Dans le creux en termes de résultats en championnat, après un début de saison canon, le Paris FC peut se réjouir du retour à la compétition de l’un des porte-drapeaux de son centre de formation, Jaouen Hadjam. Car il est sans conteste, avec Check Oumar Diakité (18 ans), Ousmane Camara (18 ans) ou encore Obed Nkambadio (18 ans), le symbole de la volonté forte du président Pierre Ferracci d’intégrer les jeunes « made in PFC » à l’équipe première. D’autant que le natif du 14ème arrondissement de Paris est profilé pour le haut niveau. Capable de joueur central gauche ou piston dans une défense à trois, et même latéral dans une défense à quatre, Hadjam est suffisamment complet pour suivre les changements de système de son entraîneur en cours de partie. Un argument non négligeable dans le football moderne.

Sa palette variée en est un autre. « C’est un joueur puissant, avec une bonne dimension athlétique, il peut être très solide en un-contre-un et, il a une technique qui fait qu’il aime contre-attaquer, jouer plus haut, se projeter, déborder et centrer. Il a tout du défenseur moderne. En plus d’un pied gauche et d’un bon jeu de tête. C’est d’ailleurs un axe d’évolution pour lui : amener un plus sur coup de pied arrêté au niveau offensif. Un défenseur moderne, c’est un joueur qui doit mettre entre 2 et 4 buts dans la saison », analyse Mathieu Lacan, le directeur adjoint du centre de formation du club.

Freiné par des pépins physiques

Surtout, son profil de défenseur gaucher est rare en Ligue 2, et attise les convoitises en Ligue 1. Thomas Delaine et Romain Perraud, ses prédécesseurs au poste, ont sauté le pas après seulement une bonne année à Paris. Et Ali Abdi n’était pas loin de les imiter. D’ailleurs, l’OM s’est déjà renseigné pour Hadjam, pas plus tard que cet été. Seul bémol, le garçon arrivé au sein du club francilien à l’été 2018, dans la catégorie U17, ne parvient pas à enchaîner les rencontres depuis ses débuts professionnels l’an passé, à 17 ans.

« Il est puissant, très développé, il y a aussi l’accumulation des entrainements. C’est un jeune joueur qui s’entraine en Ligue 2 tous les jours, à haute intensité, qui avait l’école la saison dernière, qui était en plus de ça international… Il enchaînait les entrainements, les matches, les préparations, les sollicitations, c’est un cocktail qui peut expliquer certaines choses », note de manière pragmatique Lacan. Sans trop s’inquiéter. Car le talent est là. Le potentiel aussi. Le garçon est en plus à l’écoute, et demande régulièrement des conseils. En clair, à seulement 18 ans, Hadjam est l’un des joyaux du Paris FC. Il ne manque plus qu’il prenne définitivement son envol en emmagasinant de l’expérience en match.

Augustin Delaporte