11 février | 17h28
Juliette et Chloé, les amies du programme FFFUSA devenues pros
Liées d’une très forte amitié et constamment ensemble depuis plus de six ans, y compris aux Etats-Unis où elles ont toutes les deux suivi le programme FFFUSA, Juliette et Chloé s’épanouissent désormais dans deux clubs situés à 1000 kilomètres l’un de l’autre.
Elles se disaient inséparables et ne s’étaient d’ailleurs jamais quittées depuis qu'elles s’étaient rencontrées au Pôle Espoirs de Rennes lorsqu’elles étaient adolescentes. Depuis le début de la saison pourtant, Juliette Vidal et Chloé Le Franc ont pris des trajectoires différentes. Au terme du cursus qu’elles ont suivi aux Etats-Unis dans le cadre du programme FFFUSA, l’une (Juliette) a pris la direction de Saint-Etienne, quand l’autre (Chloé) a emprunté le chemin menant à Rome, et plus précisément Formello, où évolue la Lazio.
Six années passées ensemble
Avant cette séparation, elles avaient passé les six dernières années ensemble. Toutes deux jeunes footballeuses dans le grand Ouest, respectivement à Lorient et Nantes, Juliette et Chloé se sont toutes les deux envolées, à un mois d’intervalle, aux Etats-Unis. Là où l’on joue au soccer. Et quelle ne fut pas leur surprise quand les deux amies apprenaient qu’elles étaient retenues par la même université ; la Lander University, en Caroline du Sud. “On est parties toutes les deux, quasiment à la même période, et l’envie de tenter l’expérience était commune, mais on aurait pu se retrouver dans des écoles différentes”, s’enthousiasme Chloé, partie un mois après Juliette en raison d’un problème de visa. Sa copine ajoute : “L’adaptation était un peu compliquée au départ étant donné que j’étais nulle en Anglais. Mais sur place, je ne me suis jamais vraiment sentie perdue une seule fois. Un accueil chaleureux nous a été réservé par les coaches, les coéquipières, et cela a aussi facilité l’arrivée de Chloé.”
Car une fois sur place, elles découvrent un mode de vie totalement différent de celui qu’elles connaissent en France. “Le premier jour, quand je suis arrivée, j’ai commencé à faire la bise à tout le monde. Sauf que là-bas ils ne font pas la bise, alors ils m'ont tous regardé avec des gros yeux. C’était marrant”, se souvient Chloé. Au niveau du foot, aussi, quelques dissemblances se font sentir. Là où, sur le vieux continent, on joue davantage dans les pieds, aux US, le style de jeu se porte davantage sur la profondeur. “On a un peu ramené la french touch”, s’amuse Chloé. Sa partenaire française de la Lander University confirme, et développe : “On avait entendu que c’était basé davantage sur le physique et qu’il y avait des infrastructures magnifiques. Le jeu vers l’avant est très prononcé, ce qui fait que l’on a un peu de mal au début, mais on s’adapte rapidement.”
Aux Etats-Unis, ils sont très positifs sur tous les plans
Juliette Vidal
En parallèle à l’aspect sportif, les deux Françaises suivent des études en vue de l’obtention d’un double diplôme en informatique et mathématiques. Comme pour le football, les cours et les examens sont aussi différents de ce qui se fait de l’autre côté de l’Atlantique. “Aux Etats-Unis, on a généralement affaire à des examens courts, d’1h30 maximum, et qui prennent la forme de QCM. La façon d’enseigner est différente et elle est plus poussée sur les projets et les travaux en groupe. Cela aide à développer la communication”, détaille Juliette, qui aura donc passé, comme Chloé, quatre ans en Amérique du Nord.
Durant cette période, au-delà des succès sportifs, notamment à l’Université de High Point (Caroline du Nord), où elles ont toutes deux été transférées et où elles sont restées invaincues durant les deux saisons régulières, réalisant par la même occasion un back-to-back, elles se sont aussi imprégnées de la culture locale, et de l’état d’esprit à l’Américaine. “Là-bas, ils sont très positifs sur tous les plans. Moi qui était d’un tempérament pessimiste, j’ai développé ce côté optimiste durant ces quatre années”, remarque Juliette. Chloé, quant à elle, note “un fort esprit d’équipe, de famille, et une grande importance accordée aux motivational speeches (comprenez discours motivants, ndlr)”.
A l’heure de tirer le bilan du cursus FFFUSA, les deux jeunes joueuses, rentrées depuis en Europe, ne retiennent que du positif. “C’était une expérience incroyable à tous les niveaux. J’ai progressé en tant que joueuse, mais aussi en tant que personne. Et c’était intéressant de sortir de sa zone de confort. Si je devais en retenir une leçon, c’est qu’il ne faut pas hésiter à se renseigner, prendre des infos, demander des conseils, et parfois savoir prendre des risques”, admet Chloé. Selon son amie Juliette, “il y a tellement de choses à retirer de cette expérience”. “Il n’y a pas que le côté foot, mais il faut voir tout ce que cela apporte”, dit-elle. Pour elle, qui avait cette volonté de revenir en Europe, d’où partent ses racines, et qui poursuivait depuis tant d’années ce rêve d’enfant que de devenir footballeuse, ce retour à Saint-Etienne sonne comme un aboutissement.
Aux Etats-Unis, elle a développé cette capacité à se détendre lorsqu’une situation potentiellement stressante se présente à elle. En revenant en Europe, dit-elle, elle ne ressentait pas de stress. Au cours des quelques minutes qu’elle a disputées avec l’ASSE d’ailleurs, elle s’est sentie “dans (son) élément”. “C’est positif pour l’avenir. L’objectif maintenant est de continuer à jouer et à m’éclater tant que mon corps le permet”, sourit la jeune femme. Chloé, quant à elle, voit plus loin : “Qui sait, peut-être qu’un jour on évoluera dans le même club ?” Après tout, ne les dit-on pas inséparables ?
Harry Hozé
Participez à la détection féminine de Paris
Actualités Similaires
Restez informé !
Inscrivez-vous à notre newsletter :