La ministre des Sports a évoqué une perte globale de 20 à 30 % de licenciés tous sports confondus dans le pays, qu'en est-il dans votre club ?

L’année dernière, nous avons perdu 20 % de licenciés. Selon nos estimations, 10 % à cause de la fusion (ndlr : GOAL FC est né la saison dernière de la fusion entre MDA Foot, le Tassin FC, le Champagne SF et le Futsal Mont d’Or) mais nous les retrouverons. Nous sentons que c’est en train de revenir. Les jeunes devaient démarrer le 1 er novembre mais nous avons été confinés juste avant, donc un certain nombre d’entre eux, mais aussi de joueurs de foot loisir ou vétérans n’avaient pas encore pris leurs licences.

Vous tablez sur un objectif de 1500 licenciés, en comptant le futsal, pour la saison à venir

C’est un objectif. Si nous n’avons pas de quatrième vague, je pense que nous n’en serons pas loin. On s’aperçoit qu’il y a un manque. Nos jeunes licenciés ont seulement pu s’entraîner ces derniers mois, là ils vont reprendre les matches, on sent l’attente. Le seul obstacle pourrait être cette quatrième vague, mais je ne pense pas que le gouvernement prendra les mêmes mesures que lors de la dernière vague. La vaccination est là maintenant.

Si nous pouvons redémarrer la saison normalement, avec accès aux buvettes et aux tribunes, je pense qu’on ne sera pas loin de nos objectifs. On table sur 400 licenciés pour le futsal, entre 850 et 950 avec les filles et une centaine pour la section loisir, qui n’existait pas la saison dernière.

Cette croissance se traduit-elle par une évolution des infrastructures ?

Oui car nous rencontrons actuellement des problèmes en termes d’infrastructures. Quand j’ai repris le club d’Anse en 2012, le maire de la ville m’avait proposé de faire un terrain synthétique si nous nous en occupions. La démarche est similaire avec Tassin et Champagne. Nous discutons également avec d’autres clubs aux alentours. Nous souhaitons moderniser notre site de Chasselay, j’aimerais avoir à terme 1000 places couvertes et 500 places autour, avec des vestiaires neufs et un véritable espace pour nos partenaires. Mais il est clair que nous avons un vrai boulot à mener dans ce domaine pour les 3-4 ans à venir. C’est l’un des objectifs de la fusion et une condition sine qua none pour viser plus haut.

Le Pass' Sport mis en place par le gouvernement peut-il donner un coup de pouce ?

De 50 à 80 euros d’aide sur les licences en fonction du plafond de revenu des parents : cela peut être un coup de pouce. Nous allons étudier cette possibilité. Après, sur nos communes, je ne pense pas que la population soit particulièrement concernée. Mais c’est une bonne chose pour le football français.

La pratique du football en France peut-elle se retrouver impactée par cette perte de licenciés ?

Je ne suis pas inquiet pour un club comme le notre. En revanche, je suis plus inquiet pour les petits clubs. Le président du club de Champagne me disait « heureusement que nous avons intégré la fusion parce que sinon, je ne sais pas comment nous aurions fait ». Il est possible que des clubs avec des budgets de 30 ou 40 000 euros disparaissent. Mais le foot reste le sport populaire par excellence, le numéro un mondial, celui qui fédère le plus. Donc je ne suis pas inquiet pour la reprise, les enfants ont envie de jouer au foot. Notre sport n’est pas le plus cher. Il y a deux entraînements par semaine, plus un match le week-end. Il y a aussi des équipements.

Thomas Gucciardi, à Chasselay