30 novembre | 16h00
Kemo Kenneh « Pourquoi pas accrocher une Ligue 2 »
Jugé trop petit par de nombreux centres de formation durant son adolescence, Kemo Kenneth (24 ans) vit depuis quelques saisons une ascension fulgurante dans le monde amateur. Avant de bientôt frapper à la porte du monde professionnel ?
« Je viens du foot d’en bas », jure Kemo Kenneth. Comme pour rappeler qu’il sait d’où il vient et promettre, en même temps, qu’il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Jeune, des portes lui ont été fermées, ses essais à Sochaux ou ailleurs n’ont pas été concluants et son rêve s’est éloigné. Temporairement. Il est alors jugé trop petit. « À ce moment-là, en U14, je devais faire un mètre dix, j’étais vraiment trop petit ! », s’amuse-t-il aujourd’hui. Car les choses ont bien changé. Kenneth culmine aujourd’hui à un mètre quatre-vingt-un. « En U19, j’ai commencé à vraiment prendre de la taille. Mais, encore aujourd’hui, quand j’en parle avec mon père, il n’y croit pas, il pensait que je resterai petit tout ma vie… (Sourire) Il faut dire que j’ai grandi du jour au lendemain. Même les gens de ma famille en me voyant s’étonnaient en me disant : "t’as grandi comme ça toi ?" »
De cette période, l’attaque a récolté les fruits : « J’ai appris à avoir un meilleur temps de réaction. Mon point fort c’était la vivacité. J’arrivais à me faufiler dans les duels. Et puis j’étais quand même gainé, donc ce n’était pas si facile de me bouger. J’évitais les duels. J’éliminais par ma vitesse ou en anticipant », se remémore le joueur du Paris 13. Mais, ce premier obstacle passé, un autre s’est vite présenté. Ainsi va la vie. Il évolue alors à Sarcelles et un « agent » lui assure qu’un club en D3 amateur belge cherche des joueurs. Il se dit « pourquoi pas. Peut-être que sa chance est là-bas ? » Direction donc l'Union royale Namur, à seulement 19 ans. Sauf que l’aventure s’écourte rapidement.
De la R2 à la N2
« Je n’ai jamais été payé et après deux mois je ne jouais plus du tout. C’est une sorte d’agent qui nous avait amené là-bas et il devait reprendre le club, en principe. Sauf que ça ne s’est pas fait et que les anciens dirigeants, comme on venait de sa part, ils nous ont dit qu’on ne jouerait plus. » Rideau, et retour à Sarcelles. « C’était une mauvaise expérience de vie. J’essaie de l’effacer de ma mémoire », glisse Kenneth. Touché. Mais pas encore coulé. Loin de là. L’AAS Sarcelles vient de monter en Régional 2 et KK brille. En plus d’être vendeur dans une boutique Bouygues Telecom le reste du temps. La saison d’après ? Il saute un pallier et file à Saint-Denis US, en Régional 1. Et là encore, il montre rapidement qu’il aspire à jouer plus haut. Et, si le Covid met fin à la saison de son club, il ne freine pas sa progression. Été 2020, il signe au Paris 13. En National 2.
La première saison lui demande un temps d’adaptation, avant d’être encore coupée par la pandémie. Alors, Kenneth prend le taureau par les cornes. « Avant la reprise, je me suis beaucoup entraîné de mon côté. Deux à trois fois par semaine. Donc, quand je suis arrivé à la reprise j’avais déjà le rythme. Ça m’a permis d’être performant tout de suite. Et, alors que je ne devais pas être dans le onze de départ au lancement de la saison, ce que je montrais à l’entrainement a persuadé le staff », confie l’intéressé. Quatre mois après le début de cet exercice 2021-22, KK a joué tous les matches de son équipe, en plus d’en être le meilleur buteur et d’avoir obtenu quatre étoiles Actufoot en 12 journées. Alors, avant le choc du Groupe B de National 2 face à Fleury, Kemo Kenneth se dit logiquement qu’il n’a jamais été aussi proche de toucher son rêve du doigt. « Ce n’est pas tous les ans que l’on joue une montée pour le National… D’autant que je viens d’en bas. C’est magnifique. Après, pourquoi pas accrocher une Ligue 2 dans les années à venir. C’est dans ma tête depuis tout petit (de devenir pro, NDLR). Donc, comme en ce moment tout se passe bien, ce n’est pas aujourd’hui que cette idée-là va sortir de ma tête ! C’est le rêve de tous joueur de foot. Surtout au niveau où l’on est aujourd’hui, on sait que ça peut aller très vite… »
Augustin Delaporte
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