Au moment de présenter l'effectif de la Roche/Yon, Antonin Berjon décrivait Jérémy Billy, avant le 32eme de finale de Coupe de France, comme le "Lewandowski" local. Une comparaison forcément très flatteuse, qui en dit long sur les statistiques affichées par l'attaquant vendéen depuis août 2021 : 13 buts 8 rencontres de National 3, une vingtaine toutes compétitions confondues. D'ailleurs, son absence contre Versailles le 2 janvier 2022 (suspendu à titre conservatoire suite à un rapport de l'arbitre après la 12e journée contre Sablé, NDLR) s'est cruellement fait ressentir. Son influence sur le jeu lors de cette première partie d'exercice, malgré une accumulation de cartons jaunes qui lui fait parfois défaut, nous a donc poussé à en savoir plus sur le parcours de ce grand attaquant (1m89), qui n'attend qu'une chose à 27 ans : décoller vers les sommets.

Des aptitudes sportives précoces

Le football est parfois une histoire de famille et les Billy n'échappent pas à la règle. Les deux générations précédentes ont baigné dans cette sphère, un apprentissage s'étant fait à bonne école pour Jérémy : "Ce n'est pas quelqu'un de très démonstratif, mais quand il y a une décision à prendre, il nous appelle toujours. Pour le foot, c'est plutôt Fabrice, son père" confiait en préambule et avec humour Florence Billy, sa maman. "C’est un passionné qui a fait du judo plus jeune. Il était également très bon au tennis. Je dirais qu’Il a toujours eu cette aptitude physique qu'il a su ensuite développer dans le foot".

Repéré par le FC Nantes étant plus jeune, une des références régionales à la formation, cet avant-centre, "très perfectionniste et jamais content de lui", a préféré parfaire ses gammes auprès des siens : "On se disait qu’il pouvait progresser sans quitter le cocon familial. Il a évolué en U14 puis en U17 Nation du côté de Cholet où il a notamment pu rencontrer Charles Devineau, qui le connait très bien aujourd'hui. De son côté, Jérémy sait aussi ce qu’il attend de lui" se rappelait celle qui l'a mise au monde alors que son fils évolue aujourd’hui sous les ordres de celui qui l’a vu grandir.

Un joueur "au-dessus du lot"

Arrivé en provenance de Vitré (N2) lors de la saison 2019-2020, après des passages aux Herbiers (1 but en 33 matches de N1, NDLR) et Fontenay (6 buts) en Vendée, le natif des Mauges donne depuis la pleine mesure de son talent. Un début de saison qui n'étonne d'ailleurs pas son ancien entraîneur, Michel Sorin : "Kevin Aubeneau me l’avait conseillé à l'époque suite au départ d'un attaquant à Concarneau. Il faut avouer que j’y suis allé à la confiance et ça a été une très belle surprise. Il s'est adapté à une vitesse phénoménale, apprécié par tout un groupe où il venait juste d'arriver". Essentiellement aligné lors de rencontres "à gros enjeux" en Coupe de France, Jérémy Billy a su répondre présent et impressionner par ses qualités physiques lors des six mois passés au sein des rangs vitréens : "Il court beaucoup, il use énormément les défenses. C'est quelqu'un qui ne calcule pas, ne compte pas ses efforts" résumait dans un deuxième temps l'ancien coach des Sang et Or qui l'a néanmoins vu inscrire 5 buts en 10 rencontres de championnat.

Egalement impressionné par ses qualités footballistiques, Charly Charrier (34 ans), son coéquipier à la Roche, ne tarissait pas d'éloges au moment d'évoquer la personnalité de son compère : "J’ai rencontré Jérémy au club des Sables d’Olonne il y a quatre ans quand il y jouait. Sans club à cette période, le TVEC m’a gentiment accueilli pendant trois semaines pour m’entretenir physiquement. J’ai découvert un joueur au-dessus du lot. On a sympathisé et j’ai ensuite compris pourquoi il se retrouvait à ce niveau. Quand je rentre en contact avec la Roche VF une saison plus tard, j’appelle Jérémy et nous signons ensemble" se remémorait sur un ton admiratif son partenaire en club, Charly Charrier, passé professionnel de son côté à Amiens à l’âge de 29 ans.

Pour découvrir le footballeur, il faut avant tout "connaître l'homme"

Convaincu de son talent, le capitaine de la Roche/Yon confie également quelques traits de caractère nécessaires à l'analyse de son profil : "Certaines personnes au club étaient contre son arrivée et encore aujourd’hui, il ne fait pas l’unanimité parce qu’ils ne se sont pas intéressés à l’humain. Jérémy fait partie de cette catégorie de joueur(s) qui marchent à l’affection et au feeling ; s’il sent que vous êtes derrière lui et que vous lui faites confiance, il vous le rendra en triple. Au delà de ses qualités de footballeur qu’on lui connaît, Il faut d’abord connaître l’homme pour obtenir le meilleur du joueur. Je lui souhaite de continuer à performer comme il le fait, et surtout à prendre du plaisir sur le terrain. Il aura de belles opportunités devant lui car il le mérite".

Des propos élogieux qui rejoignent ceux de son mentor, Charles Devineau, acteur et spectateur de son évolution : "C’est une longue histoire avec Jérémy. Quand j’ai pris l’équipe de Cholet, je l’ai mis dans le groupe et il avait déjà des qualités de vitesse et de percussion. Lors de mon retour à la Roche, avec l’aide de Charly, on a réussi à le faire venir". Une éclosion "tardive" que personne n'attendait ; sauf ceux qui le connaissent le mieux : "Certes, il n’est pas toujours été dans les bonnes attitudes mais il a mis beaucoup d’eau dans son vin depuis. Jérémy, c'est un écorché vif, qui donne tout sur le terrain. Je l’ai défendu corps et âme car je suis persuadé qu’il a sa chance plus haut. Il est à 14 buts en championnat à la trêve, une vingtaine en comptant le parcours en Coupe. Je sais qu’il est observé et j’en suis très content pour lui. Mon but, c’est de le garder six mois de plus afin qu’il puisse nous accompagner pour la montée en N2". Après, seul l'avenir nous dira où Jérémy évoluera.

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