ils ont été bien encadrés d’un point de vue familial et sportif. Tout le mérite leur revient.


Quels sont tes projets futurs sur cette académie ?

J’estime avoir réalisé ce que j’avais à faire déjà ici en France. Comme je vous le disais, je me suis inspiré des formations que j’ai suivi lors de ma tournée des club professionnels français et du travail fait sur les gardiens de but allemand, j’ai adapté cela au mode de formation français, pour ne pas être hors sujet. Sur les prochaines années, je serai amené à travailler avec le TSG Hoffenheim qui est une grosse institution du football allemand. Cette opportunité va pouvoir me permettre de parachever mon identité de travail. A la suite de tout cela, j’aimerai l’exporter sur le continent africain où il y a un manque cruel de formation de gardien de but chez les jeunes. L’idée serait de travailler sur tout le continent africain et les sélections nationales. Je suis également engagé sur d’autres actions socio-éducatives, sportives et culturelles, mais ma priorité est le football !

Propos recueillis par Farid Rouas

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