Hier soir, Jean-Michel Aulas avait la mine des mauvais soirs dans la tribune présidentielle du Groupama Stadium. En plus de la correction reçue par son équipe à domicile face à West Ham (0-3), le président de l'OL a vu ses supporters s'en prendre violemment aux joueurs via des banderoles peu glorieuses et, surtout, des débordements inacceptables après la rencontre. Certains fans très énervés ont essayé de forcer les barrières de sécurité pour envahir la pelouse. Il a fallu une belle résistance des stadiers pour éviter des scènes que le club aurait pu payer très cher devant l'UEFA.

"Il faut que les joueurs prennent conscience de la gravité de la situation"

Ce vendredi, JMA a fait front au côté de Peter Bosz à deux jours de la réception de Bordeaux (dimanche, 17h05) dans une enceinte lyonnaise que l'on peut imaginer hostile à l'encontre de ses propres joueurs. Jeudi soir, elle n'a pas hésité à conspuer l'un de ses enfants et chouchous, Houssem Aouar, à sa sortie du terrain. "On a pensé que c'était bien de venir groupé pour évoquer d'une part le résultat contre West Ham, et les conséquences pour l'avenir pour nous sortir de ce mauvais pas, a indiqué en préambule Aulas devant les médias, avant de s'adresser directement aux supporters de l'OL. Je veux m'adresser à la grande majorité des supporters qui sont très tristes : les 30 premières minutes et le match d'une manière générale étaient magnifiques grâce à tous ceux qui ont participé. Quand on investit pour venir, on a envie que la fête soit belle et que le résultat soit à la hauteur. Je veux leur dire qu'on partage leur tristesse. La responsabilité que nous avons, c'est de ne pas s'arrêter au résultat sec d'hier, qui est négatif. (...) Il reste 7 matchs, le groupe est structuré."

Se servant des éliminations de Barcelone et de l'Atalanta pour adoucir celle de l'OL, Aulas s'est ensuite voulu rassembleur et a mis les joueurs devant leurs responsabilités. Accrocher l'Europa League via le championnat est désormais l'unique objectif du club pour sauver une saison ratée. "Il faut se redresser, trouver les ressorts, faire en sorte d'être unis. Il faut que les joueurs prennent conscience de la gravité de la situation. Il faut qu'on soit à la manoeuvre en tant que dirigeants pour faire en sorte que les joueurs montrent qu'ils ont les qualités nécessaires. Pour moi, il reste 7 matchs, il reste une chance de pouvoir participer à une Coupe d'Europe. Il faut que ça se traduise dès dimanche par une réaction. Et de terminer par un constat lucide : "On n'a pas su donner la joie que les supporters méritaient." Qui ne devrait pas suffire pour apaiser les tensions de ces dernières heures.