Sur les 7 entraîneurs​ dont il a croisé la route depuis le début de l’exercice 2021/2022, 5 s’accordent sur un point : à Guipry-Messac, lors du match que chacun d’entre eux a disputé face à la lanterne rouge de National 3, Jonathan Remond a été, à chaque reprise​, le joueur guissacois qui sortait du lot. D’un point de vue personnel, après 7 journées disputées, le natif de Pacé présente 5 étoiles Actufoot à son compteur personnel.

Un véritable chef d’orchestre

Entraîneur de la Saint-Colomban Locminé, Jacques Pichard dresse le portrait d’un joueur d’expérience, “qui dispose d’une réelle intelligence de jeu et qui sait toujours où se placer pour jouer les bons coups”. “Il sent le jeu et il est capable de tenter des choses d’à peu près n’importe où”, souligne celui qui lui a décerné sa cinquième étoile cette saison au terme de la victoire des siens (3-1). Son coéquipier à Guipry-Messac, Aram Jumel, confirme cette impression depuis ses cages. “Jonathan est un joueur très mobile qui aime orienter le jeu. Sa vision lui permet d’avoir très souvent un coup d’avance sur l'adversaire”, ajoute le portier, également surpris par le volume physique de son partenaire.

Car s’il a disputé les 7 matches de N3 cette saison, Jonathan Remond n’a jamais fait l’impasse sur la Coupe de France. Et lors des quatre rencontres disputées dans la compétition centenaire, son entraîneur a toujours compté sur lui, de la première à la dernière minute. “Au-delà de la qualité technique qu’il a développée lors de sa formation et qui est, comme je lui ai déjà dit, perfectible dans l’efficacité, il est également généreux dans les courses et dans les efforts”, apprécie Ludovic Royer.

Bien qu’il ait du mal à parler de lui, le principal intéressé ne nie pas, qu’effectivement, cet aspect constitue l’une de ses forces. Au contraire, l’ancien du FC Guichen et du CO Pacé, avec qui il a passé les trois dernières saisons en R2 puis en R1, confirme qu’il s’est grandement préparé à ce nouveau défi à l’échelon fédéral. “Malgré la crise sanitaire due au Covid, je n’ai jamais lâché, assure Jonathan Remond. J’ai continué​ à m'entraîner et je pense que mon bon début de saison est en partie dû à la préparation physique que l’on a suivie en collectif et que j’ai faite en individuel.”

“En partie”, puisque tel qu’il l’admet lui-même, c’est essentiellement de l’autre côté de l’Atlantique que le joueur formé à Rennes a développé sa “caisse physique”. A Portland, Miami et Nashville entre 2013 et 2018, dans le cadre du programme FFFUSA qu’il a suivi, il a découvert un autre football. Un football universitaire certes, mais surtout axé sur le plan physique.

Joue-la comme aux USA

“S’il affiche un niveau technique un peu plus faible, le soccer universitaire n’a rien à envier au football européen sur le plan physique. Là-bas, la densité de courses et la répétition d’efforts sont incroyables. Les Américains adorent ça. Et je dois bien admettre qu’au-delà de l’ambiance générale et de la possibilité d’allier foot et études que j’ai beaucoup appréciée, j’ai vraiment progressé dans mon parcours de footballeur”, estime l’ancien étudiant en business et management du sport, aujourd’hui surveillant dans un collège. Mais ne vous y méprenez pas, c’est bien en Ille-et-Vilaine que Jonathan Remond se sent le mieux aujourd’hui. Pour le plus grand bonheur du FC Guipry-Messac, qui semble avoir trouvé son étoile cette saison.

Harry Hozé