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9 février | 15h44
Joseph Berenguer : “L'USC Corte est une grande famille”
Responsable des jeunes à l'USC Corte et également coach des U11 et des U18, Joseph Berenguer fait le point sur ce début de saison. L'ancien joueur du club nous dresse un bilan positif avec beaucoup de passion et de coeur.
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Joseph, après deux ans de pandémie, comment avez-vous retrouvé vos jeunes à la rentrée?
C’est vrai, ces deux années ont été compliquées, comme partout. Pas mal de parents ont eu peur, il y avait cette histoire de vaccination, le port du masque, le pass pour rentrer dans les stades etc. Paradoxalement, on a récupéré des enfants venant d’autres sports collectifs. Des enfants qui faisaient du basket par exemple, pour qui le sport s’était arrêté. En terme d’effectif, nous n’avons pas été plus impactés que cela. Je sais que d’autres clubs ont perdu des enfants, mais nous non. Après, c’est vrai que la coupure était compliquée. Corte est un gros village. Quantitativement, on n’a pas le potentiel qu’ont d’autres villes pour récupérer des joueurs venant d’ailleurs. On fait de notre mieux. On a la chance de travailler en concertation avec les éducateurs. Jacques (Colombani, le président) nous donne les moyens pour bien travailler, c’est important. On a quand même la chance d’avoir un club avec des dirigeants qui s'intéressent aux jeunes. Cela n’a pas toujours été le cas, il faut le souligner. Puis, les éducateurs s’investissent sur la durée, c’est vraiment appréciable. L’USCC est une grande famille.
Quels sont les objectifs à court et moyen terme ?
Les passerelles marchent très bien. Les U13 montent en 14 et les 16 montent en 18. Après c’est une chose autant positive que négative. C’est vrai que parfois, on se pénalise. Par exemple, je voulais cette saison partir en U16 R1, mais je n’ai pas pu car les U18 étaient en manque d’effectif. C’est un peu dommageable c’est vrai. Mais, on priorise les catégories, il faut que tout le monde joue. L’objectif est de conserver nos joueurs avec lesquels nous avons commencé la saison. En U13, nous étions partis avec deux équipes pour au final en avoir une troisième après Noël. C’est vraiment bien. Malheureusement, en U14, nous n’avons pas pu inscrire une équipe à 11. C’est dommage, car le but dans cette catégorie est de préparer les jeunes au football à 11. Je trouve que la formule n’est pas bonne à ce niveau en Corse. On devrait imposer des U13 dans ces catégories. En plus, il n’y a pas que Corte dans cette situation. D’autres gros clubs de l’île n’arrivent pas à aligner des équipes U14. Sinon, nos U18 sont en R1, ils se comportent très bien. On apporte pas mal de U16 dans cette catégorie. Pour l'instant, aucun jeune n’a encore joué en R2. Mais on y pense. Le but, c’est de les amener le plus haut possible. On se rend compte qu’en N3, il y a énormément de jeunes de Corte et de Corse plus généralement. Justement, pour que les gamins se projettent, c’est intéressant.
Quand il descend l’attaquant de la N3 et qu’il fait des spécifiques offensifs, les enfants sont heureux. Ensuite, le dimanche, ils ont envie de les voir jouer, c’est normal !
Joseph Berenguer, responsable des jeunes à l'USC Corte
C’est même motivant pour eux…
Et pour nous aussi ! On sait que c’est compliqué et que l’on n’arrivera pas à sortir une génération complète de gamins jouant en N3. C’est vrai que les week-ends, quand ils vont voir jouer la N3 à Corte, ils s’identifient à eux. À notre petit niveau c’est bien. C’est la locomotive en fait…
De l'extérieur, effectivement, on a vraiment cette impression de “club familial” à Corte…
Oui. On a des éducateurs à cheval sur plusieurs catégories. Mon binôme en U11 est aussi responsable des U18. Au niveau de l’entente, cela joue. Hier par exemple, les U18 ont fait la séance avec les U16 pour les aider à préparer la rencontre de dimanche contre le leader. David (Faderne, entraîneur de la N3) nous fait aussi descendre des joueurs de la N3 pour les séances du mercredi. Quand il descend l’attaquant de la N3 et qu’il fait des spécifiques offensifs, les enfants sont heureux. Ensuite, le dimanche, ils ont envie de les voir jouer, c’est normal ! Les jeunes s’identifient à eux, les séniors jouent le jeu et cela porte ses fruits. Peu importe le niveau des enfants, ils ont la même attitude envers tous les enfants. Et je trouve que cela paye. On est une grosse famille. Après, sportivement, on a pas le bassin de vie que peuvent avoir Bastia et Ajaccio ou sur la plaine.
D’où l’importance d’instaurer un “esprit club” ?
Exactement. Je me rappelle quand j’étais jeune et que je jouais en DH à Corte, les gens avaient un peu d'appréhension à venir jouer chez nous. Attention pas la peur de prendre des coups, mais c'était très dur de venir gagner à Corte. Donc aujourd’hui on essaye d’instaurer cette “grinta”. Ce manque de qualité technique que l’on retrouve parfois, expliqué par notre isolement, doit être compensé par de l’envie. Surtout à domicile. On a aussi de nouvelles problématiques. Les gamins ne jouent plus dans la rue. Ils n’ont pas cette initiation que l’on peut retrouver dans les grandes villes comme sur Paris. Chez nous, on ne retrouve pas cela, même s’il y a le city stade. Maintenant il y a la Playstation… Puis, ce n'est pas le tout de les faire venir, il faut les intéresser ensuite. Je vois que maintenant, certains viennent parce que les copains sont là. Aujourd’hui nous ne sommes pas que des simples éducateurs de football. Il y a 45 ans quand je jouais, c’étaient de vrais entraîneurs de foot. Maintenant, il faut discuter avec les parents, composer avec les effectifs et l’extra-sportif. Ce sont ces choses-là qui prennent du temps. Cela fait partie de la casquette d’éducateur.
Vous avez été labellisés “jeunes espoirs”. On imagine que c’est une grande satisfaction ?
Bien-sûr. Le Maire de Corte s’était déplacé, c’était également une reconnaissance pour la ville. Il y avait aussi Jean-Luc Vannuchi, l’entraîneur des U19 de l’équipe de France. Donc cela fait plaisir. C’est une étape, il y en a encore beaucoup d’autres derrière. Mais, cela valorise le travail des éducateurs et des dirigeants. Cela montre que l’on n’est pas oublié, c’est une bonne chose.
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