17 décembre | 18h45
Joël Saki (Paris 13 Atletico) : « Le club a le vent en poupe »
Capitaine exemplaire d’un Paris 13 Atletico leader de la poule B de N2, Joël Saki nous donne sa vision sur la première partie de saison des Gobelins. Style de jeu, ambitions, coéquipiers, concurrents, le milieu de terrain se livre sans filtre. (Crédit Photos : Paris 13 Atletico)
Homme fort des Gobelins depuis trois saisons maintenant, un club qu’il avait déjà fréquenté six mois en 2017-18, Joël Saki est une véritable plaque tournante dans l'entrejeu des troupes de Fabien Valéri. Aussi important dans les vestiaires que sur le terrain, l’ex joueur de des Lusitanos de Saint-Maur réalise pour le moment une saison de grande qualité. Titulaire 13 fois au cours des 14 premières rencontres, il inscrit également deux buts et remporte une étoile Actufoot. Celui qui nous avait expliqué lors d’un entretien en mai dernier aimé jouer « un rôle de cadre, sans prétention aucune », est un élément clé du succès actuel du Paris 13 Atletico.
Le club du 13ème arrondissement qui reste sur huit rencontres sans défaite et qui a su au fil des journées rattraper son retard sur le FC Fleury, avant de faire la différence en s’imposant il y a deux semaines 3 buts à 1 face au club essonnien. En position de leader à la trêve, ils sont plus que jamais en course pour la montée en N1. Mais pas question pour autant de fanfaronner du côté de Joël Saki. On ne fait pas dans l’excès de confiance chez le joueur de 31 ans. A l’heure de prendre un peu de recul et de profiter des siens pour les fêtes de Noël, il a accepté de se livrer sur ce début de championnat mais aussi sur son club au sens général. Entretien avec un homme fort du football francilien.
Joël Saki, leader du groupe B avec trois points d’avance sur votre premier concurrent, on peut dire que le travail a été jusque là bien fait du côté Vert et Noir. Comment analyses-tu ce début de championnat ?
Tout d’abord, il y a eu beaucoup de travail, c’est pour ça qu’on ne va pas se plaindre d’avoir quelques jours de vacances jusqu’au 27 décembre. On répète énormément à l’entraînement les nombreux principes de jeu que le coach met en place afin d’essayer de les reproduire au mieux le week-end. Dans l’ensemble, cela nous a plutôt souris jusque là. Mais pour moi, il y a un autre aspect à souligner, celui qui fait que le groupe se connaît depuis plusieurs saisons déjà. Je pense réellement que cela a compté et que si on a réussi à prendre des points alors qu’on était perfectible, c’est avant tout parce que l’on se connaissait et qu’on était plus ou moins rôdé.

Joël Saki, capitaine exemplaire d'un collectif qui impressionne par sa solidité
Une fois encore, vous êtes la meilleure défense du championnat. Comment expliques-tu un tel succès saison après saison sur le plan défensif ?
Il faut souligner d’abord qu’on a un très bon gardien, même si je sais qu’il ne va pas aimer que je le mette en avant. Germain Sanou est un vrai crack. On a aussi une très bonne défense et des ailiers qui ne lésinent pas à faire des efforts, des attaquants qui se replacent … Au milieu, je suis très souvent aligné avec Dylan N’Zeza qui est très travailleur. En fait c’est un tout. Le fait qu’on travaille tous dans le même sens permet au bloc de ne laisser que très peu d’espaces à l’adversaire. Mais attention, cela ne veut pas dire que l’on bétonne. Je peux vous assurer que ce n’est vraiment pas dans l’optique du coach. L’amalgame est trop vite fait mais il faut savoir qu’il n’est pas forcément nécessaire de bétonner pour être solide. En défendant de manière intelligente, on arrive à ne pas prendre beaucoup de buts, nous en sommes la preuve.
Tu nous parles de ton association avec Dylan N’Zeza. Quel avis portes-tu sur ton jeune coéquipier de 23 ans ?
Il le sait très bien, Dylan, je le considère un peu comme mon petit frère. J’essaye de lui apporter ma vision et de lui donner des conseils par rapport à mon petit vécu personnel. C’est quelqu’un qui est travailleur et je pense vraiment qu’il a toutes les prédispositions pour atteindre le haut niveau. Bien entendu, cela passe par beaucoup de travail à l’entraînement, mais aussi de ne jamais croire qu’on est arrivé et de tout le temps se remettre en cause … Mais il le sait tout ça, c’est d’ailleurs un plus qui va pouvoir faire toute la différence. Il a des objectifs élevés et je pense que l’année prochaine, on devrait le retrouver au minimum au niveau National. Et si ça pouvait être avec nous, ce serait une super nouvelle.
On sait qu’on va être de plus en plus attendu et que cela va devenir de plus en plus dur.
Joël Saki (Paris 13 Atletico) qui ne veut par brûler les étapes dans la course à la montée en N1
Dans ton discours, on retient l’importance du vécu passé du groupe. Cependant, un joueur vous a rejoint en cours de saison, fin septembre, Lalaïna Nomenjanahary. Avec 5 réalisations en 6 rencontres de championnat, l’ex joueur de Lens et du PFC est déjà très important dans votre collectif. Que vous apporte celui que l’on surnomme Bolida ?
C’est vrai qu’il a eu un impact. Il nous a apporté son expérience (à 35 ans, il a disputé 26 matches de L1 et 205 matches de L2, NDLR) et son sens du but. Importante chose, il a su se fondre dans un collectif qui était déjà en place, je pense que le groupe l’a bien accueilli et cela lui a facilité la tâche. C’est vraiment un tout qui va bien ensemble, il nous apporte grâce au collectif en fait, même si c’est indéniable que pour le moment il rend sur le terrain toute cette grosse expérience qu’il a acquis au dessus.
Beaucoup d’observateurs de la N2 se rejoignent sur un terme lorsqu’il voit jouer votre équipe, une impression de force tranquille. Es-tu d’accord avec cette analyse ?
On sait ou on va tous ensemble, c’est peut être pour cela que l’on dégage cette impression de force tranquille comme vous dites. Après, il est encore trop tôt pour annoncer que l’objectif est la montée. On prend les matches les uns après les autres et même si on enchaîne les bonnes prestations et les bons résultats, on sait aussi qu’on va être de plus en plus attendu et que cela va devenir de plus en plus dur. On a jamais gagné par 5 buts d’écart, donc on n’a pas une grosse marge. Il faut que le groupe soit solidaire et qu’on travaille tous collectivement. C’est seulement cela qui fera qu’on sera récompensé en fin de saison et à ce moment-là, on pourra parler de force tranquille.
Tu es le capitaine sur la pelouse mais aussi le lieutenant d’un capitaine de bord, en la personne de Fabien Valéri. Peux-tu dire un mot sur ton coach ?
Je ne dis pas ça pour faire le fayot attention (Rire), mais pour avoir connu différents entraîneurs dans cette division ou même au dessus, je peux vous dire que Fabien est dans le haut du panier. On sent vraiment dans son travail de tous les jours qu’il ne fait pas n’importe quoi dans ce qu’il veut mettre en place. Il est toujours en quête de détails et de la rigueur qui peut faire la différence. D’ailleurs, ça se voit sur le terrain, c’est le reflet de sa vision. Sans conteste, une grande part lui revient dans nos bons résultats.
Trois équipes franciliennes au trois premières places, comment expliques-tu cette domination pour l’instant des clubs d’Ile de France dans ce groupe B ?
Ce sont toutes des équipes qui ont de la qualité en termes de joueurs, donc c’est normal de les retrouver là. Et ce n’est pas un secret de dire qu’il y a de la qualité en région parisienne. En revanche, ce qui est difficilement compréhensible, c’est de retrouver aussi peu de clubs d’Ile de France en N1, même si j’espère que cette année va remédier à cette anomalie. Mais encore une fois, il faut rester prudent, le championnat est encore long. Il y d’autres équipes, hors d’Ile de France, qui paraissent peut être loin mais qui peuvent revenir avec une série. Rien n’est encore joué.
Il n’y a aucun doute que c’est un club qui grandit et qui se structure de mieux en mieux … ce n’est que le fruit du travail de tout le monde depuis plusieurs saisons.
Joël Saki, capitaine de l'équipe fanion du Paris 13 Atletico, au sujet de son club
Un adversaire t’as t-il plus impressionné que les autres pour le moment ?
Cette saison, il y a vraiment de la qualité à chaque week-end, c’est très homogène. On a joué pas mal de bonnes équipes et c’est difficile d’en tirer une du lot car elles ont toutes des caractéristiques différentes. Certaines avec des individualités plus fortes bien entendu mais d’autres par leur force collective comme Saint Maur lors du dernier match. Ils nous ont vraiment mis en difficulté au niveau du pressing et nous ont empêché de mettre en place ce que l’on voulait faire. Chaque semaine, on a une problématique différente et il faut savoir y répondre sur le terrain.
Qu'est ce qui va faire la différence selon toi ?
Cela va être la régularité tout simplement. L’équipe qui sera régulière dans ses prestations et bien entendu en termes de points ira au dessus, c’est pas plus compliqué que cela.
Au fil des ans, on a cette impression que le Paris 13 Atletico est un club en pleine mutation. Quel regard portes-tu sur ton club ?
Il n’y a aucun doute que c’est un club qui grandit et qui se structure de mieux en mieux. Mais ce n’est pas qu’au niveau de la N2, on peut le voir aussi chez les jeunes par exemple. On a d’ailleurs un regard attentif sur eux car ils ont de très bons résultats, que ce soit en Gambardella (ils affronteront le club d’Haguenau le 9 janvier prochain en 1/32e de finale, NDLR) ou même en championnat du côté des U17N (en 4ème position à la trêve, NDLR). Il y a des bons éducateurs en jeune qui font le travail comme il faut, c’est indéniable. Le club a le vent en poupe, c’est une belle année et pourvu que ça dure mais en réalité, ce n’est que le fruit du travail de tout le monde depuis plusieurs saisons.
En cette période de fêtes, qu’est-ce qu’on peut te souhaiter ?
Le plus important c’est la santé donc on va commencer par ça. Sinon, qu’on obtienne des résultats aussi bon que durant cette première partie de saison, voire encore mieux. Il ne faut rien se refuser …
Propos recueillis par Reynald Trunsard
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