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10 août | 12h00

K. Olive (N.Burgas) : « Une question de vie ou de mort »

L’ex-joueur de l’AS Poissy et du PSG Kentin Olive (25 ans) a signé un contrat professionnel avec le Neftochimik Burgas en D2 Bulgare. Le natif de Saint-Germain-en-Laye s’est confié sur ce nouveau défi à l’étranger, son adaptation et la formation parisienne. Entretien.

EXPAT AS POISSY N2 AS POISSY

Kentin, tu t’attendais à cette proposition de Neftochimik Burgas ?

Depuis mon retour des Etats-Unis, mon objectif était de pouvoir retrouver un championnat professionnel à l'étranger, avec l'idée de continuer ma progression et découvrir une nouvelle culture, une nouvelle langue, un nouveau style de jeu. J'ai eu l'opportunité de venir en essai à Neftochimik pendant une semaine. A l'issue de cette semaine qui s’est bien déroulée pour moi, j'ai reçu une proposition du club. Tout cela s’est fait naturellement, l'ensemble des conditions étaient réunies pour que nous puissions commencer une collaboration ensemble.

As-tu réfléchi à deux fois avant d’accepter ?

Je n'ai pas réfléchi, j'ai accepté ce nouveau challenge très rapidement, j'arrive à un tournant de ma carrière professionnelle. La vie est faite d'opportunités qu'il faut savoir saisir, aujourd'hui je suis heureux de pouvoir revenir dans le circuit professionnel d'autant plus que la situation sanitaire actuelle a fortement impacté notre société et plus particulièrement les clubs de football. Avoir su rebondir et me relancer dans le championnat bulgare est donc une très bonne nouvelle pour moi.

A quand remontent les premiers contacts ?

Tout s’est fait rapidement, par l'intermédiaire de mes conseillers Frédéric Dobraje, Walid Bouchenafa, et Mayez. J'ai appris l'intérêt du club durant la première semaine de juillet. Il avait besoin d'un défenseur central, avec une bonne qualité de relance et rugueux dans les duels. J'ai alors reçu une lettre d'invitation du club pour une semaine d'essai. J'ai booké mes billets d'avion 2 jours après. Cela fait donc un mois que je suis sur place.

Comment as-tu été repéré alors que les championnats amateurs n’ont pas été à leur terme depuis 2 ans ?

Le monde du football est aujourd'hui sans frontière, avec l'avènement d'internet, des réseaux sociaux, tout va très vite. Depuis plusieurs années, à chaque fin de saison, je réalise mes "highlights" que je poste sur Youtube, vidéo de quelques minutes qui retrace les moments forts de ma saison. Ces vidéos me permettent d'entrer en contact avec les clubs par l'intermédiaire de mes conseillers. Malgré l'arrêt des championnats amateurs en France, un club bulgare a cru en moi et me laisse aujourd'hui la chance de démontrer mes qualités dans le championnat local.

Cadre du club yvelinois, tu n’as pas un goût d’inachevé avec ce club ?

Je n'ai pas un goût d'inachevé car je me suis donné à 100% pour le club de ma ville qui m'a vu grandir et atteindre l'équipe première durant plusieurs saisons. C'est plutôt un sentiment de déception surtout par rapport à l'année dernière et les qualités que nous avions dans l'équipe. Nous avons eu de nombres moments difficiles. Nous n'avons pas réussi à atteindre les objectifs du début de saison. Cependant, le club reste en N2 est cela est le plus important. Le club m'a permis de grandir et je leur en suis très reconnaissant.

Qu’est-ce que tu connaissais du football en Bulgarie ?

Je ne connaissais pas grand-chose, exceptés les grands clubs comme Ludogorets et le CSKA Sofia. C'est donc une nouvelle découverte pour moi. Nous avons repris le championnat le 24 juillet dernier. J'ai été très surpris par l'intensité des matchs, pour certains bien plus élevés que ce que j'ai pu connaitre en N2, ou encore aux Etats-Unis. Nous avons commencé la première journée par un derby contre le Spartak Varna, un des plus gros derbys de la région (défaite 3-1). L'engouement pour ce match a été incroyable. Ambiance folle, tifos, fumigène, bagarres entre hooligans. Je n'avais jamais vécu ça. Le football est bien plus qu'un sport ici, c'est une question de vie ou de mort.

Es-tu déjà sur place ?

Oui, je suis présent depuis le 8 juillet, et je n'ai pas pu rentrer en France pour récupérer mes affaires. Tout s’est fait très rapidement, j'ai signé 3 jours avant le début du championnat. Nous sommes donc repartis pour une nouvelle saison. Le groupe est composé de 20 équipes, nous jouons donc très régulièrement avec de nombreuses semaines à trois matchs.

Dans quelle langue vas-tu échanger ?

En Bulgarie, pour s'intégrer rapidement, il faut vite pouvoir apprendre la langue locale. Très peu de bulgares parlent anglais. J'ai donc appris les termes bulgares pour pouvoir échanger sur le terrain. Dans la vie de tous les jours j'essaye de me faire comprendre avec l'anglais mais cela reste compliqué. Je vais donc prendre des cours de bulgare rapidement pour pouvoir ajouter cette nouvelle langue à mon vocabulaire.

En France, on parle de 4ème vague de Covid. Quelle est la situation sanitaire là-bas ?

En Bulgarie, la situation ne semble pas du tout problématique, personne ne porte de masques, restaurants bondés, aucune distanciation sociale. Il y a deux, trois affiches pour le port du masque mais cela semble plutôt être de la décoration plutôt qu'une obligation à respecter (rires). J’ai envie de dire que le Covid n'existe pas ici. Cela semble être le cadet de leur souci.

Quelles sont les ambitions du club ?

Le club de Neftochimik est un club emblématique bulgare avec un des plus gros stades du pays (stade Lazour). Cependant depuis quelques années le club est descendu en deuxième division et a du mal à remonter. L'objectif est donc de pouvoir réaliser une saison cohérente à l'image de l'histoire du club et accrocher le haut du tableau. Ici, les effectifs changent énormément d'une année à l'autre. Il y'a très peu de continuité. Nous allons donc voir comment va se dérouler cette saison qui s'annonce palpitante.



"Cette expérience aux USA m'a permis de me révéler, de développer mon caractère, et d'avoir une grande confiance en moi."

Kentin Olive

Qu'attend le coach de toi ?

Le coach souhaite que j'apporte mon intelligence de jeu individuelle et collective à l'équipe, que je puisse remporter mes duels et relancer proprement. Le football bulgare est encore en cours d'évolution, il y'a donc pas mal de difficultés tactiques. Je pense pouvoir vraiment apporter mon expérience sur ce point précis à l'équipe.

Les défis, tu connais. Il y a eu les Lions de l’université américaine de Saint-Léo (Floride), et le 1904 FC (San Diego). Qu’as-tu appris de ses expériences ?

Cette expérience aux USA m'a permis de me révéler, de développer mon caractère, et d'avoir une grande confiance en moi. Mes parents ont l'habitude de me dire que "les voyages forment la jeunesse", et j'y crois réellement. Cela a été une révélation pour moi tant sur le plan personnel que professionnel. J'ai pu vivre dans des régions exceptionnelles, la Floride et la Californie. Rencontrer des personnes incroyables des quatre coins du monde. Signer mon premier contrat professionnel avec San Diego 1904FC. Je ne retiens donc que du positif et je conseille par ailleurs à tous les jeunes de pouvoir réaliser ce type d'expérience. Nous avons la chance de vivre dans une société ou tous les territoires sont connectés, il faut donc en profiter et s'ouvrir aux autres.

Tu es passé par le centre du Paris Saint Germain. Avec du recul, est-ce que le club parisien donne la chance aux jeunes ?

J'étais au club au moment de la transition entre les dirigeants français et qataris. Auparavant, seuls les très grands espoirs arrivaient à toucher ce monde pro. Aujourd'hui avec l'évolution du club de nombreux jeunes arrivent à faire les pré-saison avec l'équipe professionnelle. Ils sont chaque année plus nombreux à signer pro. En termes de formation, le PSG a toujours été dans les meilleurs clubs français, aujourd'hui il est un des top clubs européens. L'évolution des dernières années est donc très bénéfique pour les Titis !

Propos recueillis par Farid Rouas

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