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20 janvier | 16h26

INTERVIEW. Les confidences de Vincent Muratori avant Grasse-Rodez

A la veille du 16e de finale historique du RC Pays de Grasse, l'expérimenté Vincent Muratori a accordé un entretien exclusif à Actufoot 06. (Photo : Actufoot).

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Finaliste de la Coupe de France avec Monaco en 2010, Vincent Muratori (35 ans) est le joueur du RC Pays de Grasse (N2) qui a goûté et de loin le plus longtemps au haut niveau du football français. Fidèle aux (rares) maillots qu'il a portés en professionnel (ASM 2007-2012 puis Nancy jusqu'en 2020), le défenseur natif d'Orange (Vaucluse) s'est laissé convaincre par un challenge dans le monde amateur pour achever son parcours. Grassois depuis bientôt deux saisons (il a signé le 5 février 2021), le latéral de métier s'est depuis ré-axé au poste de central gauche de la défense à trois prônée par Loïc Chabas. Une nouvelle position qui sied parfaitement à ses qualités, tout en lui permettant de mettre son expérience à contribution. Et accessoirement de laisser les "plus jeunes" débouler dans les couloirs. Entretien.

Comment abordez-vous l'événement en tant que cadre et joueur le plus expérimenté de l'effectif ?

J'ai eu la chance de connaître des parcours que ce soit en Coupe de France avec Monaco ou en Coupe de la Ligue avec Nancy (défaite 1-0 en demi-finale contre Monaco en 2017). On garde d'excellents souvenirs de tout ça et aujourd'hui, j'ai envie d'aller le plus loin possible avec Grasse afin qu'on crée de nouveaux moments forts tous ensemble. C'est un événement historique pour le club et j'aimerais forcément que la magie continue. L'expérience, c'est se donner pendant 90 minutes sans penser à se gérer pour le match d'après. Ce sont des matches vraiment particuliers, il faut savoir en sortir sans regrets.

Prenez-vous davantage la parole au coeur d'une semaine si importante ?

Pas spécialement. Je suis un cadre de l'équipe donc j'ai l'habitude de prendre la parole mais il n'y a pas besoin d'en rajouter. Tout le monde est conscient de l'importance de l'événement qui arrive pour le club.

Jusqu'ici, le club a hérité de tirages plutôt favorables hiérarchiquement parlant, malgré le nombre conséquent de déplacements effectués. Y-a t-il cette volonté à présent de montrer que le RC Pays de Grasse peut faire tomber un club professionnel ?

Selon moi, il n'y a pas de petits adversaires en Coupe. On peut dire que c'est plus simple de passer contre des équipes moins fortes sur le plan hiérarchique mais on le voit tout le temps, il y a énormément de surprises. Donc peut-être qu'il ne faut plus parler de surprises... Je félicite vraiment notre groupe entier car sans lui on ne serait pas en 16es de finale. Lorsque le championnat et la Coupe s'enchaînaient en début de saison, la rotation mise en place par le staff sur les matches de Coupe de France s'est avérée payante. Bien que des joueurs aient joué ensemble sans en avoir l'habitude, nous avons quand même passé les tours. C'est l'essentiel en Coupe.

J'ai vu que Didier Digard avait eu quelques mots sympas à notre égard, comme quoi il fallait venir nous soutenir. Je trouve que c'est bien et beau

Rodez, c'est d'un autre niveau ?

Il y a quand même deux divisions d'écart. Je veux qu'on montre notre plus beau visage et j'ai envie de dire que peu importe le score, l'essentiel pour nous est de se faire plaisir sur le terrain. Il faut qu'on sente une vraie équipe de Grasse solidaire et soudée. En Coupe, on sait que tout peut se passer et si on montre une belle image, la qualification ne sera pas loin.

De retrouver l'AS Monaco en 16es de finale, vous n'en avez pas loin...

Monaco est supérieur à Rodez et menait 2-0 à Louis II. Malgré ça, ils ne passent pas. C'est là qu'on voit que chaque match de Coupe a sa vérité et qu'il ne faut rien lâcher, toujours y croire. Eux l'ont fait à Monaco. Symboliquement, ça m'aurait fait plaisir pour ma dernière saison de retrouver l'ASM après y avoir été formé et joué cinq ans. Le tirage est ce qu'il est, il faut avant tout passer un bon moment.

Si on vous avait dit que le RC Pays de Grasse serait le seul représentant de la Côte d'Azur à ce stade ?

C'est la magie de la Coupe de France ! Malheureusement, Nice et Monaco se sont faits sortir et c'est dommage. On est les derniers rescapés et il faut qu'on essaie de le rester le plus longtemps possible. J'ai vu que Didier Digard (l'entraîneur de l'OGC Nice, ndlr) avait eu quelques mots sympas à notre égard, comme quoi il fallait venir nous soutenir. Je trouve que c'est bien et beau. Quand il coachait la réserve et qu'on s'affrontait en amical, il a toujours été gentil et respectueux avec nous et c'est à son image. Je trouve ça très fair-play qu'il soutienne publiquement le dernier club engagé de la Côte d'Azur.

J'espère qu'on montrera samedi une belle image défensive car le RC Pays de Grasse, c'est avant tout bien défendre. Ca fait partie de l'ADN du club

Parlez-nous de votre rôle d'axial dans cette défense à trois ? Est-ce ici que vous l'avez découvert ?

Je n'ai pas beaucoup joué par le passé à ce poste car nous jouions la plupart du temps à quatre derrière. Quand on jouait à cinq, j'étais piston gauche donc pas vraiment de références en professionnel. Aujourd'hui je peux dire que c'est un poste qui me plaît. Depuis que je suis arrivé à Grasse, le coach a mis en place ce système car il correspondait aux qualités des joueurs. Je peux participer au jeu tout en défendant et je trouve qu'il nous permet d'amener du déséquilibre chez l'adversaire dès qu'on récupère le ballon, car on peut contre-attaquer et lui faire mal.

La complémentarité dans les profils avec vos coéquipiers Corain et Camara, c'est la clé de votre solidité ?

C'est vrai qu'on est complémentaires. Chacun a ses qualités et apporte à l'équipe. Max (Corain) est dans l'axe, il est tranquille (sourires). Il a un beau gabarit, dégage de la sérénité et nous couvre bien quand il faut. Samhkou (Camara) c'est la jeunesse. Il a le pétillant, la folie qui nous apportent un plus. On est une bonne défense mais il va falloir le prouver avec une équipe de niveau supérieur en face. En National 2, je trouve qu'on arrive bien à contenir les offensives adverses, certes on prend quelques buts (12 en 15 matches, 4e défense) mais on est rarement acculé ou en grande difficulté. J'espère qu'on montrera samedi une belle image défensive car le RC Pays de Grasse, c'est avant tout savoir bien défendre. Cela fait partie de l'ADN du club qui est de ne rien lâcher jusqu'au bout.

Rodez joue dans un système 5-3-2 ou 3-5-2 en phase offensive qui se calque quelque peu avec le vôtre, à quoi s'attendre sur le rectangle vert ?

Ils jouent dans un système modulable qui ressemble vaguement au nôtre. Après, il y a les systèmes mais aussi la façon dont on les anime. Pour moi, l'important sera de remporter le plus de duels dans les différentes zones du terrain, c'est ce que demande ce système en priorité. Si on arrive à être compact et à les remporter, on arrivera selon moi à faire basculer le match de notre côté. Les duels, c'est ce qui va déterminer l'issue du match.


Propos recueillis par Thomas Gucciardi

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